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Slimtime

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3DVF : Comment a été réalisé l’effet de « gelée » pleine de bulles, dans laquelle se plongent les patientes ?

Bertrand : La solution a été très simple. Nous avons modélisé la gelée et ajouté deux contrôleurs, un pour gérer la gelée dans son ensemble et un autre pour animer la partie supérieure, car il fallait qu’elle paraisse entraînée par les mouvements des clientes.

Les bulles sont des sphères fixées au setup de la gelée pour qu’elles suivent le même mouvement.
Elles sont ensuite rendues séparément pour pouvoir les gérer à notre guise.

 

Bains

 

Bains

 

3DVF : Quel plan vous a posé le plus de problèmes ? Comment avez-vous réussi à le finaliser malgré tout ?

Pierre : La séquence où André découvre le grand hall du centre est celle qui nous a demandé beaucoup de travail préparatoire en 2D et 3D.

Dès l’animatique 2D, nous avons défini un rythme précis pour les différentes actions (telles que l’élongation des hôtesses en fond, le scooter, la rencontre André/Clientes minces), ces actions ont été très vite liées à des sons pour créer la « musique » de cette séquence. Nous avons fait un dessin préparatoire avec des perspectives accentuées et différentes pour chaque plan. En 2D, nous n’étions pas piégés par une architecture globale du lieu défini au mètre près.

Cependant lors du passage en 3D, des difficultés sont apparues pour créer un décor qui fonctionne pour chaque cadrage. J’ai donc créé un décor modulable pour chaque plan avec des proportions et une disposition différentes lié au cadrage.

Pour le plan large qui surplombe le hall, la perspective et l’escalator sont déformés afin d’inclure le spectateur dans le lieu. Au contraire, le travelling pour la descente en escalator est très frontal pour souligner l’illusion visuelle des hôtesses qui s’allongent dans le fond.

 

Hall

 

3DVF : Quelle partie du court vous rend le plus fier ? Inversement, avez-vous des regrets, un détail ou un plan que vous auriez voulu améliorer avec plus de temps ?

David : Nous sommes assez contents de l’ensemble du court, car chaque séquence a été traitée avec minutie dès l’animatique 2D et le story-board. Nous avons juste fait tout ce que nous avons pu pour retranscrire tous les éléments imbriqués depuis le début dans notre univers. Nous sommes assez fiers des plans d’introduction et de fin du court, car ils montrent les émotions du couple et portent le message du film. Le défi était de réussir à faire comprendre les changements psychologiques de la femme d’André. 

Au début, elle était focalisée exclusivement sur sa cure d’amincissement, alors qu’à la fin, elle s’accepte comme elle est et veut séduire son mari à nouveau. André, quant à lui, garde le même intérêt pour sa femme au début et à la fin.

Pierre : Nous aimons bien les clips qui font référence à la SF des années 70, avec des jeux graphiques colorés. Avec un peu plus de temps, nous aurions aimé pousser davantage les effets visuels dans le plan du distributeur de religieuses, dans ce sens.

 

Religieuses

 

3DVF : Vous avez utilisé divers moyens pour promouvoir le film, comme une page facebook, un compte twitter, de la promotion auprès de médias pas forcément liés à la 3D… Pouvez-vous nous expliquer votre démarche ? Quelle était l’idée derrière cette promotion, quels moyens avez-vous mis en place ?

Bertrand : Slimtime est un film assez différent de ce qui se fait habituellement à Supinfocom. On a un rythme, une écriture qui rappelle évidemment Tati, on a donc tenté de cibler les médias cinéma.

Thea : La thématique du film tourne autour de la minceur, avec une approche décalée et humoristique, qui pouvait donc intéresser certains médias féminins. Après nous avons principalement contacté les magazines spécialisés dans la 3D et l’animation.  L’idée derrière cette promotion était de faire connaître le film à un public plus large que les passionnés d’animation.

David : L’utilisation de facebook et twitter est un moyen d’avoir un contact direct avec les gens qui ont vu le film. Cela nous permet de diffuser des recherches graphiques et des références pour mieux cerner notre processus créatif.

Bertrand : La deuxième raison d’une telle promotion est qu’il est difficile de percer en tant que réalisateur, avoir un retour important sur ses films précédents peut donner une certaine crédibilité auprès de producteurs ou de commissions comme le CNC. Au final c’est peut être juste une idée reçue, l’avenir nous le dira. Et pour partir travailler à l’étranger, c’est un plus non négligeable dans la constitution d’un dossier pour une demande de visa.

 

Sauna

 

3DVF : Quels ont été les résultats de cette campagne de promotion, en termes d’exposition ?

Pierre : Nous sommes plutôt satisfaits du résultat. Ça nous a apporté quelques contacts avec des sociétés françaises et étrangères. Au bout d’un an dans le milieu professionnel, nous avons appris que de développer un projet prend du temps, et qu’entre le premier contact et la mise en chantier d’un film beaucoup de choses peuvent se passer… Il faut être patient. La mise en ligne du film nous a permis de toucher de nouvelles personnes notamment des sites de cuisines ou des sites de Charme spécialisés dans les dames à forte morphologie !

3DVF : Certaines personnes ont-elles mal pris le court ? L’humour utilisé (presse-agrumes, rôtissoire, religieuses mises en scène de façon… religieuse) n’est pas forcément universel…

Thea : Généralement, l’humour particulier ne pose pas de problème. Les seules critiques que nous avons pu entendre portaient plutôt sur le rythme assez lent du film et le scénario peut-être pas aussi explicite que d’autres courts étudiants. Certains n’ont parfois pas apprécié la référence appuyée à Jacques Tati, alors que nous pensons nous en être suffisamment détachés. Nous avons voulu créer un univers personnel tout en rendant hommage à son style de réalisation.

3DVF : Où en est l’équipe actuellement ? Avez-vous tous trouvé un poste, et si oui, où ?

David, Bertrand et Pierre : Depuis Slimtime, nous avons travaillé chez Mr Hyde en tant qu’infographistes 3D et Réalisateurs, pour la campagne de dépistage du Sida et un court-métrage 3D pour la marque américaine Benefit.
David et Pierre : Notre passion pour la narration, l’humour décalé et l’esthétique de Slimtime nous a vraiment rapprochés. Installés sur Paris, nous cherchons des opportunités pour travailler ensemble en tant que réalisateurs 3D, sur de nouveaux projets personnels et professionnels.
David : Je voudrais vraiment développer de nouveaux univers et tester différents styles d’animation et de rendus avec Pierre.
Pierre : Nous développons un nouveau projet avec David, et j’ai hâte de travailler sur un nouveau style de narration et de le transposer en 3D. Pour gagner encore de l’expérience, nous sommes toujours à la recherche de missions en tant que graphiste.
Thea : Actuellement, je fais de l’animation sur le long-métrage « Approved for adoption » réalisé par Jung et Laurent Boileau.
Bertrand : Ce qui est bien avec notre industrie, c’est que l’on peut travailler dans le monde entier et j’adore voyager. Ainsi, je ne veux pas m’installer maintenant et je compte bien travailler à l’étranger pour un moment, en tant qu’infographiste et réalisateur. Je voudrais expérimenter et créer de nouveaux styles visuels, tout en mixant différentes techniques.

 

Slimtime

 

3DVF : Avec le recul, comment percevez-vous votre école, Supinfocom Arles ? Quels sont ses points forts ?

Pierre : Supinfocom Arles offre une bonne formation technique, nous étions aussi bien encadrés pour la partie réalisation. Nous avons vraiment fait le film que nous souhaitions, et nous avons eu un grand soutien de l’équipe pédagogique pour cerner le style de réalisation particulier de Jacques Tati. De plus, nous avons eu beaucoup de chance, car nous étions dans une promotion motivée avec une bonne ambiance de travail collectif.

3DVF : À l’inverse, quels seraient les points à améliorer selon vous, qu’il s’agisse de la pédagogie ou d’une meilleure préparation au monde du travail ?

Pierre : La préparation au monde du travail n’est peut-être pas assez abordée lors de la dernière année. Il nous a manqué certaines informations d’ordre administratives sur nos statuts professionnels.

Aux étudiants qui nous lisent, et qui vont eux aussi réaliser un court… Avez-vous un conseil à donner ?
David : Nous avons une méthode de travail qui donne une grande importance aux références vidéos ou images. Selon moi, pour créer un personnage ou pour l’animer, il faut impérativement regarder précisément comment tout s’articule, la silhouette, les postures, les proportions… Il faut voir comment ça se passe dans la réalité pour mieux se l’approprier et le styliser ensuite. Le design doit aussi servir la narration, ça ne doit pas être juste beau.

Pierre : Dès l’animatique 2D, nous avons calé la mise en scène de notre court. Nous l’avons enrichi ensuite grâce à l’animatique 3D. Nous pensons qu’il est très important de passer du temps sur ces deux étapes : définir très tôt les cadrages, et le rythme des actions les une par rapport aux autres, ainsi que de poser les bases de l’esthétique sonore pour chaque séquence. Cela nous a fait gagner du temps au moment de la production, et ça nous a permis d’enrichir les bases solides que nous avons posées avant.

 

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Pour en savoir plus

Le site officiel du court ; donne notamment accès aux pages facebook/twitter évoquées plus haut.

 

 

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