Dans le cadre de la pandémie actuelle, les dernières recherches sont claires : le phénomène d’aérosolisation du virus est un facteur de transmission. Autrement dit, le virus peut se propager par l’air, et bien ventiler est donc une des mesures à prendre, en plus des gestes barrières classiques (lavage des mains, masques, distanciation, télétravail si possible).
Si ce sujet dépasse évidemment le cadre classique des thématiques de 3DVF, il nous semblait intéressant de l’évoquer. D’une part car le télétravail total n’est plus la règle, et que de nombreux studios, établissements de formations ont repris en partie ou en totalité le travail sur place. D’autre part, car la méthode au coeur de cet article, reste méconnue et peu utilisée.
Pourquoi le CO2 ?
Si mesurer la quantité de microbes et virus dans l’air intérieur est difficile, le C02 est en revanche un allié précieux : son accumulation est directement liée à la respiration des personnes présentes, et il permet donc d’estimer si une pièce est bien aérée ou non. Donc d’éviter les situations à risque.
Un intérêt même hors pandémie
Mieux encore, mesurer le C02 pour ne pas sous-aérer reste intéressant en dehors d’une pandémie : une accumulation trop importante dans un local crée des effets secondaires bien réels tels qu’un trouble du processus de prise de décisions ou des maux de têtes.
Ces niveaux excessifs peuvent être dépassés dans certaines situations courantes : on comprend donc vite qu’éviter cette situation gardera de l’intérêt pour optimiser le confort, la santé et la productivité des personnes, même après la fin de la crise.
Comprendre
Voici donc quelques ressources qui pourront vous aider à mieux comprendre le sujet et à agir à votre niveau.
Chez l’Ecole Normale Supérieure, un webinaire complet (1h23) vous donnera l’ensemble des clés sur le sujet, présentées par des scientifiques : lien entre ventilation, C02 et coronavirus, usage d’un détecteur de C02, technologies, retours d’expériences. Le tout est disponible en audio, vidéo et la page permet également de télécharger les présentations en PDF.
Du côté de Pour La Science, nous vous conseillons cet article très complet : aération, phénomènes physiques en jeu sont évoqués.
L’article souligne l’intérêt de la ventilation mécanique (VMC) : la concentration maximale d’une pièce ne dépend pas de son volume mais des débits de C02 créé (par les humains s’y trouvant) et éliminé (par la ventilation). Une VMC efficace (29 mètres cube par personne et par heure) permet de conserver un niveau acceptable, même si déjà élevé (de l’ordre de 1000ppm). En l’absence d’une ventilation mécanique efficace, ou si l’on ne vérifie pas son adéquation avec le nombre de personnes, l’aération manuelle (ouvrir les fenêtres) reste indispensable.
Enfin, l’article évoque les technologies de détection du CO2 et leur fonctionnement.
Agir
Au-delà de la théorie, reste la pratique. Si ce point est déjà évoqué dans les ressources précédentes, la ressource la plus accessible est sans doute le Projet CO2 de la Fabrique, fab-lab de CentraleSupélec. Vous y trouverez un rappel des valeurs de C02 à ne pas dépasser, mais aussi des conseils concrets si vous souhaitez acquérir un détecteur de C02 qui vous rappellera d’aérer vos locaux.
La page propose deux approches :
- des produits prêts à l’emploi, disponibles dans le commerce. Comptez 200 à 300€ pour des appareils de qualité et fabriqués en Europe (dont l’un est déjà déployé en milieu scolaire), 70 euros environ pour un équivalent chinois.
Le modèle Class’Air, par exemple, est conçu sous licence CSTB (Centre scientifique et technique du bâtiment) et propose des fonctions poussées comme l’utilisation de multiples capteurs ou le suivi à distance. De quoi surveiller une école entière, ou les différentes pièces d’un studio.
- La page propose aussi des modèles à fabriquer soi-même, dont les fonctions vont du simple avertissement (feu tricolore en fonction du niveau de C02) à un buzzer d’avertissement, en passant par la possibilité de consulter le niveau de C02 via un smartphone.
Ces modèles seront surtout utiles si vous souhaitez dépenser moins, si vous aimez bricoler, si vous souhaitez créer un modèle très personnalisé (certains exemples à l’effigie de Totoro montrent qu’avec une imprimante 3D, les possibilités sont assez grandes) ou encore dans le cadre d’ateliers. On peut aussi imaginer les utiliser à titre personnel, par exemple pour ne pas oublier d’aérer lors d’un repas entre amis.
Restez prudents !
La pandémie est encore malheureusement bien présente, et les lieux tels que les écoles ou entreprises sont des lieux privilégiés de contamination. Nous espérons donc que cet article pourra aider certaines entités à mieux se protéger.
Bien entendu, la détection du C02 reste un élément complémentaire, qui ne saurait remplacer les mesures classiques : distanciation, port du masque, lavage régulier des mains. N’oubliez donc pas de continuer à les appliquer, en attendant que d’autres éléments (comme la vaccination) ne puissent apporter une solution définitive.
7 commentaires
Si vous êtes en école/studio et que votre structure a déjà un détexteur de ce type, n’hésitez pas à donner vos retours !
De mon côté, je vais créer un dès modèles DIY, pour un usage personnel : je posterai sans doute le résultat par ici.
Le seul truc que j’avais compris jusqu’ici est que le climatiseur est également un accélérateur à contamination
C’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles la ventilation va etre réduite dans les salles de concerts et autre
Après, mesurer la qualité de renouvellement de l’air c’est pas mal aussi effectivement
l’autre avantage c’est que cela permet de voir l’évolution de ce gaz à effet de serre: en 1960 le niveau global sur terre était dans les 320 ppm en 2020 on en est à 420, et on voit sur le dessin de l’article , à 800 ça devient problématique…(sans même parler du changement climatique induit).
[USER=4877]@tmaes[/USER] Pas bête ! Par contre si le but est de faire un suivi perso, il faudra plutôt opter pour un capteur précalibré en usine.
Réception d’une partie des composants aujourd’hui pour mon futur détecteur fait maison… Il ne me manque plus que le capteur de CO2 et je pourrai passer à l’assemblage.
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Et hop, un détecteur de CO2 fait maison ! (ici sur breadboard de test)
Pour la suite, je pourrai au choix souder le tout sur une plaquette plus compacte et mettre le système dans un boîtier, ou faire des modifications/améliorations : affichage sur écran LCD du niveau de C02, bouton on/off + bouton de calibration manuelle, alim par accu rechargeable et non par USB pour plus de mobilité.
Au passage, notez que le site Projet CO2 [URL]https://projetco2.fr/[/URL] a évolué depuis la publication, avec de nouveaux exemples de capteurs déjà, assemblés, dont des modèles à 100€ : si vous avez un budget serré mais pas envie de bricoler, c’est sans doute une bonne piste.
L’approche que j’ai retenue est plutôt à réserver aux personnes qui ont envie de bidouiller. Dans ce dernier cas et si le système LED ne vous suffit pas, notez que dans les versions DIY listées sur le site, il y a des systèmes à affichage LCD, et même des modèles qui envoient les données en ligne ou sur smartphone.
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Et hop, version soudée (avec une qualité plus que perfectible). La plaque fait 7cm de long et 1 ou 2cm peuvent facilement être découpés, on peut donc aboutir à quelque chose de très compact, qui tiendra dans un mini boîtier.
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