France 2030 : le Ministère de la Culture annonce les 68 projets lauréats de la Grande Fabrique de l’image

A l’occasion du Festival de Cannes, la ministre de la Culture Rima Abdul Malak et le secrétaire général pour l’investissement, en charge de France 2030, Bruno Bonnell, dévoilent la liste des candidatures retenues suite à l’appel à projets « La grande fabrique de l’image ».

La Grande Fabrique de l’image, quel budget, quels objectifs ?

Pour rappel, il s’agit d’une initiative dotée de 350 millions d’euros issus du plan France 2030. Rappelons que le plan en question est doté de 54 milliards d’euros, et qu’il vise à « rattraper le retard industriel français, investir massivement dans les technologies innovantes ou encore soutenir la transition écologique ». La grande fabrique de l’image est un rouage de ce plan ciblant spécifiquement le secteur créatif : tournages, production et post-production de films, séries, jeux vidéo. La formation est aussi incluse.

En clair, le but affiché est double : renforcer l’industrie de la création française mais aussi, explique le ministère de la culture, « défendre le modèle d’indépendance, de diversité, de liberté de création et de souveraineté culturelle de la France ».

Notons également que ces aides arrivent alors que le secteur connaît une croissance nette, qui devrait se poursuivre ou même s’accentuer dans les années à venir, notamment en raison de la forte demande des plateformes de streaming et de leurs obligations de financement (au moins 20% du CA réalisé en France réinvesti localement).

175 dossiers, 68 retenus

Au vu des budgets en jeu, de nombreuses entités se sont évidemment empressées de déposer un dossier. Studios de tournage, d’animation, de jeu vidéo, d’effets visuels ou encore écoles ont participé.
La sélection s’est faite en plusieurs étapes : vérification de la solidité des projets, capacité de réponse aux besoins du secteur, d’articuler production et formation, stratégie d’innovation ou encore impact carbone.

Au final, 68 projets sont retenus dans 12 régions :

• 11 studios de tournage ;
• 12 studios d’animation ;
• 6 studios de jeu vidéo ;
• 5 studios d’effets spéciaux et post-production ;
• 34 organismes de formation.

Les lauréats

La liste des lauréats est disponible dans le fascicule ci-dessous. Vous y trouverez aussi un bref descriptif de chacun des dossiers retenus.

On y trouvera notamment :

• Studios de tournage : nombreuses entités dont Dark Matters, qui propose des services de production virtuelle et tournage classique ;
• Animation, motion capture : TeamTO, Foliascope, Personne n’est Parfait, Kazoo Animation, Cybergroup Studios, Xilam Animation, Mikros Animation, Miam! Animation, Superprod, Fortiche Production, Solidanim, TAT ;
• Effets visuels et post-production : Unit Image, Mathematic, The Yard, Polyson Post-Production, Titre Films ;
• Jeu vidéo : Don’t Nod, New Tales, Hawkswell, Shiro Games, The Game Bakers, Endroad ;
• Formation : Isart Digital, Parallel 14, Kreanim, Creative Seeds, Georges Méliès, l’ECAS, l’Ecole des Nouvelles Images, l’Idem, CNAM-ENJMIN, ESRA, Ecoprod, Rubika (qui dans le cadre de cet appel va lancer un campus à La Réunion en partenariat avec Gao Shan Pictures et Pitaya), ARTFX (avec un projet qui intègre de nouvelles capacités sur les trois sites de l’école, à Montpellier, Lille, Enghien-les-Bains) et bien d’autres.

Quel impact ?

Le Ministère de la Culture affiche les conséquence espérées de cet investissement :

–un saut industriel qui double la surface de plateaux de tournage pour atteindre 153 000m² et quasi-quadruple la surface de backlots (décors extérieurs permanents) pour atteindre 187 000 m², ce qui placera la France en tête de l’Europe continentale (si la totalité des projets vont à leur terme) et projettera la filière vers les technologies d’avenir ;

-une accélération et une ouverture sans précédent sur la formation dans les métiers du cinéma et de l’audiovisuel ;

-une réduction de l’empreinte carbone de la filière et le développement d’activités écoresponsables ;

–une consolidation territoriale autour de pôles d’excellence réunissant le meilleur des studios et le meilleur de la formation, situés dans 12 régions différentes dont 3 territoires d’outre-mer (La Réunion, Martinique, Guadeloupe). Les deux tiers des projets retenus sont implantés en dehors de l’Ile-de-France ;

–un développement des créations d’emplois, des retombées économiques et de l’attractivité touristique des territoires.

–En matière de studios de tournage, les 11 projets labellisés auront pour effet de démultiplier les retombées économiques pour les territoires. Les retombées directes ou indirectes (emplois, hôtellerie, restauration, commerces, tourisme…) sont estimées à 7,60 euros pour chaque euro investi dans un tournage.

Restera évidemment à vérifier en pratique le résultat concret de ces dépenses massives. Nous aurons l’occasion de suivre ce sujet dans les années à venir.

D’ici là et pour aller plus loin, voici deux conférences des dernières RADI-RAF en lien avec ce sujet :

• Un point sur les évolutions de l’écosystème de l’animation :

• Une présentation de l’école Parallel 14, un des lauréats :

• un point sur la transition écologique, avec présence d’Ecoprod qui est un des lauréats de l’appel à projets, mais aussi du CNC.