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Du 23 au 26 avril 2024, 3DVF est en Allemagne à Stuttgart pour assister au FMX – Film and Media Exchange. Cet évènement est un des grands rendez-vous internationaux de l’année avec Annecy, Siggraph, la View Conference… Des points de repère qui sont très attendus par de nombreuses personnes du secteur VFX, qui vit une crise importante depuis quelques mois avec la grève des scénariste et acteurs en 2023 qui a eu pour conséquence le décalage de nombreux projets, et donc moins de travail. En animation, même son de cloche, notamment car les plateformes de streaming ont fortement ralenti leurs investissements. En parallèle, l’arrivée de l’IA générative inquiète de nombreuses personnes, inquiètes pour l’avenir de leur emploi.
Nous avons donc pris la température du côté de l’emploi, en plus de suivre les conférences et de découvrir les stands.
Une matinée calme, une foule l’après midi
La matinée de ce premier jour fut marquée par de nombreuses présentations et making of avec Kung Fu Panda 4 (Dreamworks Animation), Percy Jackson (Raynault VFX), Leo (Animal Logic), Loki (Trixter) ou encore Napoleon (MPC). Malheureusement la foule n’était pas encore au rendez-vous. Il a fallu attendre l’après midi pour noter une meilleure affluence, la files d’attente se faisant plus longues.
Dans l’après midi de nombreux panels ont eu lieu autour de l’éducation. Durant le panel « Qu’est que l’IA va apporter à l’éducation ? » (« What’s AI going to do to education? »), les participants Lotte Marie Allen (Computer Arts, School of Visual Arts), Olia Lialina (Design and Media, Merz Akademie Stuttgart), Harvey Goodall (VFX, Arts University Bournemouth) et Stefan Albertz (3D Animation and VFX, Hamm-Lippstadt University of Applied Sciences) nous ont apporté différents points de vue sur le sujet tant sur l’aspect artistique que technique.
Nous avons pu assister à une conférence sur le temps réel et l’importance du développement open source avec Marc Petit (Metaverse Standard Forum), Shehzan Mohammed (Cesium), Neal Stephenson (author) et Solomon Rogers (Magnopus). Le défi est immense la collaboration grâce à l’open source semble apporter une évolution pour les créations de demain. « Cela pourra impacter nos vies d’une façon que nous ne pensions jamais possible » a t’on pu entendre.
Renderman 26 est sorti, l’occasion pour Dylan Sisson des studios Pixar de présenter son premier workshop du FMX 2024 (4 au total durant la semaine). Il a exploré les nouveautés liées à cette nouvelle version, ainsi que son approche sur l’impression 3D et le rendus stylisé. A noté que Dylan Sisson sera aussi présent au Festival d’Annecy en juin et donnera une conférence le jeudi après-midi.
Pas de CGI dans les films ? Cela semble être le discours des producteurs de blockbusters et d’Hollywood afin de justifier le réalisme des dernières productions. Ce type de discours marketing n’est pas sans conséquence, car il cache et minimise le travail réalisé par des centaines d’artistes, sans qui le projet ne serait arrivé à son terme. Deux mondes semblent s’affronter, c’est ce que nous avons pu voir dans le nouvel épisode de la série de vidéos « NO CGI » is really just INVISIBLE CGI initiée par Jonas Ussing. Il était accompagné de Nancy Ward (Visual Effects Society) et Kim Davidson (Président et CEO de SideFX).
Recrutement, vers un rebond ?
Durant ce FMX 2024 un « hub » est consacré à l’emploi. On y retrouve studios internationaux de VFX, animation, design, jeux vidéo et jeunes talents, professionnels. Suite à une année difficile le rebond est attendu par tout le monde. De nombreux accrédités se sont donné rendez-vous pour présenter/regarder des bandes démo et discuter d’opportunités d’emplois et stages.
Les recruteurs ont également eu un moment pour présenter les studios, les avantages de travailler à leurs côtés, les attentes et bien sûr une petite bande démo de leurs derniers projets pour mettre en appétit l’audience présente.
Petit bémol, la majorité des studios présents comme Pixomondo, Cinesite, étaient représentés par les recruteurs de la branche allemande. Pas de recruteurs « non-européens » à l’exception d’ILM. Même si un retour semble se profiler, il faudra faire preuve de patience et attendre l’été voire le début de l’automne pour un vrai redémarrage.