Les outils Quest3D et Lumion ont récemment été mis à jour par leur éditeur, Act-3D. Nous vous proposons aujourd’hui de revenir sur ces produits et leur positionnement en compagnie d’Arthur Roodenburg, managing partner au sein de la société. |
Quest3D.fr, distributeur français des solutions d’Atc-3D, a servi d’intermédiaire en traduisant l’interview. |
3DVF : Bonjour, et merci d’avoir accepté cette interview. Pour commencer, pouvez-vous nous présenter la société Act-3D, pour ceux qui ne la connaîtraient pas encore ? Arthur Roodenburg : ACT-3D B.V. , est une société hollandaise, créée en janvier 2001 qui développe des logiciels de création et de visualisation pour l’architecture, le design et la simulation. Les produits Lumion 3D et Quest3D sont distribués en France depuis 2005 par Quest3d.fr (qui traduit cette interview) . |
3DVF : Quelle est son histoire ? A.R. : La société a démarré en 1998 en tant que pionnier des logiciels de 3D temps réel sur plateforme PC (NdT : à cette l’époque il fallait des stations de travail Silicon Graphics pour disposer des cartes graphiques performantes).Après avoir créé des applications 3D temps réel sur mesure, Act-3D a développé un environnement de développement pour la 3D temps réel Quest3D, édité en 2001. À partir de cette technologie, Act-3D a développé un nouvel outil fournissant un processus de travail simple et rapide de création de vidéo de présentation en 3D pour l’architecture et le design, Lumion. Disponible depuis novembre 2010, cet outil a connu un succès rapide, accéléré depuis par la sortie de la version 2 un an plus tard. |
Présentation globale de Lumion, dans sa dernière version majeure.
3DVF : Les deux produits phares d’Act-3D sont Quest3D et Lumion. Le premier est présenté comme un système de création de présentations 3D temps réel, le second comme une solution de visualisation architecturale. A.R. : Quest3D est un environnement de développement générique pour réaliser des applications 3D temps réel (attractions, simulateurs, …). Il produit un exécutable pour les plateformes Windows. |
3DVF : Vous avez récemment lancé Quest3D 5.0, mise à jour conséquente qui a nécessité deux ans de développement. Quelles sont les avancées majeures ? A.R. : Quest3D 5 fournit maintenant un environnement de rendu appelé QFramework. Il inclut entre autres des outils graphiques avancés comme les ombres, le rendu du ciel, de l’océan, de terrains, brouillard volumétrique, SSOA (Screen Space Ambient Occlusion), etc. il n’est pas nécessaire de développer votre pipeline graphique : vous n’avez qu’à importer vos modèles, changer les matériaux et à les inclure dans la scène avec les effets. La version 5 gère l’espace mémoire 64 bits, le rendu physique avec les processeurs multicoeurs, les périphériques de réalité virtuelle avec la librairie VRPN. Il intègre en option la librairie SpeedTree et dispose d’un SDK incluant une grande partie des sources des modules (appelé channel). C’est la plus grosse mise à jour depuis la création du produit. |
Vidéo de lancement de Quest3D V5.0
3DVF : Peu de temps avant, c’est Lumion qui passait en V2… Que contient la mise à jour ? A.R. : La mise à jour porte sur les points suivants : |
3DVF : Le secteur de la 3D temps réel a beaucoup évolué récemment, notamment dans le secteur architectural. De multiples solutions sont présentes sur le marché, qu’il s’agisse de poids lourds comme Unity ou de petits acteurs spécialisés. Quelle est votre vision du secteur et de son avenir ? A.R. : Le développement rapide des processeurs graphiques (GPU) et des cartes graphiques a ouvert de nombreuses possibilités. (NdT : ce qui permet à de nombreux acteurs de proposer des solutions pour les différents segments de la 3D). Compte tenu des progrès, il sera encore possible d’améliorer la qualité des rendus visuels (NdT : sur tous les aspects : images par seconde, résolution, effets, temps réel …) aussi bien pour les applications 3D temps réel que pour toute l’industrie de l’image. |
Vidéo de présentation des nouveautés de Lumion 2.0
3DVF : Est-ce qu’il ne devient pas difficile de se différencier, avec autant de concurrents ? Quels sont les points forts de vos solutions par rapport au reste du marché ? A.R. : Pour Lumion, de l’avis des utilisateurs, il n’existe aucun autre outil qui permette en aussi peu de temps de réaliser des vidéos de présentation de cette qualité. Les points forts de Lumion sont : |
3DVF : Pour revenir sur Unity, son succès est notamment lié à la présence d’une version gratuite, qui permet d’apprendre à utiliser le logiciel, mais aussi de créer une communauté utilisateurs conséquente. Lumion dispose lui aussi d’une version gratuite : quelles sont ses limites, par rapport aux deux versions payantes ? Avez-vous éventuellement quelques chiffres à donner sur la proportion d’utilisateurs gratuits/payants ? A.R. : La version gratuite de Lumion ne contient qu’un sous-ensemble de la bibliothèque de contenus, il a moins d’effets visuels et quelques fonctions sont désactivées (détails sur le site de Lumion). Il y a près de 1000 utilisateurs de la version payante et quelques dizaines de milliers de la version gratuite. 3DVF : Quest3D, en revanche, n’est disponible qu’en version payante : pourquoi ces deux stratégies opposées ? A.R. : Car Quest3d adresse un marché différent. Nous fournissons à la demande une version d’essai entièrement fonctionnelle. (NdT : il y a également un tarif spécifique pour les écoles et universités) |
Ci-dessous, le podium de la compétition 2011 de visualisation architecturale sous Lumion.
Démos réalisées par Garrett Wegner (première place), Realidad Visual Arquitectónica s.l. (2nd), RenderCORE Studios (3ème).
3DVF : Quel regard portez-vous sur les nouvelles technologies liées au web 3D, qu’il s’agisse de WebGL ou de Flash ? Avez-vous des projets en lien avec ces systèmes ? A.R. : Pour les logiciels de visualisation haut de gamme, comme Quest3D et Lumion, nous avons besoin d’accélération graphique et d’une carte avec un niveau de performance minimum. Ce n’est pas possible en technologie web : on ne peut pas avoir un prérequis sur les capacités matérielles du poste client. Du coup, le développement pour le web requiert une approche complètement différente et les applications prévues pour le web ont des buts différents et donc des limitations liés à la 3D. Bien que j’apprécie les initiatives WebGL et Flash, nous avons une approche différente. Nous avons proposé un plugin web pour Quest3d, mais limité à Windows / DirectX et nécessitant une carte graphique. Nous avons arrêté le support de ce plugin en version 5 mais le code source est disponible dans le SDK étendu pour ceux qui souhaitent développer une application qui tourne dans le navigateur. |
3DVF : Pouvez-vous nous parler des évolutions futures de vos produits ? Quels sont les points sur lesquels vous comptez mettre l’accent ? A.R. : Nous sommes convaincus que l’ergonomie, l’efficacité du processus de travail et la performance sont les clés du succès pour nos produits. C’est ce que nous améliorerons dans les prochaines versions. 3DVF : Plus globalement, quels sont les axes de développement d’Act-3D pour les années à venir ? A.R. : Notre objectif est d’amener nos produits parmi les meilleurs pour l’industrie de la visualisation 3D. Nous pensons également que nos idées sur l’ergonomie et le processus de travail peuvent être appliquées à d’autres produits dérivés des technologies proposées avec Quest3d et Lumion. |
3DVF : Pour finir, y a-t-il un point que je n’ai pas abordé et donc vous auriez voulu parler ? NdT : Pour ma part, j’ai travaillé depuis 1993 avec presque tous les outils de réalité virtuelle. En 2005, j’ai fait le choix de Quest3d pour des développements basés sur la 3D temps réel (exemple en vidéo ci-dessous) pour plusieurs raisons que j’exposerai plus en détail dans un futur article, la principale étant l’absence de licence au runtime. Comme il n’y avait pas de distributeur en France, j’ai proposé à Act3d de monter www.quest3d.fr. À l’époque en France, c’est Virtools qui est le produit leader. Pourtant, nous plaçons Quest3d dans des projets en remplacement de Virtools, de Ogre3d. Je n’hésite pas à orienter les prospects vers d’autres produits plus adaptés à leurs besoins : en effet, Quest3d ne tourne pas sur MacOS (sauf avec Bootcamp ou Parallels), sur iPad, sur Linux, sur consoles, sur mobile, nous laissons à d’autres éditeurs le Graal du multiplateforme. Tant qu’il y aura des millions de PC sous Windows avec une carte graphique, il y aura une place pour Quest3d et Lumion ! Ce qui me fascine, c’est le nombre d’applications adressables par Quest3d : voici un exemple de jeu développé avec Quest3d. |
Pour en savoir plus – Quest3D.com ; Lumion3d.com |