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Sur Moi, Moche et Méchant 2, tu as créé, setupé et simulé plusieurs costumes, comme des robes de princesse portées par de jeunes filles, et les costumes blancs de minions en train de chanter. Comment as-tu abordé ces deux types de costumes ? Pour les robes de princesses, nous avons reçu une dizaine de références (des photos ou des concepts art) que nous avons complétées par des recherches plus précises faites au CFX, sur la conception et l’articulation des vêtements (notamment pour comprendre certaines coutures, comme celles des manches ballon par exemple). |
Ensuite, on partait du corps du perso nu pour y modéliser le costume. Une fois arrivé à un niveau de modélisation qui soit simulable, on recevait une marche du département d’animation qui nous permettait de tester la dynamique du cloth. Une fois que le perso est mis en scène dans un le plan pour la première fois, le setuper le prend en charge afin d’effectuer les dernières corrections sur son setup avant qu’il parte chez les graphistes aux plans. |
Crédit : Universal / Illumination Entertainment
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Quels autres aspects du film t’a-t-on confié ? Le département CFX n’intervient pas que sur les costumes ou les cheveux, il y a aussi du CFX dans le décor qu’on ne voit pas au premier coup d’œil mais qui participe de la la qualité globale du film. Par exemple, dans Moi Moche et Méchant 2, il y a parfois des rideaux, des lits, des coussins dans le décor et ça fait partie des éléments qui ont été réalisés au CFX. Même si ces éléments n’ont pas de dynamique, le résultat est plus esthétique grâce au Ncloth. J’ai donc aussi travaillé avec le département modeling décor pour être sûr qu’on ne se marche pas sur les pieds sur ces plans-là. |
Au final, qu’est-ce qui te rend le plus fier sur ce film ? Et quelle partie de ton travail a été la plus délicate à gérer ? Je pense que la séquence qui me rend le plus fier (et qui aussi été la plus délicate) est la séquence d’introduction à la vie de famille de Gru après qu’il ait fait une croix sur son passé de super vilain. Dans cette séquence, la petite Agnès fête son anniversaire : robes de princesse, château gonflable, bannières, ballons, nappes … Autant d’éléments 3D qu’il a fallu animer, ça n’a pas été facile, le château gonflable en lui seul m’a occupé pendant plusieurs semaines. Nous avons également passé beaucoup de temps à réfléchir à la meilleure manière de modéliser en 3D les robes qui avaient été dessinées en concept art, comment rendre réalistes les mouvement des différents tissus, des plis, cette partie R&D m’a beaucoup plu. |
Crédit : Universal / Illumination Entertainment
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Tu es désormais Lead Character FX sur le spin-off de la licence Moi, Moche et Méchant consacré aux minions. Un changement de poste qui a sans doute impliqué de gros changement sur ton quotidien… Comment gères-tu l’équipe d’artistes du département ? Quels sont tes liens avec le superviseur de celui-ci ? On essaie de faire en sorte que chaque graphiste ait des tâches intéressantes à faire. |
Lorsqu’on recoit des plans, ils sont par niveau de difficultés et on les répartit selon les capacités et l’ancienneté de chacun. Si un graphiste éprouve des difficultés sur un plan, il peut aussi arriver qu’on le confie à un autre, pour ne pas perdre de temps. Idem pour les setups, on essaie de répartir les tâches équitablement.
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Qu’apprécies-tu le plus dans ton travail actuel ?
Je suis partie en vacances en Californie cet été, et j’en ai profité pour aller passer une journée à Universal Studio, et je t’avoue que quand j’ai vu le ride Despicable Me et tous ces enfants et ces adultes qui en sortaient le sourire aux lèvres, ça m’a fait quelque chose. Je pense que c’est ça qui me plaît dans ce boulot : on bosse pendant des mois, on passe des semaines entières sur des plans ou sur des détails mais on ne se rend pas compte quand on est dedans que le résultat de ce travail touche plein de gens, et ça c’est la première raison pour laquelle je voulais travailler dans le cinéma. Comment vois-tu ton évolution dans les années à venir ?J’ai du mal à me projeter sur le long terme, j’ai de la chance aujourd’hui de travailler chez MacGuff car les projets de film sont tous très différents les uns des autres, j’espère que ça durera le plus longtemps possibles. De mon côté j’aime bien aussi travailler sur mes propres films, pour moi le cinéma ce n’est pas qu’un travail, j’y consacre beaucoup de temps en dehors de MacGuff. |
Crédit : Universal / Illumination Entertainment
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Aurais-tu des conseils à donner aux jeunes artistes qui souhaitent se lancer avec la même orientation que toi ? Au CFX on ne cherche pas forcément des gens qui ont une expérience solide dans cette discipline, car c’est une branche assez spécifique. La base, c’est d’avoir une bonne demoreel, avec à la fois du modeling et de l’animation, et le fait de voir que le candidat a fait des projets perso en parallèle, c’est toujours un point positif. Dans les films que tu as pu voir récemment, quels sont ceux qui t’ont le plus marqué au niveau des Character FX ? Le travail de Weta sur le CFX du Hobbit était assez impressionant, notamment le rendu des muscles sous la peau de l’orc blanc ou la dynamique sur le roi gobelin, les warg et sur les aigles. Ça montre que le CFX ne s’arrête pas au cloth, il peut y avoir beaucoup d’applications différentes. |
Pour en savoir plus – Le site de Romain Revert, ses profils LinkedIn et Twitter ; – Le film Les Minions sortira le 8 juillet 2015 au cinéma ; une bande-annonce sera disponible d’ici quelques jours. |
