Chillout Studio
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Comment lancer un studio dans le cloud : rencontre avec Chillout Studio

Récemment lancé dans le Sud de la France, Chillout Studio nous présente son positionnement, son équipe, mais aussi ses premiers projets. L’occasion également d’évoquer un choix technique de l’équipe : un studio dématérialisé dans le cloud, avec des clients légers en local.
Julien Duval, CEO du studio, a bien voulu nous en dire plus.

3DVF : Bonjour Julien ! Avec Julien Joubert et Jean Mach, tu as récemment lancé Chillout Studio basé à Montpellier spécialisé dans la production d’animation, effets visuels, mais pas seulement ! Pourquoi le trio s’est-il décidé à créer cette entité ?

Bonjour à tous !
C’est une question d’envies et de timing. Nous étions tous les trois disponibles pour modeler le projet avec une vision partagée autour de la cinématographie et du numérique.

Ayant travaillé ensemble dans le passé, on a pris plaisir à se retrouver et avons commencé à sculpter le studio dans lequel nous voulions accueillir les artistes, un Chillout agréable pour travailler au quotidien avec des êtres humains.

3DVF : Quel est votre positionnement ? Quels marchés ciblez-vous, et combien de personnes compte actuellement le studio ? 

Le studio accueille des projets d’animation et VFX pour le cinéma, la série TV, la publicité et le jeu vidéo. Nous travaillons aussi sur un format de résidence afin de développer des projets courts dans lequel nos auteurs préférés pourront s’exprimer.
Actuellement le studio a la joie de compter une quinzaine d’âmes fantastiques bientôt rejointes par d’autres artistes pour compléter l’équipe.

3DVF : Vous travaillez sur le projet Haute Pression, un long-métrage en cours de production.
Quelques mots sur ce projet ? 

Haute Pression est un projet de long métrage en développement de Nicolas Albertini et Jean Mach. C’est une œuvre de fiction live action française coproduite par MAD Films et dont Chillout Studio est chargée des VFX. Un très beau projet dont plus d’infos seront distillées courant 2024, tendez l’oreille et plissez les yeux !

3DVF : Quels sont vos autres projets en cours ?  

En ce moment nous travaillons sur une série documentaire d’accessibilité scientifique autour de thèmes tels que la physique quantique, l’électromagnétisme, la gravitation, le rêve quand on est fan d’anime et de trous noirs supermassifs ! Aussi quelques publicités et puis d’autres projets de séries en cours d’écriture, quelques trucs un peu secrets et la déco du studio : on veut des plantes, beaucoup de plantes !

3DVF : Montpellier montre un fort dynamisme actuellement, avec des ouvertures de studios, des projets ambitieux (nous en parlions récemment avec Les Tontons Truqueurs), ou encore le lancement de Montpellier ACM SIGGRAPH. Quelle est ta vision de cet écosystème ?  

Début 2000, étant étudiants on a pu bénéficier du mentorat d’anciens artistes de studios locaux comme Praxinos au sein d’écoles comme l’ESMA. Au fil des années, de plus en plus de diplômés sont restés ou revenus dans la région et comme ça ne s’est pas arrêté d’autres écoles ont émergées et des studios se sont implantés menant au dynamisme que tu évoques. En montant le projet, on a pu discuter avec ces studios et les institutionnels connaissaient notre activité alors on a pu s’implanter rapidement grâce à eux et on les en remercie.

3DVF : L’industrie est actuellement marquée par deux défis majeurs : la transition écologique, le tournant technologique des IA. Comment Chillout Studio aborde ces enjeux ? 

Des défis de taille en effet. Pour la partie écologique, le studio à principalement fait le choix d’utiliser la solution cloud ExaionStudio avec Progiss permettant de ne pas héberger et refroidir le hardware en interne. La réalité est que nous sommes une industrie polluante par nature et qu’il est très difficile de réduire son empreinte carbone. Les gestes basiques du quotidien paraissent bien dérisoires face aux défis écologiques auxquels l’humanité doit faire face. Quand les solutions à grande échelle existeront, ce sera à nous de les intégrer. 

Pour l’IA, comme pour beaucoup de monde, nous sommes complètement azimutés par l’outil. Après des applications dans des recherches de concepts art, de scripts, d’automatisations et autres, la technologie semble inépuisable et ce n’est qu’un début. Nous la prenons pour ce qu’elle est : un nouvel outil ayant besoin d’humains au commandes. La partie éthique pose un tas de questions passionnantes nous plongeant rapidement dans un roman de Philip K. Dick. La plupart des technologies ont leurs guides : l’automobile, l’aviation, la plongée, l’IA aura le sien pour le meilleur et nous prospectons les ressources qui nous permettent de l’exploiter.

3DVF : Pour votre infrastructure, vous avez donc fait le choix de vous appuyer sur le cloud ExaionStudio, une offre proposée par Progiss (partenaire de longue date de 3DVF).
Pourquoi ce choix plutôt que, par exemple, un système de stations et renderfarm classiques ? 

Après avoir été en charge par le passé de parcs de plusieurs centaines de machines autour de nombreux serveurs, le constat est simple : administrer un parc informatique n’est pas une mince affaire. Après avoir réalisé une étude incluant le prix du matériel, son renouvellement, son entretien, administration, consommation d’énergie, refroidissement, temps humain nous avons évalué que cette solution serait moins coûteuse et tout aussi efficace dans son ensemble qu’un parc classique. Elle est aussi, et c’est un argument de poids, beaucoup plus scalable et ne nécessite pas de local informatique.

3DVF : Concrètement, quel était votre besoin ? Peux-tu nous en dire plus sur l’offre retenue, et la manière dont elle s’articule avec votre infrastructure sur site ?

Nous voulions monter rapidement un parc informatique scalable d’une quinzaine de workstations et d’un serveur sécurisé avec redondances de quelques dizaines de téraoctets autour d’un domaine réseau sécurisé sans local informatique. En bref, une infrastructure de production complète.

Sur son bureau, chaque artiste a un client léger de la taille d’une petite box internet sur laquelle sont connectés ses interfaces, clavier, souris, écrans le reliant via la fibre à une workstation située dans un data center en Normandie. Nous avons donc très peu de matériel sur le site. Nous avons accès à toute une gamme de de workstation avec différentes configurations plus ou moins musclées et utilisons des processeurs Xeon avec 64Go de RAM et des carte A4000. De quoi faire du très bon café ! Quelques machines sont aussi dédiées au calcul sur la renderfarm. C’est une partie que nous ferons grandir au fur et à mesure de nos besoins.

3DVF : Comment s’est passée la mise en place ? Est-ce complexe techniquement pour vous ? Y a-t-il eu quelques surprises ? Quel a été l’accompagnement des équipes Progiss et Exaion ? 

Après des discussions avec Progiss sur nos besoins, nombre de machines, capacité serveur, sécurité, partie opérationnelle et scalabilité, leurs équipes sont revenues avec les solutions techniques et les plans du projet.
Nous voulions absolument nous concentrer sur la production en déléguant la partie informatique, alors ils se sont chargés de tout. Comme nous arrivions dans un bâtiment neuf, un de leur IT est venu au studio configurer la partie réseau liée à l’opérateur internet est au câblage du switch, le lendemain, on commençait à travailler.

3DVF : Tu indiques que le déploiement s’est passé très rapidement, quel aurait été le délai approximatif avec une approche plus classique (installation de stations de travail, voire d’une renderfarm) ? Et Cette approche dans le cloud permettra-t-elle de monter facilement en puissance quand l’équipe s’agrandira ?

Le temps pour une solution classique aurait surement été de plusieurs semaines en comptant les installations matérielles, logicielles, le réseau etc… Quand on a eu besoin d’ajouter des machines, on a juste eu le délais de livraison des clients légers. En deux jours c’était livré et pendant ce temps Progiss avait mis en place la station Exaion distante.
Une fois le client léger branché sur un écran, un clavier et une souris, on avait une workstation opérationnelle de plus. Ça permet vraiment un scaling facile et rapide !

Les serveurs ExaionStudio, dans les locaux Exaion (filiale d’EDF)

3DVF : Concrètement, au quotidien, quelles sont les différences par rapport à une infrastructure classique, au sein du studio ? Notamment en termes de lag, fiabilité ? Bref, quelles sont les performances ? 

Peu de différences à l’utilisation par rapport à une infra classique. Quand on arrive au studio, chacun ouvre sa session sur une workstation qui marche toujours ! Pas de : “mince ma machine à cramé dans la nuit”. On avait très peur des lag et en fait, à la souris on ne sent strictement rien. Après quelques réglages de Progiss pour les tablettes, le lag de quelques millisecondes est devenu quasiment imperceptible et en fait on ne s’en rend plus compte. Pour moi c’est transparent. À chaque problématique rencontrée, le service technique de Progiss répond dans l’heure, généralement dans la minute, ils s’occupent de tout, pas d’ingénieur réseau en interne au studio.

3DVF : Exaion compte rapidement adopter une certification TPN, et donc valider que sa sécurité est conforme aux standards hollywoodiens : est-ce un point qui compte pour Chillout ? 

Oui nous avons discuté très tôt avec Progiss. Il est vrai que ça ouvre des partenariats avec des studios de production très exigeants en terme de sécurité, notamment outre atlantique. C’est donc très important de pouvoir compter dessus dans un futur proche, on y travaille !

3DVF : Merci Julien ! Nous aurons l’occasion de reparler des projets du studio dans les mois à venir.

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