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Restauration de Notre-Dame : plongez dans les coulisses en VR avec « Notre Dame de Paris 1I1 le jumeau virtuel » !

Depuis l’incendie de Notre-Dame de Paris, de nombreuses équipes de recherche s’activent pour conserver, étudier, documenter, reconstruire la cathédrale.
Les enjeux sont en effet nombreux, et mêlent des corps de métiers très divers, de l’archéologie au travail du bois.

La Cité de L’architecture propose de découvrir une partie des coulisses de ce travail de longue haleine au travers d’une visite virtuelle : Notre-Dame de Paris 1/1, le jumeau virtuel. Nous avons pu la découvrir en compagnie des équipes qui l’ont élaborée. Suivez le guide !
Au menu : contexte scientifique, présentation de l’expérience grand public, nos retours et les infos pratiques. Vous trouverez aussi en fin d’article un aperçu vidéo.

Notre Dame de Paris 1I1 le jumeau virtuel
L’entrée du Téléport l’Exaltemps

Téléport l’Exaltemps : un lieu d’expérimentation unique

A l’origine de ce projet, on trouve un travail de longue haleine de l’éditeur de logiciels Dassault Systèmes et du Groupe de travail « données numériques » du CNRS. Plusieurs mois durant, les deux entités ont organisé des ateliers de travail en VR et en compagnie des entités impliquées dans la restauration et l’étude de la cathédrale.

Notre Dame de Paris 1I1 le jumeau virtuel
Téléport l’Exaltemps : une grande salle immersive.

Ces ateliers prenaient place dans le Téléport l’Exaltemps, la salle immersive conçue par Dassault Systèmes au sein de la Cité de l’architecture et du patrimoine. Il s’agit en pratique d’une grande salle de réalité virtuelle équipée avec des casques, des backpacks (sac à dos contenant des ordinateurs portables), des caméras de motion capture. Cette même salle est utilisée pour les expériences grand public, comme la visite virtuelle de Lascaux que nous évoquions en 2022.

Immergés dans les données capturées sur le chantier (typiquement, des nuages de points obtenus par LiDAR ou photogrammétrie), les archéologues, spécialistes des matériaux, architectes ont pu échanger entre eux, documenter le chantier, étudier les décombres capturées en 3D avant la restauration.
Concrètement, il pouvait par exemple s’agir d’analyser la construction de l’ancienne charpente (des prélèvements ont été faits sur les poutres calcinées), pour avoir une meilleure idée des étapes de construction successives. Ou encore de « jouer » au puzzle avec les éléments effondrés afin de retrouver leur emplacement d’origine, et de visualiser des simulations de contraintes pour comprendre quel impact le feu a pu avoir sur les arches encore debout.

Notre Dame de Paris 1I1 le jumeau virtuel

Les données scientifiques au coeur de l’expérience « Notre Dame de Paris 1I1 le jumeau virtuel »

D’où l’idée de transmettre au grand public ce travail de recherche, en présentant les éléments sur lesquels travaillent les scientifiques. Notre-Dame de Paris 1/1, le jumeau virtuel a dès le début pris le parti de montrer les véritables données, en évitant de trop basculer vers le divertissement. Comme nous l’a indiqué Mehdi Tayoubi de Dassault Systèmes : le but n’était absolument pas de faire un équivalent de l’expérience immersive Eternelle Notre-Dame. Ce qui ne veut évidemment pas dire que la visite n’est pas ludique.

Ce parti pris déterminant se retrouve à tous les niveaux. Vous pourrez notamment découvrir les nuages de points des numérisations successives, à la fois déroutants et fascinants pour les personnes qui n’en ont jamais fait l’expérience. Mais aussi un aperçu très visuel des études sur l’ancienne charpente, et des recherches sur la déformation des ogives.

Changement d’échelle et d’altitude, voyage dans le temps au fil de l’avancée du chantier, ou même manipulation d’éléments calcinés : l’expérience offre un point de vue unique sur le travail des scientifiques, et vous permet de mieux comprendre leurs outils.

Notre Dame de Paris 1I1 le jumeau virtuel

Une visite virtuelle en évolution constante

Ces données sont parfois touchantes. Par exemple, lors d’une vieille captation au LiDAR par Andrew Tallon en 2012, des visiteurs de la cathédrale se sont retrouvés figés dans le temps. Plus loin, on découvre des outils captés dans un nuage de points, ou même un spécialiste du LiDAR qui s’est auto-immortalisé durant la capture. Plus loin encore, une plongée en avant-première dans le travail de restauration intérieur, les anciennes peintures ayant retrouvé des couleurs éclatantes.

La médiation permet de donner vie à ces données, en expliquant au grand public le concept de LiDAR, l’intérêt des nuages de points, les objectifs du travail collaboratif et les différentes expérimentations menées.
Un point notable : la visite est vouée à évoluer, l’idée étant de continuer à suivre le chantier et les travaux scientifiques. D’autant plus que les numérisations se poursuivent : les étapes majeures du chantier sont documentées.

« Notre Dame de Paris 1I1 le jumeau virtuel » – Quel public ?

Du fait de l’orientation assez scientifique de l’expérience, elle visera sans doute une audience plus restreinte que des expériences très grand public. Le tout reste néanmoins parfaitement accessible et vulgarisé.

Un gros point fort : les déplacements se font essentiellement physiquement, en se déplaçant dans la salle de réalité virtuelle (on voit les avatars des autres personnes, ce qui permet d’éviter les collisions). L’expérience limite donc fortement les situations qui peuvent poser problèmes aux personnes souffrant de cinétose/mal des transports (qui surviennent en particulier quand un déplacement en réalité virtuelle n’est pas ressenti dans le monde réel). De plus, le côté très intuitif de l’ensemble fait que même les novices en VR ne seront pas perdus. Le musée a d’ailleurs totalement l’habitude de faire des visites avec des personnes n’ayant jamais enfilé de casque VR.

Un musée à ne pas manquer

Comptez environ 1h pour l’expérience (dont approximativement 15 minutes pour l’introduction et l’équipement). Attention, les moins de 12 ans ne sont pas autorisés, et les mineurs doivent être accompagnés.
Il vous faudra réserver en ligne (les jeudis et samedis et du mercredi au samedi pendant les vacances scolaires).

Les visites se font par groupes de 6 personnes. N’hésitez d’ailleurs pas à faire l’expérience avec des connaissances, le dispositif s’y prête bien : vous pouvez sans problème discuter avec la personne en charge de la médiation mais aussi avec les personnes autour de vous. Et le système d’avatars avec prénoms permet de savoir où sont les autres membres du groupe.

Le billet pour Notre Dame de Paris 1I1 le jumeau virtuel coûte 32€, et inclut également l’accès aux collections permanentes mais aussi à l’exposition temporaire Notre-Dame, des bâtisseurs aux restaurateurs. Cette dernière compte d’ailleurs quelques artefacts uniques comme des statues restaurées de la cathédrale, qui seront ensuite remontées sur le site : vous risquez donc de ne plus pouvoir les voir d’aussi près pendant quelques siècles.

La Cité de l’architecture et du patrimoine
Le coq de Notre-Dame de Paris, visible dans l’exposition. Il conserve les marques liées à l’incendie et à sa chute, et sera conservé tel quel, un nouveau coq ayant été placé sur la flèche restaurée de Notre-Dame.

L’expérience est proposée en français uniquement, accessible aux personnes à mobilité réduite mais pas aux personnes malentendantes et malvoyantes. Attention également, le musée fermera ses portes cet été durant les jeux olympiques et paralympiques. Ne tardez pas !

Notre Dame de Paris 1I1 le jumeau virtuel

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