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Animation et effets visuels : au Québec, des milliers d’emplois détruits, une industrie en crise

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Nous avons récemment publié les derniers chiffres disponibles sur l’état de l’animation française, qui montraient l’impact clair de la baisse des recrutements dans le secteur. Un peu plus tôt, nous vous avions proposé un état des lieux côté effets visuels.

Radio-Canada a publié un article sur la situation au Québec, qui est peu reluisante. 3400 personnes sur les 8000 que comptent le secteur aurait ainsi perdu leur poste entre 2022 et 2023. Un peu plus de 40% de postes se sont donc évaporés. Le constat est sombre pour les artistes.
Cinesite Montréal a par exemple perdu la moitié de ses effectifs. L’article cite une ex employée qui explique que sur les 80 personnes dédiée au film Dune, seules une poignée ont pu rester après la fin de la production et travailler sur d’autres films.

Le changement radical de contexte, poursuit Radio-Canada, a aussi renversé le rapport de force sur le plan des salaires : des studios comme DNEG ont imposé des baisses de salaire allant jusqu’à 25% ou du temps partiel. Malgré ces mesures, le studio a réduit sa voilure.

Pour expliquer la situation, l’article pointe du doigt les conséquences des grèves qui ont paralysé Hollywood : les studios avaient en effet choisi de ne pas bouger face aux revendications des scénaristes puis actrices et acteurs, comptant sur un essoufflement qui n’est pas venu. Le déficit de projets s’est très logiquement répercuté sur l’ensemble de la chaîne.
Autre facteur, plus local, les changements en termes de crédit d’impôts. Ils sont moins généreux qu’avant, ce qui ne devrait pas aider le secteur à repartir. On imagine évidemment que d’autres régions du monde pourraient bénéficier par effet rebond de ce contexte économique moins favorable.
L’article n’aborde par contre pas l’impact du streaming : après l’eldorado lié aux investissements massifs des plateformes, le secteur s’est contracté. La débauche de dépenses pour se tailler une grosse part du marché fait place à des investissements plus réduits, et donc à une demande plus faible.

Nous vous conseillons de lire l’article d’origine, qui évoque aussi les initiatives en faveur de la syndicalisation au sein des studios. Des démarches qui ne font elles-mêmes pas l’unanimité.

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