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Sketchfab passe dans le vert et annonce son premier mois de profit

La vie d’une startup est parsemée d’embûches, dont celle de parvenir à la rentabilité : une étape indispensable pour la pérennité du groupe.

Sketchfab, lancé en 2012, annonce justement franchir cette étape : son dirigeant Alban Denoyel vient de dévoiler que septembre 2020 était son premier mois de profit.
Dans un article détaillé, il donne plus d’informations sur le parcours qui a permis d’arriver à ce stade. En voici un résumé :

  • en 2015, dans un contexte très favorable (multiples annonces et intégrations chez des partenaires, la VR qui semblait être un nouvel eldorado), l’entreprise a choisi de lever des fonds sans attendre d’arriver à la fin de la somme qu’elle avait déjà en banque (l’équivalent d’un an de fonctionnement). L’idée étant de profiter des tendances du marché et de la reconnaissance de la plateforme afin de réussir à séduire des investisseurs, en leur présentant Sketchfab comme un « Youtube de la 3D ».
    Résultat : 7 millions de dollars qui permettaient de poursuivre la croissance de l’entité.
  • les mois suivants donnèrent raison à cette stratégie : l’engouement face à la VR fit face à la réalité qu’il faudrait plusieurs années avec de la démocratiser. En parallèle, WebVR prenait du temps à avancer, Google tuait le projet Tango (axé sur la capture 3D sur mobile). Alban Denoyel admet lui-même qu’à l’automne 2016, sa vision d’un « Youtube de la 3D » était désormais une vision à 10 ans et non à 12 mois.
    Retour à la réalité, donc : il fallait soit lever des sommes encore plus massives pour tenir, soit monétiser dès à présent la plateforme via ses outils et contenus, faute d’avoir atteint une masse de visiteurs critique permettant de monétiser l’audience elle-même (comme le fait Youtube actuellement via la publicité).
  • Alban Denoyel évoque sa tentative d’une seconde levée de fonds, qui devait rapporter 15 à 20 millions… Mais l’enthousiasme n’était plus là du côté des investisseurs, qui étaient conscients qu’il faudrait du temps pour que leur pactole soit rentabilisé. Echec.
  • Suite des évènements : un cap sur la monétisation, donc, avec l’annonce d’un système de vente de modèles 3D, d’une offre d’abonnement premium, la mise en place d’APIs permettant de construire des expériences 3D telles que des configurateurs, là encore générateurs de revenus…
Un décor épuré optimisé pour la VR : ce modèle est l’un des plus vendus sur Sketchfab.

Autant d’étapes qui amènent Sketchfab à annoncer avoir passé le cap de la rentabilité. Alban Denoyel en profite pour présenter la courbe des inscriptions (sans échelle, mais sachant que Sketchfab a annoncé très récemment avoir passé la barre des 4 millions de membres) afin de montrer que la réorientation n’a pas eu un impact trop violent sur la croissance.

Inscriptions mensuelles depuis le lancement de Sketchfab

Si Alban Denoyel ne donne pas le détail des entrées d’argent, un autre article qu’il a publié plus tôt nous éclaire sur le sujet : il y explique que ce schéma de Christoph Janz de Point Nine Capital correspond assez bien aux revenus de Sketchfab.

  • les mouches : la vente de modèles 3D, pour 17$ en moyenne ;
  • les souris : les abonnements, 100$ par an en moyenne ;
  • les lapins : les PME, 1000$/an environ pour leurs besoins personnalisés ;
  • les cerfs et éléphants : les plus gros clients, qui dépensent de 10 à 100 000$ chez Sketchfab par an.

Au final, précise Alban, chaque section génère à peu près autant d’argent que les autres, grâce à un ratio x10 (un étage supérieur génère 10 fois moins de clients que celui qui est en-dessous, mais avec des sommes dépensées 10 fois plus élevées).

Image for post

Face à cette diversification, Sketchfab voit trois pistes possibles pour son avenir :

  • devenir le leader du contenu 3D intégré sur les sites, en se focalisant sur l’affichager de produits et le commerce en ligne, mais sans oublier d’autres domaines : VR, divertissement, éducation, culture, etc.
  • devenir le leader sur la gestion des contenus 3D, en continuant à développer Sketchfab for teams ;
  • devenir le leader de la recherche de contenus 3D.

Pour l’heure Sketchfab semble manifestement vouloir explorer ces trois voies. Rendez-vous d’ici quelques mois et années, donc, pour vérifier lesquelles se sont avérées les plus fructueuses.

Source : Alban Denoyel sur Medium.

Chaussure en 3D sur Sketchfab
Sketchfab for Teams : un outil dans le cloud permettant notamment de partager des assets 3D
Exemple d’usage culturel de Sketchfab : numérisation par photogrammétrie de la chapelle du Musée de Cluny, à Paris

4 commentaires

johan26 18 novembre 2020 at 22 h 57 min

Tellement content pour eux 😀 On va pouvoir manger du sketchfab pendant encore très longtemps
Enfin… Jusqu’a ce qu’ils soient rachetés par X ou Y :rolleyes:

kin4n 19 novembre 2020 at 12 h 16 min

Je tenais a feliciter les equipes en charge de la securite, c est un cauchemar a ripper … Et je pense que meme s il est possible d aller chercher direcement sur la carte Gfx, tout a ete mis en oeuvre pour proteger les vendeurs, en rendant le rip vachement complexe. (je dis ca, parceque j ai, comme un chaffoin, tente de ripper des trucs il y a un an, pour tester la securite du business model).
Bonne chance a cette equipe !

kin4n 19 novembre 2020 at 12 h 20 min

ah et je voulais ajouter ( pardon pour le spam ) qu il pourrait etre astucieux d etendre votre concept a la publication de ingame ready assets pour unreal et Unity (en proposant aux vendeurs les plus techs de proposer des Bps, et du C# directement pour les moteurs de jeu) et de facto, proposer une alternative aux market stores bcp moins contraignante pour les vendeurs. voili voulou

Shadows 19 novembre 2020 at 13 h 51 min

[QUOTE= »kin4n, post: 346660, member: 58986″]
Je tenais a feliciter les equipes en charge de la securite, c est un cauchemar a ripper … Et je pense que meme s il est possible d aller chercher direcement sur la carte Gfx, tout a ete mis en oeuvre pour proteger les vendeurs, en rendant le rip vachement complexe. (je dis ca, parceque j ai, comme un chaffoin, tente de ripper des trucs il y a un an, pour tester la securite du business model).
Bonne chance a cette equipe !
[/QUOTE]
Bon à savoir 😉
Il reste évidemment aussi la technique de la photogrammétrie, mais entre la perte de qualité, le temps que ça prend etc, ça n’en vaut pas la peine (sans compter l’aspect légal et éthique évidemment).

A noter sur la partie téléchargement : leur système actuel favorise le partage, pour un compte « individuel » (et non studio) il y a une limite mensuielle sur les publications de modèles, sauf si on autorise un téléchargement gratuit ou un achat.

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