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Kyōryū : des dinosaures futuristes venus de Floating Rock Studio, nos infos exclusives !

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Floating Rock Studio dévoile une bande-annonce pour mettre en avant leur nouvelle licence : Kyōryū. Un concept mêlant Japon post-apocalyptique et créatures préhistoriques.
L’équipe du studio (une cinquantaine de personnes) est ambitieuse, et souhaite décliner le projet à la fois sous forme de série animée et de jeu vidéo. Nous avons pu nous entretenir avec le studio : voici donc la bande-annonce, suivie de plus de détails !

A l’origine, Benjamin Mulot

Benjamin Mulot, un animateur qui a travaillé sur des films comme Jumanji, Godzilla vs Kong ou Avatar 2, est à l’origine du concept de Kyōryū. Le point de départ était un projet personnel sur un rig de dinosaure, destiné à progresser dans l’animation de créatures.

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Il nous a donné quelques explications : dans les gros studios d’effets visuels, les personnes sont placées sur tel ou tel projet selon les besoins de production, pas forcément les compétences. Autrement dit, un animateur se verra attribuer des tâches selon ses disponibilités et non selon ses talents spécifiques. Cette frustration lui a donné envie de créer des projets personnels, partagés sur Youtube et TikTok. Les réactions étaient bonnes, les vues aussi, et il a donc voulu creuser le concept en créant sa propre histoire.
Il en a alors discuté avec Garrick Rawlingson et Laurent Herveic, deux des cofondateurs du studio Floating Rock. Ces derniers étaient enthousiastes, de même que le dirigeant de Hillfarrance, société de capital-risque qui a fortement investi dans Floating Rock. Mieux encore, le studio voulait justement lancer un système de pitching interne, à la manière de ce que font des studios comme Pixar : les employés peuvent proposer des concepts, qui s’ils sont retenus deviennent des projets en développement et, plus tard, des films.
Benjamin Mulot a donc rejoint l’équipe, poursuivi le développement, et lors de la première sessions de pitching interne quelques mois plus tard, son projet a été retenu.

Floating Rock Studio
Benjamin Mulot

Sur le plan de l’écriture, Kyōryū s’appuie notamment sur la relation de Benjamin avec son père, qui se retrouve dans les deux personnages principaux : un T-Rex et son enfant.

Kyōryū est représentatif de la cible visée par Floating Rock avec ses projets à venir : des thématiques visant un public ado/adulte, plus qu’une cible familiale.

Une série, un jeu vidéo

L’objectif est de décliner cet univers narratif sous forme de série (format de type 8 épisodes de 20 minutes) et de jeu vidéo épisodique.

Benjamin Mulot, créateur du concept original, nous explique que l’idée serait de faire une série sans dialogues, à la manière de Primal de Genndy Tartakovsky. Une manière, ajoute-t-il, de mettre l’animation au centre pour faire passer les émotions, via les expressions et le langage corporel. Benjamin Mulot précise aussi que cela permettra de s’éloigner du poncif des animaux qui parlent, façon Disney. Et donc de donner une identité propre au projet, mais aussi de proposer un beau défi aux équipes.

Le jeu vidéo, lui, abordera une histoire parallèle, mais l’idée serait que proposer un projet vraiment transmédia : un épisode de la série pouvant expliquer un élément vu dans le jeu, par exemple. L’idéal étant de lancer chaque semaine, en parallèle, un épisode et un niveau du jeu pour proposer une expérience globale.

Il restera néanmoins évidemment possible de s’intéresser uniquement à l’un ou l’autre des deux formats. Et ce projet de sortie parallèle dépendra des contraintes des distributeurs.

Vers un rendu stylisé ?

Floating Rock compte se démarquer du photoréalisme et développer son propre rendu stylisé. Le jeu vidéo et la série n’auront pas forcément le même rendu.
On note d’ailleurs que la bande-annonce comporte quelques plans stylisés, qui sont à voir comme des tests, pas comme une représentation du futur rendu.

En outre, l’équipe insiste sur le fait que le budget (temps, argent) était limité, et que les visuels seront poussés dans le futur projet.

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Concept de Julien Gauthier

Justesse culturelle

Lors de nos échanges avec Floating Rock, l’équipe a également voulu évoquer les aspects culturels du projet. Outre une visite d’un mois de Benjamin Mulot au Japon, une membre japonaise du studio a servi de consultante culturelle, pour s’assurer que les représentations dans la bande-annonce avaient du sens : par exemple, en ce qui concerne les textes. Le compositeur japonais en charge de la bande son du projet a également apporté son regard et ses retours.

Concept par Julien Gauthier

Unreal au coeur du projet

Le studio indique qu’il a adopté Unreal Engine pour la bande-annonce, l’objectif étant d’utiliser les mêmes assets pour la série et le jeu. L’équipe s’appuie sur USD et le pipeline Prism pour Unreal Engine. En termes de temps de rendu, la bande-annonce tourne autour d’1 minute par frame. Un gain considérable par rapport à ce qu’obtient l’équipe Floating Rock avec les moteurs Arnold ou Redshift sur d’autres projets.

Enfin, malgré les récentes annonces de licenciements chez Unreal, le studio se montre confiant envers le moteur et son équipe. Floating Rock espère même que l’amélioration des outils d’animation d’Unreal permettra, à long terme, de n’utiliser que cet outil. D’ici là, l’équipe conserve Maya pour l’animation.

Floating Rock Studio
Le quatuor à l’origine du studio

Un studio en plein essor

Floating Rock Studio se spécialise à la fois dans les effets visuels et l’animation. Basé en Nouvelle Zélande, il a été créé il y a près de 4 ans par un quatuor de réalisateurs : Lukas Niklaus, Garrick Rawlingson, Stephanie Parker, Laurent Herveic. Si l’entreprise a d’abord opéré comme prestataire, fournissant ses services à différents clients, Floating Rock Studio a récemment levé 4 millions de dollars auprès de différents investisseurs dont la société de capital-risque Hillfarrance, dans le but d’étendre l’entité, notamment avec une divions IP dédiée, pour créer et développer les propriétés intellectuelles propres du studio.

Une des spécificités de Floating Rock est sa forte proportion de français : le studio nous précise qu’évidemment, beaucoup étaient déjà en Nouvelle-Zélande et sont passés par des studios locaux bien connus, mais qu’ils ont aussi recruté des français venus spécifiquement sur place pour Floating Rock.

Recherche de partenaires

Le gouvernement néo-zélandais s’est directement impliqué pour soutenir Kyōryū, permettant ainsi d’organiser une rencontre avec différents studios en Californie. A ce stade, l’équipe cherche à susciter de l’intérêt, en échangeant avec un maximum de studios, médias, distributeurs, plateformes. La même démarche a été lancée en Chine, au Japon, en Corée du Sud.
Cette approche directe n’empêche pas pour autant le studio de passer par des approches plus classiques : attendez-vous d’ailleurs à voir Floating Rock à Annecy l’an prochain, dans les sessions de pitching du MIFA !

Sur la partie jeu vidéo, la vision long terme de Floating Rock est de créer une division dédiée, mais l’entité reste ouverte, pour Kyōryū, à une collaboration avec un studio externe.

Côté budget, un total de 20 millions de dollars (US) est envisagé pour la série. Un montant qui descendrait en pratique à 12 millions grâce aux crédits d’impôts de Nouvelle-Zélande.
Le jeu vidéo aurait de son côté besoin de 1,5 à 2 millions de dollars pour faire un vertical slice (autrement dit, une portion du jeu qui servirait aussi de proof of concept avant de poursuivre la production). Là encore, des crédits d’impôts sont disponibles.

La Nouvelle-Zélande dispose de traités économiques avantageux avec une douzaine de pays, dont la France, fournissant autant de pistes potentielles pour une coproduction.

Benjamin Mulot au travail

Concepts

Pour finir, voici une collection de concept arts, recherches, images de coulisses autour du projet, qui vous donneront une idée des possibilités visuelles et de l’univers.

Kyōryū - concept
Concept – Chase Stone
Kyōryū
Kyōryū
Kyōryū - dimetrodon

Pour en savoir plus

Nous ne manquerons pas de revenir sur les suites de ce projet dans les mois à venir.

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