Animation et environnement : et si l’alliance était possible ?
Si faire tourner une renderfarm à plein régime es une activité assez peu compatible avec les notions d’économie d’énergie et d’écologie, des initiatives cherchent à rendre l’animation plus verte. Ce fut l’objet d’une table ronde, avec quelques annonces et pistes concrètes.
Etaient présents pour cette table ronde :
Baptiste Heynemann (Délégué général – CST /Ecoprod)
Benoît Ruiz (Analyste efficience et soutenabilité – Workflowers)
Jean-Baptiste Wery (Co-fondateur et Producteur – Dandelooo, CEO – Ooolala)
Ecoprod, pour rappel, est un collectif créé en 2009 qui réunit dans son comité de pilotage des entités aussi variées que le CNC, la CST, Film France, Film Paris Region, Canal +, TF1, France TV et Audiens. Ses objectifs vont de la sensibilisation à la mise en place d’outils concrets, avec une volonté de fédérer l’ensemble du secteur en faveur de l’environnement.
Concrètement, Ecoprod propose par exemple un questionnaire qui permet aux structures de construire un plan stratégique, avec pour objectif d’optimiser leur bilan carbone.
Une très bonne idée : la table ronde, loin de rester dans l’abstrait, propose un cas concret avec Supamonks. Vous y découvrirez notamment une comparaison du bilan carbone entre un graphiste présent sur place ou en télétravail.
Des solutions pour moins consommer en télétravail sont évoqués. Par exemple, de nombreux studios laissent leurs écrans allumés, car certains modèles de cartes graphiques ne fonctionnent pas à pleine puissance si celles-ci ne détectent pas d’écran allumé. Or, des dongles peu coûteux permettent de faire croire aux cartes que l’écran est bel et bien allumé : de quoi, sur le long terme, faire des économies d’énergie mais aussi allonger la durée de vie des écrans.
La table ronde est aussi l’occasion de souligner que le secteur manque encore de données : il est nécessaire que l’industrie entame une démarche collective, en « open research », afin de mieux mesurer et donc optimiser le problème.
Cet échange est aussi l’occasion de découvrir l’association La Cartouch’Verte, nouvelle association « qui s’adresse aux professionnels dont l’activité est liée au cinéma d’animation et s’exerce au sein du Pôle de l’Image animée de la Cartoucherie de Bourg-lès-Valence ou en lien avec les structures du Pôle », et qui vise à aider les membres à réduire leur empreinte carbone.
A ne pas manquer également, les questions-réponses qui font suite à la table ronde : on y rappelle notamment qu’un Wattmètre coûte 20 à 30€ et qu’il peut s’agir d’un bon moyen de commencer à mesurer la consommation d’un studio ; de même, Ecoprod propose un calculateur gratuit qui pourra aider votre structure à faire ses premiers pas vers un bilan carbone plus favorable.
Actualité politique & règlementaire : SMA, parité, crédits d’impôts…
Les principaux enjeux politiques et règlementaires de l’animation sont ici évoqués. Autour de la table :
Laurent Blois (Délégué Général SPIAC- CGT)
Jules Gonthier (Délégué aux questions sociales et juridiques – FICAM)
Stéphane Le Bars (Délégué Général – AnimFrance)
Christophe Pauly (Fédération Communication, Conseil, Culture – CFDT)
Premier sujet du jour, la fameuse directive SMA qui a pour but de faire rentrer les plateformes de streaming dans les systèmes de régulation de l’UE. A la clé, des quotas de diffusion et obligations d’investissement dans la production locale. La dernière ligne droite est désormais bien là, avec la mise en place règlementaire au printemps, et une mise en application de la transposition française des textes européens dès le mois de juillet.
Si certains acteurs comme Netflix n’ont pas attendu ces nouveaux textes pour s’engager dans l’industrie européenne, les directives permettront quelques ajustements, comme sur la question de la propriété intellectuelle.
Après une longue discussion sur ce sujet, le débat se déporte sur les crédits d’impôts (à 26 minutes 20), sujet technique mais là encore très important. Enfin, à partir de 37 minutes 40, place à la parité et à l’égalité, une thématique qui devrait à nouveau être évoquée lors de la prochaine édition des RADI-RAF. Si des progrès sont évoqués, certains habitudes, comme le souligne Véronique Dumon, mettent du temps avant d’évoluer…
Crise et écoles : quelles conséquences ?
Jean-Christophe Boulard (Directeur de l’EMCA – Membre du CA du RECA) et Joan Da Silva (Directeur Général d’ArtFX – Membre du CA du RECA) évoquent la crise sanitaire et son impact sur les écoles. Un sujet qui a des conséquences graves, de nombreux élèves étant victimes d’isolement ou se trouvant dans des situations de détresse.
La discussion fut notamment l’occasion de rappeler que du fait des politiques de chaque rectorat, les différentes écoles ne sont pas toutes dans la même situation, ce qui explique en partie les choix divers faits par les directions (avec des proportions de cours physiques assez variables).
Quelques solutions concrètes sont évoquées (cellule avec psychologue mise en place chez ArtFx, suivi des élèves comme des enseignants), de même que la question d’une remise en question du modèle des études longues et coûteuses.
Nous avouerons être restés sur notre faim : nous aurions aimé plus de détails sur les mesures implémentées dans les écoles et les conséquences concrètes de la crise, par exemple en ce qui concerne le délai de recrutement des élèves en sortie de cursus.
La faible durée de la présentation au vu des multiples sujets, le manque de recul par rapport à la crise qui est loin d’être terminée ont néanmoins pu jouer : la prochaine édition sera, nous l’espérons, l’occasion d’approfondir ces thèmes.
Stop-motion : pourquoi, comment former ?
Roland Decaudin (Directeur – EESAB, site de Lorient), Anne-Lise Koehler (Auteure-réalisatrice, chargée de l’option Stop Motion – EMCA), Marjolaine Parot (Animatrice stop-motion) et Ilan Urroz (Président – Foliascope) ont apporté leur éclairage sur le formation dans le secteur de la stop-motion.
Bilan de la promotion pilote du CQP Expert technique en création numérique
Focus sur une modalité pédagogique particulière, la formation en situation de travail (AFEST), autour d’un métier en tension : Expert.e technique en création numérique, plus connu sous le nom de TD. Retour d’expérience de professionnel.les – apprenant, référent et RH, engagé.es dans un processus mis en place grâce, principalement, à la mobilisation de la CPNEF audiovisuel et de l’AFDAS, au retour des RAF 2017.
Etaient présents :
Antoine Boellinger (Responsable recherche et développement – XILAM)
Lucille Boileau (Responsable Pédagogique – Institut Artline)
Sophie Lagoutte (Crew Manager – MIKROS)
Marion Poittevin (Apprenante expert technique en création numérique – MIKROS)
Brèves et droits de suite
Un retour sur certains des sujets évoqués en 2019, suivi de quelques infos sous forme de brèves.
Conclusion
Après une journée bien chargée, voici le temps de la conclusion. L’équipe organisatrice a de quoi être fière : malgré la crise, les RADI-RAF ont bien eu lieu !
Bonus !
Avant de conclure ce dossier, deux bonus :
- l’interlude proposé par AnimFrance & Hiventy durant les pauses, avec une compilation de projets d’animation français :
- Le bilan 2019 du secteur, avec chiffres et statistiques : cette conférence qui devait être rattachée aux RADI-RAF 2020 avait eu lieu en ligne début décembre.
Des fichiers pdf accompagnent cette présentation.
Pour aller plus loin…
Les RADI-RAF reviendront d’ici quelques mois, dans un format qui demandera à être précisé en fonction des contraintes sanitaires. Nous vous préviendrons évidemment de leur tenue le moment venu !
D’ici là, on pour saluer la performance de l’équipe organisatrice et des entités derrière les RADI-RAF (organisées par Pôle Image Magelis avec le soutien du CNC, d’AnimFrance, de la CPNEF Audiovisuel, de l’AFDAS, d’AUDIENS et de la FICAM), qui ont su proposer une version des RADI-RAF malgré la crise.
1 commentaire
Merci pour le résumé
Ils ont fait un gros boulot d’organisation en gardant des sujets variés, et les dessins sont toujours aussi sympa. <3