Klaus
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Klaus : les coulisses d’un film d’animation hors du commun

A l’occasion des RADI-RAF qui se tenaient il y a quelques semaines, nous avons pu rencontrer à Angoulême l’équipe des Films du Poisson Rouge. Ce studio de production et création était au cœur du film d’animation Klaus, acclamé par la critique comme par le grand public.

En effet, si le gros de la production s’est fait en Espagne chez SPA Studios, Les Films du Poisson Rouge ont eu deux rôles :
– d’une part, gérer le texturing du film, à l’aide de leur outil propriétaire MOE ;
– d’autre part, mettre en place KLAS, le logiciel utilisé par les équipes en Espagne pour le lighting.
Dans les deux cas, les outils et artistes ont permis de générer les données employées lors du compositing pour finaliser les images.

L’équipe du studio, et en particulier Catherine Esteves (gérante et productrice) et Anaël Seghezzi (développeur logiciel) ont bien voulu revenir pour nous sur la genèse du projet, mais aussi ses enjeux techniques et artistiques.

Klaus : les débuts du projet

3DVF :Comment Les Films du Poisson Rouge se sont-ils retrouvés impliqués dans le projet ?

Catherine Esteves, gérante et productrice du studio : Je connaissais Sergio depuis un moment, et un ami commun nous avait par ailleurs remis en contact.

En fait, Yoshimichi Tamura était venu nous voir il y a quelques années pour utiliser l’outil MOE (alors dans sa toute première version) sur son court-métrage Reflexion, produit par Planktoon et qui avait été primé au SIGGRAPH 2012 [sur lequel 3DVF avait d’ailleurs réalisé une interview, NDLR].

Or Yoshimichi Tamura a été impliqué très tôt dans le projet Klaus de Sergio Pablos, et lui a donc parlé de MOE. Nous avons alors fait quelques plans de test, comme un turn et un plan de marche avec Klaus, mis en lumière par le production designer Marcin Jakubowski. A l’époque il s’agissait uniquement pour nous de gérer le texturing sous MOE, pas le lighting.

Tests issus de la production de Klaus

Nous avons donc fait un test, rencontré Sergio Pablos dès 2014, et participé au pilote mais uniquement pour le texturing. A l’époque le lighting était géré sous Nuke, image par image.

Le pilote de Klaus

3DVF : La suite du projet a pris plus de temps que prévu…

Oui, l’histoire du long a ensuite été complexe, avec des partenaires liés au long-métrage puis qui s’en sont éloignés. J’ai par la suite revu Sergio à Annecy et lui ai demandé des nouvelles. Le nouveau contexte de production nous a permis d’intégrer le projet pour le lighting. Deux semaines plus tard, après mon retour d’Annecy et après en avoir parlé à Anaël Seghezzi qui développe nos outils, nous avons envoyé l’outil LAS à Sergio.

Anaël Seghezzi : j’ai d’abord fait une démo avec Houdoo, en rajoutant simplement un système de dégradés pour simuler des effets de lumière et pour montrer que notre approche pouvait fonctionner. Ca leur a tout de suite plu, je suis donc allé en Espagne échanger avec Marcin Jakubowski. Lui et son équipe avaient mis en place toute une méthodologie sur le pilote : comment placer les masques, gérer les personnages, etc. Comme indiqué plus haut tout était géré sous Nuke, et le système posait un problème de productivité mais aussi et surtout de confort pour les artistes.

Catherine Esteves : Humainement ce n’était pas possible, ils envisageaient d’embaucher 80 personnes pour gérer le lighting avec leur approche sous Nuke, avec ce système lourd et inconfortable. D’un simple point de vue recrutement ça aurait été impossible de trouver les bons profils.

3DVF : A quel moment Netflix est rentré sur le projet ?

Avant la fabrication. Ils sont arrivés après le pilote et une première phase de développement et de recherche de financements avec des partenaires canadiens.

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