RADI-RAF

Pandémie, open source, avenir : les RADI-RAF font le point sur l’animation !

Introduction et lancement

Pour entamer la seconde journée de conférences, Véronique Dumon et Patrick Eveno proposent une introduction, avant le discours de Jérôme Sourisseau, Président du Pôle Image Magelis.

Quel impact de la crise sur l’industrie de l’animation ?

Si l’animation semble moins affectée que d’autres industries culturelles par la crise, le secteur n’en reste pas moins directement touché. Olivier Henrard (Directeur général délégué – CNC) nous propose ici une keynote avec la vision et l’action du CNC sur le sujet, avant qu’une table ronde ne prenne le relais.
Sont présents :
Stéphane Le Bars (Délégué Général – AnimFrance)
Samuel Kaminka (Président, Producteur – Samka Productions)
Marc Bonny (Distributeur – Gebeka Films, exploitant Comoedia Lyon)

Les leçons principales : les effets de la crise continueront à se faire sentir en 2021, 2022 et peut-être au-delà. Les mécanismes d’aides ayant un effet d’une année sur l’autre, la fin de la crise sanitaire ne sonnera pas immédiatement le retour à la normale.
Autre effet : celui de la dépendance des projets français envers les financements internationaux. Les producteurs et projets français vont donc subir une certaine pression, et les budgets devront dans certains cas être revus à la baisse.

Marc Bonny souligne au passage que de nombreux projets seront voués à être « gâchés » : l’amas de films qui ne sont pas sortis en salles faute de salles ouvertes est très important, et les projets ne pourront évidemment pas tous sortir en parallèle. Résultat, de nombreux films qu’il sera impossible de rentabiliser, avec ici encore un effet sur les mécanismes de réinvestissement.
Sans compter que lorsque des films ont pu sortir en 2020, leur vie en salles a parfois été écourtée en raison des variations dans les mesures sanitaires. Et une fois une première campagne de communication mise en place, réinvestir est difficile…

Globalement, l’image présentée ici reste celle d’un secteur qui a bien résisté, mais avec de grosses incertitudes sur l’avenir.

On observe par ailleurs une accélération de certaines tendances (avec l’essor du streaming par exemple, qui ne se traduit pas par des sorties en salles), et dans certains pays la chronologie des médias a subi une mutation profonde, avec des débats sur la fin de l’exclusivité en salles.

La question se pose enfin d’une éventuelle évolution des habitudes culturelles : le public reviendra-t-il au cinéma après la pandémie ?

La séance de questions-réponses qui suit ce tour de table est l’occasion d’évoquer d’autres sujets comme la suppression de France 4 en août.

Difficile de dresser un bilan clair à ce stade : nous retenons de ces échanges l’existence de nombreuses incertitudes, et le fait que la crise aura des effets à moyen voire long terme sur le secteur. Il sera donc utile de poursuivre ce travail de recul et d’observation dans quelques mois mais aussi en 2021, 2022 au minimum, afin de bien comprendre les changements que nous vivons.

Avec la crise, de nouvelles pratiques dans l’industrie ?

Télétravail puis retour dans les studios, distanciation : 2020 aura été marquée par des changements contraints et forcés au sein de l’industrie de l’animation. Après la précipitation, on faut désormais s’intéresser aux effets à long terme, et à la mise en place de cadres plus clairs.

C’est le sujet de cette table ronde, où l’on retrouve :
Laurent Blois (Délégué Général SPIAC-CGT)
François Caillé (Délégué aux affaires sociales — AnimFrance)
Jules Gonthier (Délégué aux questions sociales et juridiques – FICAM)
Christophe Pauly (Fédération Communication, Conseil, Culture – CFDT)

Le télétravail est donc au coeur des échanges, mais la table ronde invite à la prudence : malgré un cadre légal qui s’est précisé (question de la prise en charge des frais, notamment), ainsi que des cas concrets nombreux, des questions restent en suspens. Il convient aussi de ne pas oublier les métiers pour lesquels le télétravail est impossible, qu’il s’agisse de stop-motion, motion capture, doublage. L’ère du studio 100% virtualisé n’est donc pas pour demain.

La table ronde souligne aussi les aspects humains : taille des logements (en région parisienne en particulier), risques psycho-sociaux (la dépression d’un membre de l’équipe étant plus facile à déceler en physique) sont des enjeux de taille et les entreprises ont, outre leur obligation morale, une obligation juridique à veiller à la santé des employés.

Cet échange nous incite globalement à conserver une certaine modération face au sujet du télétravail : 2020 était une année d’exception, et le télétravail forcé n’est pas forcément représentatif d’un télétravail voulu, sans contraintes externes et à long terme. Si un retour au « monde d’avant » sans aucun changement semble peu probable, il faut rester prudent sur les conclusions.
Quel que soit le taux de télétravail des sociétés de demain, il faudra de la pratique et la mise en place de cadres efficaces afin que les nouveaux modes de fonctionnement perdurent.

L’AFDAS face à la crise

Jack Aubert (Directeur des partenariats et des relations institutionnelles de l’AFDAS) revient sur les dispositifs mis en place par l’AFDAS (opérateur de compétences (OPCO) des secteurs de la culture, des industries créatives, des médias, de la communication, des télécommunications, du sport, du tourisme, des loisirs et du divertissement) face à la crise actuelle.

Jack Aubert revient notamment sur le problème de trésorerie rencontré à l’automne (la prise en charge s’est interrompue faute de moyens), et en rappelle les raisons : une chute de 80 de l’activité du spectacle vivant, 20% de l’audiovisuel. Si les demandes de formation ont chuté durant le confinement, il y a eu un appel d’air en fin d’année, d’où le problème de trésorerie.
Jack Aubert se veut néanmoins rassurant pour 2021, « quelle que soit la situation à venir », grâce à une convention passée avec l’état.

Des tableaux et statistiques sont aussi proposés : on y constate notamment un basculement en 2019, avec davantage d’intermittents que de permanents pour les formations : jusqu’ici, la situation était inverse.

Enfin, Jack Aubert évoque l’alternance, particulièrement adaptée sur les fonctions de support et production, et évoque de nouvelles mesures destinées à favoriser l’essor de cette approche.

Page suivante : suite et fin des conférences avec écologie, économies, actualité politique ou encore stop-motion.

1 commentaire

flw 17 février 2021 at 13 h 25 min

Merci pour le résumé 

Ils ont fait un gros boulot d’organisation en gardant des sujets variés, et les dessins sont toujours aussi sympa. <3

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