C’est dans une atmosphère très nature que nous avons pu découvrir hier en avant-première L’Hiver d’Edmond et Lucy, moyen métrage de 45 minutes qui sortira le 8 novembre dans les salles obscures.
Pour mettre le jeune public dans l’ambiance de ce film d’animation tourné vers la nature, des ateliers étaient prévus : collages d’automne, création de tisanes pour l’hiver, sans oublier un petit déjeuner. Succès garanti.
Rappelons qu’Edmond et Lucy est une série d’animation produite par le studio MIAM ! Animation et visible chez France Télévision, via sa plateforme Okoo. Elle est adaptée de l’oeuvre de Marc Boutavant et Astrid Desbordes.
La série suit les aventures d’une bande d’animaux facétieux au coeur de la forêt. Au fil des épisodes, les protagonistes découvrent la nature et ses secrets : abeilles, potager, promenades, comportement des animaux, saisons…
Nous avions eu l’occasion d’évoquer la série en amont du Festival d’Annecy 2022, et quelques mois plus tard lors des RADI-RAF, avec une conférence sur la production écoresponsable.
L’Hiver d’Edmond et Lucy est issu de quatre épisodes de la série, tous centrés sur l’hiver. Mais l’équipe ne s’est pas contentée de coller bout à bout les épisodes, comme nous l’ont expliqué le réalisateur François Narboux et la fondatrice et dirigeante de MIAM ! Animation, Hanna Mouchez.
Une particularité de la série est en effet d’avoir été réalisée avec le moteur de jeu temps réel Unity. Pourquoi, du coup, ne pas profiter de cette sortie cinéma pour lier les épisodes, et élargir le format de l’image afin de proposer une vraie expérience de cinéma ? C’est exactement ce qu’a voulu faire François Narboux. Il a donc ressorti les sources des épisodes, retravaillé les cadrages, ajouté des éléments et parfois même des personnages afin que le changement de format ne se fasse pas au détriment de l’image. Pour lier les 4 épisodes, des transitions nocturnes ont été rajoutées, et le montage d’origine modifié.
Le distributeur Cinéma Public Films a semble-t-il été ravi de la démarche, et le résultat fonctionne : le découpage en 4 volets reste évidemment présent, avec quatre histoires successives, mais on a finalement l’impression de suivre nos personnages plusieurs jours de suite, ou au fil d’un même hiver. Les séquences de nuit apportent par ailleurs un moment d’apaisement bienvenu entre deux aventures.
Du côté visuel, si l’on regrettera quelques artefacts visuels sur une poignée de plans au début du film (un peu de flicking/fourmillement dans la végétation), on se retrouve rapidement plongé dans les décors soignés : nous avons particulièrement apprécié la végétation hivernale, avec ses dégradés et ses feuillages bruissant sous le vent.
L’Hiver d’Edmond et Lucy est donc une charmante aventure à découvrir dès 3 ans, mêlant humour et nature. Un projet dont le fond colle avec la forme, entre la volonté de MIAM ! de mettre en place sur la série et donc le film une production moins gourmande en ressources ou la démarche d’éviter le merchandising à outrance : une approche d’autant plus forte que d’autres licences affichent une écologie de façade, tout en déroulant une avalanche de produits dérivés et partenariats impliquant une grande quantité de déchets. On ne peut donc que saluer la cohérence d’Edmond et Lucy. Même les activités de l’avant-première, privilégiant le collage de feuilles d’arbres aux goodies, suit cette logique.
Si vos enfants, neveux et nièces ne connaissent pas encore la licence, n’hésitez pas à leur faire découvrir la série via France Télévision en amont de la séance. On vous recommandera cependant d’éviter de leur faire visionner les épisodes L’hiver surprise, Le jour le plus court, La chasse aux surprises et L’armée de l’hiver qui constituent la base de ce long-métrage.
Et comme le suggérait Hanna Mouchez de MIAM ! Animation à la fin de l’avant-première, n’hésitez pas à poursuivre l’aventure après la séance, avec une promenade dans la forêt ou dans un parc !
L’hiver d’Edmond et Lucy, au cinéma dès le 8 novembre. Dès 3 ans.
Distribution : Cinema Public Films.
Fabrication : MIAM ! Animation, Artefacts Studio, Jungler.
