OKTAPODI – Interview du réalisateur Thierry Marchand


3DVF: Pendant combien de temps avez-vous travaillé sur ce projet ?

 

Thierry Marchand : En tout et pour tout 7 mois, de la phase d’écriture au montage final.

 

 

3DVF : Pouvez vous nous donner plus de détails sur vos méthodes de travail, la répartition des rôles ?

 

Thierry Marchand : Nous étions six personnes pour diriger ce film. Dans un premier temps, nous avons monté notre groupe en pensant au type de film que nous voulions faire et aux moyens que nous allions employer pour le réaliser. Nous avions tous l’idée de faire un court métrage très cartoon, rapide et très rythmé .Oktapodi devait aussi être original et frais, et bien sûr ne pas dépareiller des productions Gobelins comme Le Building et Burning Safari. De plus nous voulions transposer ce que nous avions appris en terme d’animation 2D en 3D et pousser cette technique vers de nouveaux territoires. L’histoire s’est développée au sein de l’équipe au cours des séances de réunions. Alors, lorsque la production a débuté, nous avons réparti les taches selon nos habiletés respectives.

 

Ce n’est que durant la phase de d’animation des personnages que nous avons divisé l’équipe en deux, encore que nous nous rencontrions au moins une fois par semaine pour partager nos progrès. Ainsi même si une tache pouvait être exécutée par une seule personne, le film fut dirigé par le groupe entier. Le seul désavantage de cette organisation est le temps dépensé en discussions et réunions.

3DVF : Quelle fut la partie la plus difficile à gérer ?

 

Thierry Marchand : Pour nous la partie la plus difficile, humainement parlant, était de savoir comment arriver à réaliser ce film avec six réalisateurs. Nous avons passé beaucoup de temps au téléphone, à échanger nos points de vue pour être sûr que la majorité d’entre nous était satisfaite. Il est donc important qu’il y ait une espèce d’osmose et que la maturité des gens fasse que personne ne cherche à imposer des points de vue. Mais au final, notre plus grande difficulté fut le manque de temps. Nous avions choisi de réaliser un film qui nous mette au défi durant chacune des étapes de sa création et nous n’avions que six mois pour le réaliser. Cela n’a pas été facilité par notre obsession de la minutie des détails à chaque étape du film.

 

 

3DVF : Quant est-il de votre flux de travail avec les différents outils ?

Thierry Marchand : Nous avons utilisé Maya 7.5 pour la partie 3D du film, Realflow pour la gestion de l’eau et Mental Ray pour la translucidité de la peau des personnages ainsi que pour l’illumination globale de l’arrière plan des scènes extérieures. Nous aurions bien aimé utiliser RenderMan, mais il n’était pas disponible dans notre école, alors, nous avons donné le meilleur de nous-mêmes avec les outils qui étaient à notre disposition. Photoshop nous a servi à créer les textures, After effect fut notre outil pour le compositing appuyé par Première pour le montage. Nous avons utilisé Flash pour l’animatique et l’animation 2D ainsi que pour des effets 2D, et enfin Pro Tools pour la partie sonore


3DVF: Que vous a apporté l’expérience des festivals ?

 

Thierry Marchand : Le court métrage a acquit ses lettres de noblesse avec les festivals, je ne peux donc me plaindre de ce circuit. Ce fut une expérience formidable et un grand honneur que de remporter le trophée du “Best of Show“ au Siggraph. Nous en avions le souffle coupé. Nous ne pensions pas avoir la moindre chance face à “The Crate Escape” de Dreamworks et “Salmon Dance” de Framestore. L’aventure avait débuté en 2008 avec Imagina et Artfutura. C’était une période étrange où nous travaillons sur différents projets, chacun de notre côté, et où, en même temps nous faisions la promotion du film. À l’époque ou nous venions de terminer le film et nous pension qu’être fier de notre travail était une récompense suffisante. Mais ce sentiment n’a rien à voir avec celui que vous vous pouvez éprouver lorsque vous rencontrez les gens lors des festivals, qui viennent parler avec vous de votre film. C’est à ce moment que vous comprenez que, quel que soit le sujet du film, ce qui importe, c’est qu’il soit vu et que les spectateurs réagissent. C’est la meilleure des récompenses.

 

 

3DVF : Quelles furent vos influences concernant l’aspect cartoon d’Oktapodi ?

 

Thierry Marchand : Nous voulions un film original, dont le thème au final s’est trouvé être l’histoire d’une pieuvre en Grèce. Notre motivation était au départ de faire un film dont nous pourrions êtres fiers et qui était à la hauteur des standards des Gobelins. De ce fait, je peux dire que les films des Gobelins étaient une de nos sources d’inspiration première. En dehors de cela, je peux citer l’Age de glace, Peter de Sevres et les courts métrages de Pixar.

 

 

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