Nina et le secret du Hérisson
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Nina et le Secret du hérisson : l’animation au croisement du polar et du film social

Chômage, injustice, aventures, amour… La complexité du monde n’est pas forcément évidente à comprendre pour un enfant/adolescent. Alain Gagnol et Jean-Loup Felicioli ont pourtant choisi d’explorer une histoire entre polar et film social avec Nina et le Secret du hérisson.
Nous avons pu voir ce film d’animation avant sa sortie en salles le 11 octobre. Voici donc notre avis !

Pitch et bande-annonce

Le film suit la jeune Nina, dont le père va perdre son travail. Si elle ne comprend pas totalement la situation, la jeune fille va tenter de remédier au problème :

Nina aime écouter les histoires que lui raconte son père pour s’endormir, celles d’un hérisson qui découvre le monde. Un soir, son père, préoccupé par son travail, ne vient pas lui conter une nouvelle aventure… Heureusement, son meilleur ami Mehdi est là pour l’aider à trouver une solution : et si le trésor caché dans la vieille usine pouvait résoudre tous leurs problèmes ?
Commence alors une grande aventure où il faut échapper à la vieille voisine et à son chat Touffu, déjouer les pièges du gardien et embobiner son gros chien… Sans compter le petit hérisson qui mène l’enquête à leurs côtés !

Des personnages touchants

Nina et le Secret du hérisson est un film atypique, qui prend la forme d’un polar pour enfants. Le duo de réalisateurs confie d’ailleurs la volonté de respecter les codes du genre : la préparation du plan, les planques, l’observation, le casse lui-même, les péripéties… Pour autant, nos deux braqueurs en herbe, Nina et Mehdi, n’ont pas grand chose à voir avec ceux d’un film hollywoodien, le but ici n’étant pas de s’enrichir.

Espiègle, sûre d’elle, Nina est une héroïne forte, qui n’hésitera pas à faire des bêtises. Mehdi, plus réservé et suiveur, n’est pas pour autant passif. D’autant plus qu’il souhaite dire à Nina qu’il l’apprécie sans doute plus qu’elle ne le pense.

Un film pour enfants, mais sans excès de naïveté

Si Nina et le Secret du hérisson est résolument un film pour la jeunesse, il n’est pas pour autant naïf. Comme dans la vraie vie, les parents peuvent faire des choses qu’ils regrettent, ne pas oser tout dire à leurs enfants, que ce soit par tristesse, colère ou honte. Le vécu social du père de Nina, qui a perdu son travail avec la fermeture de l’usine, est abordé de façon claire, même si certains éléments échappent à la jeune fille. On appréciera donc une certaine nuance dans le propos, et l’évocation de problèmes très concrets (un parent qui envisage de travailler loin de ses proches, l’échec de mouvements sociaux, la corruption) qui permettront sans doute aux parents, après la projection, de continuer les échanges avec leurs enfants.
Les sentiments de Mehdi sont l’opportunité d’évoquer l’amour, notamment lors d’une séquence avec son grand frère. Le dialogue fait passer des idées positives, comme l’importance de ne pas s’empresser, et le fait que l’éventualité d’une non réciprocité fait partie des possibilités, et doit être acceptée.

Le film reste avant tout une aventure, et Nina, Mehdi devront faire face à différents dangers, du chien du gardien aux terribles biscuits de la voisine. Les péripéties sont efficaces, et on suit donc avec intérêt cette chasse au trésor enfantine, avec des enfants finalement bien plus actifs et efficaces que les adultes, piégés par le manque d’espoir ou les contraintes financières.

Sans trop dévoiler le dénouement du film, soulignons également que l’écueil d’une résolution trop naïve de l’intrigue est évité : un bon point supplémentaire, puisqu’une solution en un claquement de doigts aurait nui au propos global. Le message reste toutefois résolument positif.

Globalement, Nina et le Secret du hérisson nous propose une belle histoire avec rebondissements, actions, aventures, bêtises et enjeux. Le tout servi par un style graphique entre décors peints et personnages dessinés, l’ombrage venant apporter du volume aux aplats. Le personnage du hérisson, lui, permet de rendre hommage aux films d’animation des années 20-30. Même s’il reste finalement un peu en retrait de l’action, avec son rôle de simple conseiller imaginaire.

Le projet fait preuve d’une belle cohérence globale, l’implication des deux réalisateurs (qui multiplient les casquettes au générique) ayant sans doute aidé à lier l’ensemble.

Vous l’aurez compris, le film est pour nous une belle réussite, servie par un casting efficace. Les deux personnages principaux sont interprétés par Loan Longchamp (qui fait ici ses débuts au cinéma) et Keanu Peyran.
Audrey Tautou, Guillaume Canet, Guillaume Bats sont également à l’affiche, jouant respectivement les parents et le hérisson.

A découvrir dans quelques jours au cinéma

Touchant, poétique, social mais plein d’espoir, Nina et le secret du hérisson est à découvrir à partir du 11 octobre dans les salles françaises. Il cible les 7 ans et plus.

Le long-métrage de 77 minutes est produit par Parmi les lucioles films, en coproduction avec Doghouse Films et KMBO Production. TNZPV Studio Arles faisait également partie de l’aventure, pour la fabrication.

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