CLARTE : R&D et savoir-faire Le Centre Lavallois de Ressources Technologiques (CLARTE) disposait lui aussi d’un stand important, qui a attiré de nombreux visiteurs. Créé en 1996, cet organisme de R&D en réalité virtuelle et augmentée met à disposition des entreprises et de la recherche son expertise en développement d’applications innovantes. |
– autre exemple, présenté sous forme de poster lors des conférences et non pas directement sur le stand : la conception d’un système de navigation pour bateaux faisant appel à la réalité augmentée et développé avec la DCNS. Le projet actuel a pour but d’établir un cahier des charges pour ce futur système, mais aussi de convaincre les marins son apport dans le cadre de leur métier : navigation, menaces, communications. CLARTE apporte ici son expertise en termes de réalité augmentée et d’état de l’art. Une fois finalisées, les technologies développées par CLARTE sont transférées à une société qui se chargera alors de la revente. |
Ci-dessous, le stand CLARTE : visualisation de théâtre d’opération, système de réalité virtuelle avec bras haptique, système de test d’ergonomie, réalité augmentée avec reconnaissance d’objets 3D sans marqueur.
Poster du projet d’utilisation de la réalité augmentée en partenariat avec la DCNS. Cliquez sur l’image pour voir la version grand format.
On y voit quelques exemples de l’apport de la RA pour les marins : partage d’information, identification des autres navires avec leur cap, navigation en situation dangereuse (port embrumé).
ReVolution, à mi-chemin entre expérimentation et art En parallèle du gros du salon, un espace spécifique était dédié à des démonstrations diverses : projets artistiques, recherche, expérimentations en tous genres… Un concept qui n’est pas sans rappeler ce que propose le SIGGRAPH chaque année. Voici quelques exemples : – Petanko Roller se présentait comme un rouleau à pâtisserie permettant d’écraser des objets 3D, voire des » objets réels » en les capturant au préalable par une simple caméra permettant de mesurer le relief (par exemple une Kinect). |
La sensation de relief et d’écrasement est obtenue à l’aide de roues situées sous le rouleau, qui se soulèvent ou s’abaissent au fur et à mesure que le rouleau est déplacé. En captant la force avec laquelle l’utilisateur appuie et à l’aide de freins sur les roues, on peut aussi simuler un écrasement plus ou moins fort, et déformer en conséquence l’affichage de l’objet sur l’écran. – Silent Humming, de son côté, est un dispositif qui se place au niveau de la pomme d’Adam. Le système capte sa position ainsi que la respiration de l’utilisateur, et traduit le tout sous forme de son. L’utilisateur peut ainsi fredonner un air sans émettre le moindre son. Un bon moyen de chanter le matin sans gêner les autres usagers d’un métro, par exemple. |
– ClaytricSurface, de son côté, est une surface plane que l’on peut modeler à la main, et dont la flexibilité change à la demande. L’astuce : sous la » peau » souple sont stockées de très nombreuses petites billes. L’air est aspiré avec plus ou moins de force par une pompe, ce qui change alors la texture de l’ensemble. La surface se comportera donc tour à tour comme une pâte à modeler très souple ou comme un bloc quasi figé. Mieux encore, un projecteur et une caméra situés au-dessus de la surface donnent accès à une interface permettant à l’utilisateur de contrôler cette dureté, mais aussi de peindre la surface… – What a Loving, and beautiful World : une projection interactive sur un mur. Des caractères calligraphiés » tombaient » du ciel, et lorsqu’un visiteurs les touchait avec son ombre, des animations en résultaient. Une idée simple, poétique et reposante… |
– Techtile Toolkit est un système haptique étonnant de simplicité : un micro, un amplificateur et un haut-parleur. Le micro capte un son, par exemple des billes agitées dans un gobelet en plastique ; le haut-parleur, collé sur un autre gobelet, donnera à la personne qui le tient la sensation que son gobelet contient aussi des billes en train d’être agitées ! Le principe peut sembler étrange et simpliste, mais la sensation est assez convaincante. Un autre exemple reposant sur une raquette de badminton, le haut-parleur étant collé au manche. Là encore, la sensation était assez réaliste. |
– La société française ePawn présentait ePawn Arena, un système de jeu de plateau innovant : un écran 26 pouces à l’horizontale s’interface avec un smartphone, une tablette ou un PC qui fait tourner un jeu ; des pions et objets bien réels peuvent alors être utilisés pour interagir avec l’application. Il devient donc possible de remplacer le carton d’un jeu de plateau par un visuel animé, d’utiliser des figurines pour jouer, voire même d’employer un pion « intelligent », comme une petite voiture motorisée et connectée sans fil au smartphone, qui lui donnera des indications de déplacement sur le plateau. Une version sans écran est aussi proposée : moins chère, elle se contente de capter la position de pions, mais garde une liaison avec un écran de télévision, un PC ou une tablette. L’avantage, un prix bien plus faible. |
Le but pour ePawn n’est pas de concevoir les jeux, mais de revendre la technologie et les tags reconnus par son système à des éditeurs de jeux, qui pourront ensuite les utiliser. Le système avec écran devrait être proposé aux alentours de 400 €, contre 4 fois moins pour la version sans écran. Le tout devrait débarquer en magasins fin 2012 ou début 2013. De notre côté, c’est bien évidemment la version avec écran qui semble la plus prometteuse du côté des usages. La technologie semble fiable et robuste, et pourrait tout à fait réserver de jolies surprises, lorsque les éditeurs auront saisi son potentiel. |
Keynotes et conférences Un évènement international ne serait pas complet sans son lot de conférences et d’invités prestigieux, et Laval l’a bien compris. Mieux encore, l’organisation de l’édition 2012 faisait que les conférences étaient situées juste à côté de l’espace des stands d’entreprises : une très bonne idée qui a permis à de nombreux visiteurs, passant un peu par hasard devant une des salles de conférence, d’assister à une présentation qu’ils auraient sans doute délaissée si la séparation stands/conférences avait été complète. Warwick, l’homme cyborg Kevin Warwick, professeur de cybernétique à l’Université de Reading en Angleterre, a sans doute donné la conférence la plus originale. Il travaille depuis des années sur le thème de la robotique, de l’intelligence artificielle et de la biomécanique, avec à son actif plus de 500 articles en tant qu’auteur ou co-auteur, 27 livres et de nombreux articles dans la presse généraliste. |
Le sujet de sa keynote : les expérimentations sur les cyborgs, excusez du peu. Par exemple, des robots ont pu être reliés à des neurones de rats cultivés en laboratoire, via un ensemble de 128 électrodes (voir la vidéo ci-dessous). L’activité des neurones contrôlait le mouvement du robot, tandis que des capteurs de distance avec les bords de l’arène renvoyaient une signal électrique aux neurones. Il était ensuite possible de faire subir un entraînement aux neurones avec des stimuli, et au bout d’un certain nombre de séances, de les « programmer » pour qu’ils évitent les bords ou suivent certaines règles de mouvement. Warwick en a profité pour digresser sur le plan éthique et philosophique : les cerveaux utilisés n’avaient que 100 000 neurones, mais de nouveaux systèmes pourraient utiliser plusieurs millions de neurones… Que se passera-t-il alors si des neurones humains sont employés ? La conscience émergera-t-elle de ce type de robot ? Sera-t-il éthique de « débrancher » la chimère en résultant ? |