Face à la réussite de l’OPA hostile du groupe Vivendi pour racheter le studio de développet et édition de jeux vidéo Gameloft, la famille Guillemot, fondatrice de l’entreprise, s’incline.
Les Guillemot viennent en effet d’annoncer « à regret » la vente de « l’essentiel de ses actions ». Ils se disent « en profond désaccord [avec Vivendi] sur la stratégie » à mener pour l’avenir de Gameloft. Ils préfèrent donc quitter le navire désormais dirigé par Vivendi et vendre au groupe la grosse majorité de leurs parts, dans le cadre de l’OPA qui court encore jusqu’au 15 juin.
Vivendi possédait déjà plus de 61% des actions du groupe ; les Guillemot détenaient 22,43% du capital selon Reuters. Suite à cette nouvelle annonce, Vivendi pourrait donc se retrouver avec environ 85% du capital. Comme le souligne Next INpact, Atteindre le seuil de 95% permettrait légalement à Vivendi de retirer Gameloft des cours de bourse, et de forcer les quelques autres actionnaires encore présents à vendre leurs parts.
La vente par les Guillemot de leur capital s’inscrit dans une stratégie plus large : si la famille Guillemot préfère jeter l’éponge, c’est aussi pour se concentrer sur la défense d’Ubisoft, sur laquelle lorgne également Vivendi. Le groupe de Vincent Bolloré possède déjà plus de 17% du capital, et a réclamé une représentation au conseil d’administration : ce point sera évoqué lors de la prochaine assemblée générale des actionnaires, en septembre.
Pour l’heure, la famille Guillemot doit donc convaincre les actionnaires d’Ubisoft de leur faire confiance, mais aussi, si possible, se trouver un partenaire qui aurait les épaules financières suffisantes pour contrer Vivendi avec eux.