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Stim Studio nous dévoile sa stratégie : expansion en Belgique et à Angoulême, vision du marché, long-métrage La Fille dans Les Nuages !

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L’an passé, nous vous avions proposé une interview de Stim Studio sur le film d’animation Maurice le chat fabuleux, adapté de Terry Pratchett.
Depuis, le studio poursuit son développement, et a récemment officialisé de nouvelles antennes à Angoulême et à Liège, en Belgique. Nous avons voulu en savoir plus : nous leur avons donc demandé plus de détail sur ce choix stratégique, leurs projets en cours mais aussi leur vision du marché de l’animation.

3DVF : Bonjour Stim ! Vous avez officialisé l’ouverture de vos nouveaux studios : historiquement basé à Lyon puis au Canada, Stim a désormais une antenne à Liège, en Belgique, et une autre à Angoulême.
Quelles ont été les réflexions autour du lieu de lancement de ces entités ? Pourquoi le choix d’antennes et non d’un agrandissement à Lyon ? Les systèmes de crédits d’impôts chers aux coproductions internationales ont sans doute joué un rôle ?

Stim : Bonjour, c’est une très bonne question. A Stim, nous avons toujours eu pour but de créer en entreprise pérenne, capable d’endosser la réalisation de séries et longs métrages. Depuis quelques années, avec l’industrie changeante, nous sentions le besoin de nous ouvrir sur d’autres pays pour être plus agile et être capable de répondre aux besoins de nos clients en multi site. Nous cherchions quel pays, et naturellement, la Belgique est entré en jeu.
Dans un premier temps, ils disposent d’un système de crédit d’impôt intéressant. Ils sont un acteur majeur dans beaucoup de co-productions, ils parlent français (pour la partie Wallone) et sont voisins avec la France, ce qui nous permet beaucoup d’échanges. 
Tous ces éléments réunis nous ont semblés être le meilleur compromis pour ouvrir une seconde antenne majeure. 

Le studio liégeois

En ce qui concerne Angoulême, c’est principalement son attractivité avec la région, pas nécessairement au niveau des crédits d’impôts régionaux, mais surtout le vivier d’artistes, et de studios qui nous a semblé logique. De plus, pour le long métrage que nous accueillons (La fille dans les Nuages), le réalisateur vit aussi en Nouvelle Aquitaine, ce qui a rajouté un élément de plus dans la balance. 

Tout centraliser à Lyon à été discuté, mais pour évoluer avec l’industrie, être capable de répondre aux besoins que l’on a identifiés, nous avons fait le choix de faire grandir plusieurs studios sous le nom de Stim. 
STIM LYON reste l’antenne mère, et nous la développons tout autant (environ 30 nouveaux artistes en plus d’ici fin 2024).

3DVF : Vous le disiez plus haut, Stim travaille sur La Fille dans les Nuages : pouvez-vous nous présenter ce projet en quelques mots ? Quelle sera votre participation ? Quels studios du groupe travaillent sur ce film ?

Les trois studios, Angoulême, Lyon et Liège vont travailler sur ce film. C’est un long métrage produit par Brio films et Scope Pictures

La Fille dans les Nuages

La Fille dans les Nuages est un film d’animation qui raconte l’histoire de Providence, une jeune fille de 11 ans, passionnée par la série fantastique Earth Sentinels. Elle se voit confier une plume magique qui donne vie à tout ce qu’elle écrit. Accompagnée de son cochon d’Inde, Airbag, elle se lance dans une aventure pour corriger les injustices environnementales et affronter le mystérieux auteur du livre.

Pour ce long métrage, nous allons en faire la majeur partie. En réalité, à part l’animation et le layout qui vont être en partie fait dans un autre studio Français (Supamonks), tout le reste sera fait chez nous. Le split est toujours organique en fonction de la production, mais la partie asset, lighting, pipeline, supervision, etc. devrait être fait ici, à Lyon, le CFX du côté d’Angoulême, et les FX, environnement modeling / lookdev, layout, animation, et compositing devraient être réalisés en Belgique. 

La Fille dans Les Nuages

3DVF : Comment voyez-vous l’avenir de chaque site du groupe Stim ? Par exemple, l’antenne belge va-t-elle viser des segments et marchés spécifiques ? Et quelle est la capacité de chaque site en termes d’effectifs ?

Nous avons fait le choix d’investir dans nos studios, et de trouver des lieux qui peuvent nous permettre de viser le long terme. Le but n’était pas de créer des offices temporaires pour les fermer après un projet (ce qui se fait trop souvent). Principalement avec Liège, car c’est un enjeu majeur de s’implanter dans un nouveau pays, nous souhaitons, à l’instar du studio Lyonnais, créer un vrai projet de vie autour du studio. Des locaux (Pôle image) accueillants, une ville dynamique, un coût de vie raisonnable (qui fait écho à notre choix de Lyon plutôt que Paris par exemple), etc. L’intention de ce studio est de nourrir les coproductions possibles, mais aussi de développer les projets belges et wallon. Il y a un vivier extrêmement important de productions belges, que ce soit en animation mais aussi en VFX, et nous voulons répondre à cette demande croissante avec le studio liégeois. 
Le but est de devenir un acteur majeur belge, à l’image d’un nWave ou d’un MPC Liège

Pour ce qui est des effectifs, entre Lyon et Angoulême, nous devrions pouvoir accueillir environ 80-90 artistes pour le moment et du côté de Liège, une cinquantaine assez facilement. Notre objectif est de se développer tout en restant conscient de l’industrie, et en essayant d’éviter les pièges d’avoir des coûts fixes bien trop élevés. Être agile reste notre mot d’ordre, quelle que soit la localisation. 

Stim Liège

3DVF : Le secteur de l’animation est en crise depuis de nombreux mois : les artistes, qu’ils soient expérimentés ou sortent tout juste d’école, ont plus de mal à trouver des postes. Quelle est votre vision du marché actuel ? Comment Stim gère cette crise ? 

Le marché en ce moment est vraiment fluctuant et clairement n’est pas aussi brillant qu’il a pu l’être durant la décennie précédente. Comme toutes les entreprises dans l’industrie, on a dû trouver des solutions pour naviguer à travers cette crise. Cependant, à Stim, on a eu la chance de pouvoir conserver nos effectifs. On a toujours fait attention à conserver des coûts fixes suffisamment raisonnables (malgré beaucoup de CDI chez nous) afin d’être prêt pour ce genre de situation. Nous ne sommes pas devins, mais des signes montraient quand même que le pic / la bulle allait à un moment ou à un autre exploser. C’est comme ça en tout cas qu’on le voit en interne. 

Pour pallier à ça, Stim se positionne sur un marché, que ce soit pour de la série ou du long,  a budget plutôt « faible ». On est capable de fabriquer à coût raisonnable grâce à nos artistes, notre pipeline flexible et notre agilité d’entreprise. On a su travailler sur des longs métrages à plusieurs dizaines de millions, et ramener cette expérience et expertise sur des projets à budget beaucoup plus modeste (et réaliste dans le contexte actuel). On pense que c’est cette versatilité qui nous permet de se positionner aujourd’hui comme un réel acteur de l’industrie, tant en France qu’à l’international. 

Stim Liège

C’est aussi dans ce contexte là qu’on réussit à proposer à Brio et Scope le développement et la fabrication de leur long métrage, tout en les accompagnants de A à Z sur la gestion des dépenses de fabrication. Notre but est d’être aux côtés du/des producteur.s et de voir avec eux les astuces réalisables pour rentrer dans le budget tout en gardant la qualité souhaitée. Le fait que les 3 gérants soient aussi des graphistes nous permet d’avoir un vrai partenariat avec nos clients. Ils ne nous voient pas comme des financiers cherchant à faire rentrer des projets, mais vraiment comme des partenaires sur du long terme. La fabrication d’un film, ça reste un mariage de quasiment deux ans entre producteurs, réalisateurs, et fabricants, et c’est vraiment dans ce contexte là que Stim se positionne. 

3DVF : L’autre point d’interrogation actuel est évidemment l’IA générative, qui questionne, soulève craintes, enthousiasme, questions éthiques et légales. Quelle est votre position sur ce sujet ?

Pour être transparent, on n’utilise pas vraiment l’IA pour le moment à Stim. On reçoit beaucoup de « concepts » faits par nos clients utilisant l’IA, mais on n’a pas intégré de gros processus IA pour l’instant. Cependant, toujours dans cette continuité d’agilité, et de flexibilité, nous restons alerte sur tout ce qui se fait. Si un outil nous semble important, et reste cohérent avec les valeurs de Stim, nous l’utiliserons. Une veille technologique et de la R&D est constamment faite chez nous, avec en chef de fil Benoit, notre CTO. 

Nous avons des graphistes qui utilisent l’IA pour s’aider sur des bouts de code par exemple, mais cela reste très sporadique et surtout pas mis en place pour le moment à l’échelle de l’entreprise. Nous avançons avec parcimonie sur ses sujets. Conserver l’artiste au centre de Stim est nécessaire chez nous, donc les questions éthiques et légales sont pour le moment une priorité chez nous. En revanche, on a pu apercevoir tout de même une certaine fluidité notamment dans notre branche publicité avec nos clients qui utilisent énormément l’IA générative pour faire comprendre ce qu’ils souhaitent. Cela fluidifie beaucoup les échanges, car une image vaut mille mots, même si on peut déplorer l’impact que cela a sur le métier de concept artist.  

3DVF : Un mot sur vos projets en cours, en dehors de La Fille dans les Nuages

En gros projet, nous travaillons toujours sur Karters avec Mediawan / Method animation. Le lighting / compositing commencent. C’est super excitant de voir ce 52×11 prendre vie et nous en sommes très fiers. 

Karters

En parallèle, on a beaucoup de plus petits projets, que ce soit de la publicité ou de la sous-traitance de long métrage / séries sur des départements plus spécifiques. 

On avance aussi sur du développement pour de la série notamment, avec des boites de productions qui nous demandent de les aider sur des trailers.

Et enfin, on est dans l’attente de quelques gros projets qui nous espérons devraient être greenlightés prochainement. Pour le moment tout est sous NDA, mais nous en parlerons sur nos réseaux quand nous pourrons!   

3DVF : Une dernière question. Comment voyez-vous l’avenir de Stim à moyen terme ? Faut-il s’attendre à de nouvelles antennes, par exemple ?

Radieux? En tout cas c’est ce que l’on espère et on fait tout pour aha. Comme dit plus haut, nous souhaitons vraiment être positionnés comme des acteurs majeurs de l’industrie dans la fabrication de série et de long métrage. Accompagner nos clients du développement, en les aidant à monter des dossiers visuels pour trouver du financement, jusqu’à la livraison de leurs projets.
On va continuer d’appuyer sur cela, stabiliser nos antennes, rendre chacune d’entre elles (notamment entre les pays) indépendante tout en conservant des liens forts. On veut vraiment que notre antenne belge se nourrisse de ce que l’on fait à Lyon et vice-versa. Que nos graphistes se sentent à Stim, qu’ils soient en Belgique, à Angoulême ou ailleurs. 

Pour le moment, nous n’avons pas de nouvelle antenne en création, mais nous ne sommes pas fermés à l’idée d’ouvrir ailleurs s’il y a une logique derrière. On a toujours en tête de développer la partie Canada (Ontario possiblement), mais pour le moment rien de concret. Il ne faut pas mettre les bœufs avant la charrue ! (rire) 

3DVF : Merci Stim pour vos réponses ! Nous suivrons évidemment les développements du studio dans les mois et années à venir.

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Stim Liège

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