Compte-rendu : Salon de la Photo 2011

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Certains stands proposaient des ateliers avec modèles, permettant aux visiteurs de s’adonner au portrait. Acrobates pour Panasonic (on notera qu’il s’agit du seul stand a avoir proposé des modèles masculins), pose soignée et longues séances de maquillage chez Leica mais avec photographe du stand (les modèles regardaient donc assez peu le public), ou

encore modèle avec éclairage studio en lumière continue chez Tamron.
Un bon point, puisque qui dit éclairage continu (sans flashs) dit éclairage qui sera restitué sur l’appareil des visiteurs !

 

Modèles

Maquillage

Modèles

 

Pour finir, un mot sur une conférence qui concerne non seulement les photographes, mais aussi les infographistes :
« Photographes, quelles solutions pour contrôler la diffusion de vos oeuvres et gérer vos droits ? »
Vous l’aurez compris, il s’agissait ici de faire en sorte de savoir où vont les images, et de pouvoir éviter les abus. Comment faire pour dénicher les reprises de clichés ou images réalisées sans rémunération de l’auteur ? Comment gérer les licences d’utilisation sur la durée ? Une problématique tout à fait en lien avec les infographistes, qui diffusent eux aussi leurs images sous certaines conditions, et peuvent souhaiter savoir où vont leur rendus.
Etaient présents
Jorge Alvarez (UPP), Arnaud Blanchard (DP1.fr), Hervé Mariaud (Pixtrakk), Richard Vagnon (Plus Coalition) / Modérateur : Didier de Fays.

Organisée comme une table ronde, la conférence a permis au public de découvrir des solutions techniques dédiées :

Plus Coalition :
Créée sous l’impulsion d’organisations américaines, Plus (pour Picture Licensing Universal System) Coalition offre un service international de marquage des images, invisible à l’oeil nu mais qui permet de suivre ses clichés par la suite. Le service propose en outre un système de guichet facilitant l’achant/vente des photos marquées, avec des tarifs définis selon l’usage. Notons que Plus Coalition est sans but lucratif et fonctionne sur les dons.
Un système pratique pour le suivi, mais qui ne permet évidemment pas de gérer les images déjà diffusées, puisqu’elles ne sont pas marquées.

Pixtrakk, de son côté, est un service lancé par la société française PixWays, déjà à l’origine du portail photo PixPalace.

Pixtrakk représente en fait l’aboutissement d’une idée qui avait été discutée sur 3DVF lors de l’évocation de la recherche inversée d’images par Google : puisqu’il est désormais possible de retrouver en ligne les copies d’une image, pourquoi ne pas bâtir un système de veille qui surveillerait en permanence l’ensemble d’un portfolio ?
C’est exactement ce que fait Pixtrakk, avec un outil de reconnaissance d’images qui saura reconnaître les clichés d’un artiste même modifiés ou recadrés.
Côté veille, si la société n’a pas les moyens de Google, elle suit tout de même un millier de publications papier et une centaine de sites. La démonstration du système était plus que convaincante : détection automatique d’une copie, validation manuelle (pour éliminer les cas limites, par exemple une photo de groupe lors d’un sommet poliique qui sera quasi identique chez plusieurs photographes).
Une quarantaine d’agences photo sont déjà affiliées, preuve que le taux de reconnaissance annoncé de quasi 100% sur le web et supérieure à 90% sur papier est sans doute vérifiée.

Si le service se destine plutôt aux agences ou photographes, le système pourrait évidemment tout à fait être utilisé pour des rendus 3D.
Au niveau des tarifs, 50€ par mois sont demandés pour le suivi de 3000 clichés. Un montant manifestement rentable, puisque les clients restent.

 

conf

 

Ce genre de service a un intérêt énorme pour les photographes, d’autant plus que les abus se multiplient, souvent plus par incompétence que par malveillance : une photo licenciée pour tel pays qui est utilisée par la filiale américaine sans rémunération, par exemple. Les intervenants ont insisté sur le fait que le but est d’améliorer les choses, pas de jouer au gendarme.

On regrettera cependant le dérapage qui a eu lieu concernant facebook, traité de tous les noms (un des intervenants a réussi, en 30 secondes, à dire que le net avait un potentiel formidable puis à traiter Facebook de camp de concentration pour la photo), avec des affirmations en décalage total avec les conditions d’utilisation actuelles du service. De grosses contre-vérités agaçantes…

Au final, la conférence a tout de même été très positive. La solution de Pixtrakk fait rêver : avec un accord entre la société française et Google ou TinEye, on se prend à imaginer un service qui rendrait absurde l’idée de voler certaines images pour étoffer son portfolio, ou de réutiliser commercialement des images créées par un freelance sans leur accord… Tout en permettant aussi de monitorer les utilisations plus positives, comme l’utilisation non commerciale (reprise de son image sur les principaux portails 3D pour mettre en avant un artiste, par exemple).

On notera enfin qu’avec des organisations comme l’UPP (Union des Photographes professionnels) ou la SAIF (Société des Auteurs des Arts Visuels et de l’Image Fixe), les photographes ont su se rassembler et veillent à défendre leurs droits. Un exemple à suivre pour l’infographie ?

 

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