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Emploi dans l’animation en France : de premiers chiffres pour 2024

L’emploi n’est pas au beau fixe dans l’animation française : face à différents facteurs, dont la baisse des investissements des plateformes de streaming, les studios recrutent moins. D’où des inquiétudes dans le milieu, mais aussi au sein des écoles d’animation.

Nous disposons désormais de quelques chiffres pour le début de l’année 2024, qui permettent d’éclairer les évolutions en cours.
Ils nous viennent du Datalab Audiens, outil mis en place par Audiens (groupe de protection sociale du secteur de la culture, de la communication et des médias) afin de proposer des données plus fréquemment qu’avec ses rapports annuels.
Ces chiffres confirment que les effectifs ont connu une inflexion mi 2023, la courbe des personnes salariées (quel que soit le type de contrat) passant alors sous celle de 2022. Depuis, la tendance se poursuit : la fin 2023 reste sous 2022, et janvier 2024 se situe sous les chiffres de janvier 2023 et 2022. On reste néanmoins à un niveau supérieur à 2021.

Du côté de la masse salariale brute, il semble que l’on retrouve là aussi un tassement. Janvier 2024 se situe au niveau de 2022, et ne parvient pas à retrouver son maximum de 2023.

emploi dans l'animation en France
Emploi dans l’animation en France – source : Datalab Audiens
Effectifs : nombre de personnes salariées. Chaque personne n’est comptabilisée qu’une seule fois par mois de visualisation, même si elle enchaîne plusieurs contrats.
Masse salariale : indice de base 100 fixé au mois de janvier 2019
Indicateurs calculés à partir des déclarations mensuelles des entreprises employant des salariés de la culture et des médias.

Voici le même graphe, restreint cette fois aux permanents, puis aux personnes en intermittence.
On constate que le début 2024 est quasi identique à 2023 côté permanents, mais chute fortement en intermittence, la masse salariale tombant sous les niveaux de 2022 et 2023.
Autrement dit, et sans grande surprise, les intermittentes et intermittents sont en première ligne de l’impact des changements structurels de l’industrie de l’animation.

emploi dans l'animation en France
Tableau de bord – permanents
Emploi dans l’animation en France – source : Datalab Audiens
emploi dans l'animation en France
Tableau de bord – intermittence
Emploi dans l’animation en France – source : Datalab Audiens

Restera évidemment à suivre cette évolution dans les mois à venir. D’ici là, voici la conférence de fin 2023 aux RADI-RAF. Elle porte essentiellement sur 2022 (le traitement des données prend du temps) mais comporte à partir de 19:56 une analyse des évolutions pour 2023.

00:00 – Introduction, Audiens
01:39 – Méthodologie
02:40 – Sommaire
03:15 – Croissance soutenue en 2022
08:51 – Primo-entrants
09:38 – Les métiers de l’animation
13:45 – Féminisation du secteur
16:48 – Dynamiques régionales
18:19 – Dynamiques départementales
19:56 – Perspectives 2023
23:32 – Q&A FONPEPS – Fonds national pour l’emploi dans le spectacle
24:09 – Q&A métier de dessinateur d’animation ? Classement par filière
26:16 – complément FONPEPS
26:47 – Q&A Raisons de la féminisation
29:05 – Q&A nb d’élèves vs nb de primo entrants, méthodologie
33:26 – Q&A durée des carrières ?
35:07 – Q&A catégorisation des filières
36:26 – Q&A Mikros inclus ?

4 commentaires

fruityvince 18 mars 2024 at 20 h 04 min

Il est fait mention dans l’article des inquietudes des ecoles d’animations, et je trouve qu’il est temps. Je trouve que la plethore d’ecoles d’animation qui fleuriss(ai)ent partout en france en pensant avoir trouve le bon filon feraient bien de prendre leurs responsabilites dans la saturation actuelle du marche. Tout n’est evidemment pas a jeter, il faut nuancer, mais il y a quand meme une quantite trop importante (selon moi) d’ecoles qui sont la juste pour profiter de la relative « hype » liee a la 3d, en promettant des choses a leurs etudiants, mais quand on voit le fonctionnement de l’interieur, ca laisse perplexe.
Dans un autre registre, je trouverai aussi interessant d’avoir les memes types de donnees sur les autres domaines, pour voir a quel point la 3d est affectee par rapport aux autres domaines d’activite

Shadows 19 mars 2024 at 15 h 24 min

Je pensais surtout aux inquiétudes des élèves en dernière année, mais effectivement, du côté des équipes pédagogiques et directions la question se pose aussi. La situation a bien changé en un an et demi…
Un point à rappeler d’ailleurs : les écoles du RECA vont devoir fournir des taux d’employabilité avec le nouveau label ( https://3dvf.com/ecoles-danimation-le-reca-evolue-le-debut-dune-petite-revolution/ ), et donc ces premiers chiffres seront issus de la dernière promo, donc celle ayant subi la contraction du marché. Autrement dit, les premiers chiffres de l’emploi qu’elles devront donner seront ceux d’une mauvaise année, et peu « vendeurs » pour les futurs élèves et leurs parents.

Aerith 23 mars 2024 at 1 h 09 min

Effectivement, mon fils est en Mastere animation 3d dans une école privée et je suis très inquiète pour lui.
Il est difficile de trouver une alternance et il a déjà un emprunt étudiant pour financer son bachelor à rembourser.
Je trouve aussi qu’il y a vraiment beaucoup d école et de formations qui s appuient sur l alternance pour attirer les classes plus modestes à s engager dans des études coûteuses avec des promesses de rémunérations et de financements des années du mastere .
Les étudiants se retrouvent à devoir finir de payer ses écoles faite de se retrouver sans diplôme.
J ai vraiment très peur pour l avenir des étudiants.

Shadows 26 mars 2024 at 17 h 16 min

Pas forcément évident de trouver une alternance ou un stage en ce moment, c’est sûr. Si votre fils ne l’a pas déjà vue, notre vidéo sur les recherches de stage https://www.youtube.com/live/H3jK27V6RNc donne des conseils pour les candidatures qui pourront aussi s’appliquer à de l’alternance (un menu détaillé est disponible en description de la vidéo).

Comme vous le dites, le concept de l’alternance qui marche très bien sur le papier pose de vraies questions pour les élèves qui comptaient sur ce financement. Espérons que la situation s’améliore rapidement du côté des entreprises, et que les écoles poursuivent rapidement le travail entamé sur ces questions…

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