Laval Virtual 2013

Laval Virtual 2013

Nous terminerons ce tour des entreprises avec Immersion, qui conçoit et intègre des technologies 3D immersives et collaboratives à destination du monde de la recherche et de l’industrie.
Pour Laval Virtual, la société avait mis en place une démonstration d’installation typiquement utilisée par les grands comptes : un environnement de travail comportant prototypage immersif (réalité virtuelle), une solution compact pour le design, une plateforme collaborative elle aussi destinée au design, et enfin un système de visualisation pour la revue de design.
Si les produits n’étaient pas nouveaux, les présenter de façon interconnectés était sans doute une bonne idée, qui a permis de mieux appréhender la vision d’Immersion ; l’an passé, les différents stands étaient plus épars.
A noter : si ce type de système était jusqu’ici réservé aux grands comptes, les grosses PME commencent à en bénéficier.

Malgré la crise, et malgré le fait que les clients d’Immersion ont pu être touchés de plein fouet (on pense évidemment aux grands comptes industriels), l’entreprise dit ne pas avoir subi les effets de la conjoncture. Un signe, sans doute, que les investissement des grands groupes en R&D ne faiblissent pas forcément.

Toujours à l’occasion de Laval Virtual, Immersion annonce un partenariat avec Barco, qui conçoit et développe des produits de visualisation.

Concrètement, Immersion pourra déployer les solutions de Barco (produits, services, systèmes). La société espère ainsi convaincre davantage de marchés d’envergure.

Barco, de son côté, inaugure ici une stratégie nouvelle au niveau mondial : mettre en place une série de partenariats exclusifs avec des sociétés qui peuvent avoir une expertise commune (donc sont parfois concurrentes) mais aussi des compétences spécifiques. Le groupe s’appuiera donc sur un réseau de partenaires limité en nombre, Immersion étant le premier partenaire certifié pour l’Europe.

 

Laval Virtual 2013

 

FlyVIZ

Recherche et démos

Comme chaque année, Laval Virtual est l’occasion de croiser de nombreux projets de recherches et démonstrations en tous genre, issus d’instituts français ou étrangers (Japon en tête). En voici une petite sélection.

FlyVIZ : les yeux derrière le dos

Dans le cadre de sa thèse, Jérôme Ardouin (ESIEA – INSA – Inria) a travaillé sur FlyVIZ, un casque à vision panoramique temps réel.
Le principe : un miroir parabolique est placé au-dessus de la tête de l’utilisateur, son axe étant proche de la verticale. Une caméra filme le reflet, qui est ensuite « déplié » et transformé en image panoramique via un pixel shader (l’utilisateur porte un PC portable sur le dos). Le tout est évidemment calibré spécifiquement pour le miroir utilisé.


Le panoramique capturé et déplié en temps réel est alors affiché dans un casque à réalité virtuelle : l’utilisateur de FlyVIZ voit donc à 360° ! De quoi, comme le montre la vidéo de présentation, passer des portes à reculons, observer son environnement mais aussi… Conduire en voyant ce qui se passe de tous côtés.

Le système a deux débouchés principaux :
– les neurosciences, qui vont s’intéresser à la façon dont l’utilisateur s’adapte à ce nouveau champ de vision. Pour le moment, il semble que les sujets réagissent très bien, et s’adaptent rapidement à ces « yeux panoramiques ». On peut par exemple imaginer varier les types de projections : cylindrique, sphérique, Mercator…
– la sécurité : on imagine évidemment l’intérêt, pour un soldat ou pour la police, d’avoir en permanence un aperçu de ce qui se passe derrière soi.

Si le prototype présenté ne proposait qu’une faible résolution d’image, celle-ci pourrait facilement être augmentée. Le facteur limitant est en fait le flux vidéo, plus que le traitement de l’image : le pixel shader n’a aucun mal à effectuer la transformation en temps réel.

Liste des chercheurs impliqués sur le projet : Jérôme Ardouin (ESIEA – INSA – Inria), Anatole Lécuyer (Inria – IRISA), Maud Marchal (INSA – IRISA- Inria), Clément Riant (ESIEA) et Eric marchand (IRISA – Inria).

Pour en savoir plus : une publication sur le projet, qui aborde notamment le processus mathématique de transformation de l’image ;  un article sur FlyVIZ sur le site Interstices.

Dolphyn

Dolphyn : comme un poisson augmenté dans l’eau

Le laboratoire IBISC de l’Université d’Evry Val d’Essonne et son partenaire entreprise VirtualDive présentaient un projet original mêlant virtuel et plongée bien réelle.

L’engin visible sur la gauche de la photo ci-dessus est au coeur du projet : il se présente comme un caisson que l’on manipule à la main. A l’intérieur, beaucoup d’électronique : un tablet pc, une caméra HD. Deux joysticks sont présents sur les côtés, placés à côté des larges poignées. Enfin, le caisson dispose d‘un GPS, du Wi-Fi et de capteurs variés, à la manière d’un smartphone.

L’usage est double : piscine classique, ou en mer. Le système est pensé pour être manipulable par le grand public, et donc pour des utilisations proches de la surface.

L’idée est de permettre de faire des plongées virtuelles, avec les sensations liées à l’eau : on pourra par exemple piloter un robot sous-marin tel que celui visible sur la droite, avec une approche intuitive puisque les capteurs d’accélération du caisson permettent de commander le robot.
Evidemment, il ne s’agit pas de proposer un simple affichage vidéo : visites virtuelles, réalité mixte ou augmentée, les possibilités sont très larges.


Un cas d’utilisation pourra être une plongée à distance (depuis une piscine ou à la surface de la mer), par robot interposé ; le « plongueur virtuel » pourra disposer d’informations sur les poissons rencontrés, d’affichage en réalité augmentée sur les lieux remarquables, et pourquoi pas désigner lui-même des zones d’intérêt (poissons spécifiques, coraux, etc).
Le système est prévu pour flotter : un détail qui évitera de le perdre !

Si l’application première est le grand public, on peut évidemment imaginer d’autres usages, par exemple pour l’archéologie sous-marine. Un projet spécifique sur ce thème sera d’ailleurs bientôt lancé en partenariat avec l’UNESCO.
Les applications militaires sont aussi envisageables, notamment via des simulations pour l’entraînement des plongeurs de combat.

Le prototype dévoilé à Laval Virtual est issu d’un projet de recherche qui s’est terminé en décembre dernier, et s’inscrit dans une perspective plus vaste : d’autres projets de recherche ont été menés auparavant sur la thématique de la plongée en réalité virtuelle, de la t éléopération en réalité mixte, mais aussi sur l’ensemble de la chaîne des contenus numériques sur les fonds sous-marins : captation et création, interfaces, diffusion, etc. Une vaste entreprise qui s’appuie notamment sur la captation des reliefs marins et d’informations géolocalisées.

 

 

Pour quelques informations supplémentaires, on pourra se rapporter à la vidéo ci-dessus, qui présente l’ambitieux projet Digital Ocean, plateforme collaborative sur les sites sous-marins.

 

Laval Virtual 2013
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