Dragon : animateur Simon Otto

 

3DVF : Concernant l’acting on a tous une approche différente et en particulier quand tu viens de différents pays, par exemple un américain a des codes au niveau de la gestuelle, un langage  corporel que n’aura pas un français…Comment faites vous pour que  cela ne devienne pas un handicap dans l’animation du film?

 

Simon Otto : C’est intéressant comme question et on en discute souvent entre nous, car nous sommes une équipe internationale. Je pense que dans notre équipe il y avait environ 30% d’américain après c’était des gens du monde entier de l’Italie, de la France, du Canada, du Brésil… Mais le travail d’un animateur dans un grand studio comme celui-là c’est de trouver les éléments universels, mais on est tellement influencé par le cinéma américain plutôt que la vie européenne que l’acting est beaucoup plus inspiré par le cinéma.

Si par exemple tu dois animer un personnage italien à ce moment, tu vas rechercher ce qui peut le caricaturer.



Interview Kristof Serrand – Chef animateur.

 

 

3DVF : Y a-t-il eu un côté viking ajouté aux personnages dans le film?


Simon Otto : Certainement, le design des personnages a été fait par Nicolas Marlet, le décor par Pierre-Olivier Vincent. Personnellement je suis suisse, et comme superviseurs d’animation on avait également un français, un danois, un brésilien, ce sont des gens qui ont tous lu Astérix ….et notamment l’épisode avec les vikings.

On a essayé de trouver un nouveau monde mais inconsciemment on est influencé par Astérix, on ne peux pas éviter d’être influencé par ce qui nous a touché en étant enfant.

Par ce qui nous a touché adulte également, on connaît tous les films japonais de Miyasaki….c’est clair que dans un film les différentes influences sont inéluctables.

 

 

 

3DVF : En tant que directeur d’animation tu as travaillé avec d’autres départements comme le layout ou le rigging. Comment se passait le travail entre vous, cette entente sachant qu’il y a beaucoup de monde à gérer?


Simon Otto : Le groupe qui supervisait le film, le réalisateur, avaient tous la même idée du film. La préparation s’est bien passée. En production tout s’est produit de manière très professionnelle, on est resté très proche avec les départements avant et après. Le layout est l’endroit où parfois il y a le plus de « tension”, car on a vraiment besoin d’eux. Par défaut ce sont des gens qui nous « servent » , on les appelle et….on les attend et donc c’est difficile.

Et il ne faut surtout pas oublier que ce film est la production la plus courte, on a commencé l’animation en Février 2009 et on l’a fini la même année en Décembre. Donc voila la vraie production s’est faite en 10 mois ….celle de « Kung Fu Panda » s’est faite en 18 mois.


 

3DVF : Le fait que ce soit si court était dû à des problèmes les budgets?


Simon Otto : Non, c’était lié à un changement de direction qui s’est fait à peu près 16 mois avant la fin de la production. Les personnages étaient prêt ainsi que tout le reste sauf que l’on a essayé de faire une adaptation du livre et le studio a réalisé que pour faire un film qui plaise à un large public il fallait changer certains moments dramatiques importants…on n’arrivait pas à les trouver avec l’équipe mise en place à ce moment là.

Ce n’était la faute de personne en particulier mais il fallait faire un changement à la réalisation pour pouvoir déclencher le début de la production. C’est à ce moment que Chris Sanders et Dean DeBlois sont arrivés avec une idée très précise, c’est-à-dire qu’Hiccup devait franchir cette vision en devenant un ami avec l’ennemi le plus dangereux, cela apportait un dynamisme dramatique qui nous permettait de faire du grand spectacle.

Dans les livres, Hiccup devient ami avec un dragon qui est tout petit, et pour moi cette rencontre n’était pas possible par rapport à l’idée que nous voulions donner.

 

 

 

3DVF : Quel était le quota demandé?


Simon Otto : Cinq pieds soit 3sec et demi par semaine. On aime prendre notre temps. Des superviseurs ont fait plus que ça, mais l’animateur « moyen » était dans ce quota. On compte en pied, c’est la vieille école américaine, comme chez Disney avec la pellicule. Le fait de passer au numérique n’a pas changé les habitudes.

 

 

3DVF : En tant chef animateur, as-tu eu le temps d’animer malgré tout le travail de supervision ?


Simon Otto : Oui, j’adore ce film, ce travail m’a pris 3 ans et demi, tu prépares les personnages pour qu’ils arrivent dans la production et cela aurait été frustrant pour moi de ne pas animer des plans.

Donc oui au final j’ai animé une vingtaine de plans plus ou moins importants, je travaillais de 7h30 à 9h00 et de 19h30 à 22h et pendant la journée je faisais le travail de supervision.

Sur ces 3 ans et demi, c’était vraiment les neuf derniers mois où je travaillais à ce rythme. Il y avait vraiment des plans que je voulais travailler, je ne voulais pas les laisser passer, par exemple j’ai animé le plan où Hiccup rattrape Astride quand elle tombe puis regarde en arrière.

 

L’entrée du studio d’animation DreamWorks.

 

Chargement....

A Lire également