L’Academy of Motion Picture Arts and Sciences dévoile une série de vidéos en compagnie des réalisateurs et scénariste, head of story des films d’animation nommés pour les Oscars 2022. Le concept : revenir sur une scène marquante du film, ce qui permet d’évoquer des choix artistiques et techniques.
Bien évidemment, des spoilers sont présents. Les vidéos sont en anglais, des sous-titres anglais ou en traduction automatique sont disponibles via l’interface Youtube.
- Raya et le dernier Dragon : le réalisateur Carlos López Estrada et la Head of Story Fawn Veerasunthorn reviennent sur une scène centrée sur Raya et son père, dans une scène qui introduit les éléments du monde de Kumandra avec ses cinq royaumes, avant que le père de Raya n’utilise une soupe et ses ingrédients pour expliquer que Kumandra ne devrait pas être divisé.
Carlos López Estrada et Fawn Veerasunthorn soulignent quelques techniques artistiques : cadre dans le cadre de l’image, répétitions dans le design des bâtiments, introduction immédiate d’un élément fantastique pour bien indiquer que l’on ne se situe pas dans le monde réel. Différentes versions d’une transition sont présentées.
Le duo revient ensuite sur les vêtements des personnages, inspirés des styles d’Asie du Sud-Est, le look spécifique des séquences décrivant les royaumes. La vidéo explique aussi la présence du durian, ce fameux fruit à l’odeur très forte.
- Les Mitchell contre les Machines : le réalisateur et co-scénariste Mike Rianda revient sur des éléments de set design et scénario, évoque les contraintes de cloth et hair qui ont imposé à l’équipe de soigneusement choisir les moments dans lesquels la jeune Katie Mitchell mettrait la capuche de son sweat sur la tête.
Acting, look stylisé du film sont aussi évoqués, de même que certains choix de lighting : les vidéos du passé de la famille, et une scène particulièrement sombre que Mike Rianda a réussi à faire valider par le studio qui était initialement réticent.
- Encanto : les scénaristes et réalisateurs Jared Bush et Byron Howard reviennent sur une scène située vers la fin du film, lorsque Mirabel est au point le plus bas et qu’elle commence à comprendre sa grand-mère, son passé et ses choix.
Ils expliquent avoir discuté de cette scène majeure pendant « des années » au cours du développement, tant elle a de l’importance. S’agissant d’une comédie musicale, il était essentiel de bien réfléchir au son. Les réalisateurs ont finalement opté pour une absence totale de musique et des bruits d’ambiance tamisés, le but étant de donner un sentiment de scène figée ainsi qu’un léger inconfort.
Le travail sur les chansons, l’évocation de la violence sont aussi abordés : la noirceur de la séquence du passé d’Alma Madrigal contraste avec la chanson associée. La toute fin de la séquence au bord de la rivière est aussi détaillée, les réalisateurs expliquant qu’ils sont plusieurs fois demandé à l’équipe de doubler le nombre de papillons.
- Luca : le scénariste et réalisateur Enrico Casarosa revient sur une scène située à la fin de l’acte 2, avec un conflit grandissant entre Luca et Alberto au fur et à mesure que Luca se rapproche de Giulia.
Enrico Casarosa souligne que cette séquence est un parallèle direct avec la première descente en vélo des deux garçons, tout en utilisant les décors qui seront repris plus tard pour la grande course qui est le point culminant du film. Ce double parallèle permet à Enrico Casarosa de montrer l’évolution du personnage de Luca.
Le réalisateur souligne aussi l’aspect collaboratif de ces séquences, avec des idées placées par les story artists, d’autres rajoutées à l’animation comme les citrons.
La gestion de la couleur, le dosage de l’humour, les évolutions du scénario sont aussi évoquées.
- Flee : le scénariste et réalisateur Jonas Poher Rasmussen revient ici sur son film documentaire, qui suit le parcours d’un jeune homme ayant fui l’Afghanistan pour le Danemark, marqué par ses souvenirs, une identité qu’il doit cacher.
Dans la vidéo, Jonas Poher Rasmussen détaille sur une séquence vers la fin du film : le personnage central trouve sa place, révèle à ses proches son homosexualité. Le réalisateur évoque les références visuelles du film comme l’artiste Edward Hopper et le sentiment de solitude qui se dégage de ses oeuvres, l’usage de flashbacks, la musique de Daft Punk, ainsi qu’un personnage inspiré par.. Jean-Claude Van Damme.