Sprout

Sprout Pro G2 en test : que vaut la solution de scan 3D signée HP ?

Passons aux essais concrets. Si l’on utilise des objets correspondant strictement aux contraintes indiquées, le résultat n’est pas exceptionnel mais peut sans doute être acceptable pour certains usages (conversion low poly, objet de décor et non destiné à du gros plan)

En revanche, dès que l’on tente de contourner les consignes, la qualité n’est plus au rendez-vous. Nous l’avons confirmé avec des objets divers : figurine de Shrek en plastique (et donc réfléchissante), téléphone, lapin stylisé blanc…

Plus surprenant, un simple carton d’emballage n’a été restitué que de manière approximative, peut-être à cause de sa surface légèrement brillante.

On le voit, cette méthode de scan pose problème. Si l’on respecte les critères indiqués par HP pour les sujets à numériser, les résultats sont imparfaits mais éventuellement utilisables. Mais ces critères sont très restrictifs, et ne pas les respecter aboutit à un effondrement de la qualité.

En l’état, cette méthode de scan nous semble trop peu versatile et d’une qualité insuffisante pour de nombreux usages professionnels.
Nous ne pouvons donc pas vraiment vous la recommander, et elle ne peut justifier à elle seule le prix de l’appareil.

HP 3D Scan Pro : que la lumière (structurée) soit : enfin des résultats

Après cette déception, nous nous sommes tournés vers le logiciel HP 3D Scan Pro (ici en version 5.6). Issue des technologies de David, comme nous l’évoquions en introduction, cette solution s’appuie sur la lumière structurée.
Le principe : un projecteur vidéo situé dans la colonne du Sprout envoie un motif (formes géométriques noires et blanches) vers le haut. Le motif est ensuite réfléchi par le miroir placé dans la partie superieure de la machine, et renvoyé vers le tapis du Sprout.
Si l’on place un objet sur le tapis, le motif s’en trouve déformé : c’est en analysant ces déformations que HP 3D Scan pro calcule le relief. En combinant plusieurs passes prises sous différents angles, on peut alors recréer un modèle 3D de l’objet.
La plateforme proposée en option facilite la capture de plusieurs passes, et propose deux modes (plateforme à plat ou légèrement inclinée) selon le type d’objet.

Si HP commercialise aussi cette solution sous forme d’un projecteur vidéo indépendant et de caméras, il faut alors passer par de fastidieuses étapes de calibration. Le fait de disposer d’un système tout en un a donc du sens : pas de calibration, et un dispositif plus compact. En revanche, cela signifie évidemment que l’on ne pourra pas scanner des objets trop gros : il est possible de travailler par portions si le sujet dépasse de la machine, mais le Sprout n’est évidemment pas fait pour numériser un volume massif tel qu’une voiture.

Passons à la pratique. Voici les étapes principales :
– une fois le logiciel lancé, on ajuste luminosité du projecteur et exposition de la caméra afin d’avoir un contraste optimal ;
– on effectue plusieurs passes de numérisation de manière automatique, semi automatique ou manuelle ;

Ci-dessus, aperçu de la capture de passes (avec le plateau tournant) : une série de motifs est projetée sur l’objet, le logiciel en déduit un relief. La passe est ensuite alignée sur les précédentes.


– un module dédié, Shape Fusion, permet d’aligner automatiquement les passes ; si nécessaire, il est évidemment possible de rebasculer en mode scan et de rajouter des passes, mais aussi de nettoyer les passes (suppression d’une zone inutile ou mal numérisée, par exemple) ;
– enfin, on fusionne les passes alignées et on peut exporter le résultat. Différents paramètres permettent d’ajuster la fusion selon vos besoins : résolution, netteté, bouchage des trous ;
– la texture est gérée automatiquement si on souhaite en avoir une : une capture est alors faite à chaque passe, et les captures sont fusionnées pour créer la texture.

De (très) nombreuses passes, dans l’onglet de fusion. Chaque passe est affichée avec une couleur différente. Le mélange des couleurs à l’écran est une bonne nouvelle : il montre que les passes sont géométriquement très proches les unes des autres, donc qu’il n’y a pas d’erreur de numérisation importante.
Le résultat de la fusion

Le principe est donc relativement simple. L’outil demandera cependant une dose de pratique, comme pour de la photogrammétrie : de nombreux paramètres sont proposés, et il sera utile de faire des essais pour bien comprendre leur impact.

La table tournante proposée en option est par ailleurs fort utile : elle permet d’automatiser en grande partie le processus. Directement contrôlée par le logiciel, elle peut être utilisée pour lancer une série de passes qui seront alignées et regroupées automatiquement. De quoi gagner un temps précieux.

Sans plus tarder, voici un aperçu de nos résultats. Reprenons tout d’abord l’éléphant déjà scanné avec la première méthode :

Le résultat est nettement meilleur, malgré quelques défauts (potentiellement liés au fait que le bois est lisse donc en partie réfléchissant).
Ce test est encourageant, continuons nos essais avec un autre objet, aux détails fins : un coquillage. Ici, la géométrie restitue fidèlement l’objet d’origine. Mieux encore : la taille totale du coquillage étant de quelques centimètres, on a pu numériser des détails dont la taille est inférieure au millimètre.

Voici quelques autres essais. Ci-dessous, une boîte en bois de petite dimension. Les sculptures, brillantes, ont été scannées de façon imparfaite : talquer le modèle aurait été utile.

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Shadows 9 octobre 2019 at 10 h 47 min
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