RTL Group, Bouygues, TF1 et le groupe M6 ont annoncé mettre fin au projet d’union entre les groupes TF1 et M6. Une décision qui fait suite à 18 mois de tractations et négociations.
Cette annonce survient après l’audition des différentes parties par le Collège de l’Autorité de la Concurrence, début septembre. L’autorité suivait en effet le dossier de près : avec la fusion, l’entité résultante aurait bénéficié d’une position dominante sur la télévision (environ 40% de l’audience) et le marché publicitaire (plus de 70%), la production audiovisuelle (40%) comme le rappelle Le Monde. Avec de nombreuses chaînes : TF1 et M6 mais également W9, 6ter, Paris Première, la chaîne jeunesse Gulli, TMC, TFX…
De quoi provoquer des craintes chez de nombreux acteurs du monde de l’audiovisuel, notamment du côté de l’animation française : syndicats et studios pointaient du doigt le risque d’une marge de négociation réduite face à un acteur dominant, mais aussi celui d’une perte de diversité créative avec la possible unification des lignes éditoriales. Nous avions d’ailleurs fait le point sur le sujet en mars dernier, avec l’avis du syndicat des producteurs d’animation AnimFrance.
Suite à l’examen du dossier, l’Autorité de la concurrence avait du coup posé ses conditions : oui à une fusion des groupes et de leurs multiples chaînes… Mais uniquement si une des deux grosses chaînes TF1 ou M6 n’était pas conservée par la future entité.
RTL Group, Bouygues, TF1 et le groupe M6 expliquent que cette condition viderait le projet de sa substance, et choisissent donc de jeter l’éponge.
Le dossier n’est cependant pas totalement clos. Bertelsmann (premier actionnaire de RTL Group, qui possède le groupe M6) avait pour rappel déclenché ce projet de fusion en souhaitant revendre le groupe M6. On suppose donc que Bertelsmann cherchera un autre acquéreur : il pourrait s’agir de Vivendi, Mediawan, Altice, Kretinsky ou encore Mediaset.