Making-of Magnus, par Nelson Dos Santos et Omar Meradi

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3DVF : Quelle a été l’étape ou la partie du projet la plus difficile pour chacun ? Comment avez-vous surmonté l’obstacle ?

Omar : Je ne sais pas trop. Pour ce film, on avait un peu peur du caméra mapping et de ses limitations. On l’a expérimenté sur plusieurs plans d’abord, qui nous ont servi à valider une méthode de travail et d’organisation, au niveau des décors. On a passé beaucoup de temps sur ces plans (celui du pont au début, celui de la mine). Ensuite le reste était plus simple. Mais presque chaque plan avait une difficulté, un défi particulier qui ont aussi rendu le projet plus intéressant.

Nelson : Le premier plan test, 3 matte painting en 1, était fait pour cumuler tous les problèmes que l’on rencontrerait après. Cela a marché, j’ai cru que ce plan ne finirait jamais.
Ce qui est drôle, c’est que le dernier plan est assez similaire, et qu’il n’a posé aucun problème.

3DVF : Comment avez-vous travaillé avec Philippe Rey, qui a réalisé la musique ? A-t-elle été composée en amont, en parallèle ou en aval de la réalisation ?

La musique a été composée avant le film, pendant qu’on travaillait sur l’animatique. Philippe n’avait quasiment pas d’images, et on devait le guider pour obtenir des changements d’ambiance, à des moments précis. Nous tenons à le remercier encore une fois, c’est quelqu’un de très passionné et généreux, qui va jusqu’au bout des choses.

 

Artwork
Artwork

3DVF : Au final, quel regard avez-vous sur ce projet ? Y a-t-il des éléments que vous auriez voulu travailler davantage ?

Nelson : C’est toujours douloureux de dire « c’est fini », les défauts sautent aux yeux après 1 an de travail et on aimerait avoir le temps de les corriger. Personnellement, je trouve que l’on ressent fortement la progression technique au cours de l’année selon les matte painting.

Omar : Je suis plutôt content de l’ensemble. Le résultat est assez différent de ce que j’avais imaginé, et j’aurais aimé aller plus loin dans les simulations d’eau et de destruction sur la fin, avoir vraiment le temps de faire plus de plans là-dessus.

3DVF : Inversement, qu’est-ce qui vous rend le plus fier sur ce projet ?

Omar : D’abord, j’ai aimé la collaboration et l’aventure avec Nelson. Je suis content qu’on se soit donnés à fond pour arriver jusqu’au bout du projet.

Nelson : Oui, je suis fier que le projet soit fini, la peur d’Omar quand il recevait de faux matte painting avec, par exemple, David Hasselof en arrière plan. Toutes les petites choses qui font que je pense déjà à cette dernière année d’étude avec nostalgie. Que le film ait été retenu au Siggraph Asia 2011 fait aussi très plaisir.

 

train


3DVF : Parlons on peu d’ATI, où vous avez fait vos études… Pourquoi avoir opté pour cette formation ?

Omar : ATI c’est une formation de 3 ans accessible à partir d’un BAC +2, jusqu’au Master. On y apprend plein de choses très variées, de la 3D généraliste, du scripting, on fait des jeux vidéos ou des installations interactives.
Quand j’y suis entré, je voulais faire un peu d’informatique, et surtout de la vidéo. Pour moi, la 3D c’était surtout un plus, un moyen de pouvoir filmer et de montrer des images animées sans le coût de la caméra et du matériel.

Nelson : J’ai voulu rentrer à ATI car j’ai été impressionné par les films d’un étudiant, Mathieu Gérard (steel life). Je voulais faire de la 3D sans pour autant tomber dans le « Pixar-style » et ATI était assez ouvert pour ça.
C’est une formation polyvalente jusqu’en Master 1. En général, durant le Master 2, les étudiants se donnent à fond dans leurs passions.
Les professeurs sont aux petits oignons pour leurs étudiants, et d’ailleurs, Omar et moi leur disons tout simplement « Merci pour tout ».


3DVF : Quels sont les points forts du cursus ? Quels seraient pour vous les points à améliorer ?

Omar : ATI c’est public, gratuit, convivial, familial, … on a un beau canapé, un frigo, des professeurs très divers et une peinture toute neuve sur les murs.
Je pense que la formation pourrait gagner à renouveler son contenu, et aussi à garder son côté technique qu’elle perd lentement au fil des années. Aujourd’hui les logiciels font tout par défaut, et il me semble qu’on passe plus de temps à apprendre à les utiliser qu’à comprendre le coeur de la 3D comme le faisaient les anciennes promotions.

Nelson : Les points forts : les enseignants et les élèves, on se sent vraiment libres et accompagnés dans nos choix. On ne peut nier l’avantage économique d’une formation publique. En effet, d’un point de vue financier, je n’aurais jamais pu faire d’études dans la 3D sans ATI.
Le point faible, c’est le Crous de Paris 8 et ses pizzas à l’huile. En tant que fin gourmet, c’est une torture !

 

Matte

Matte Painting et toile d’araignée (utilisée pour le plan du fil de fer barbelé).

toile

Barbelé


3DVF : Où en êtes-vous sur le plan professionnel, depuis la sortie de l’école ?

Omar : J’ai travaillé un peu à Télétota pour des FX sur des séries ou téléfilms. Aujourd’hui je suis au studio Delacave, en tant que FX TD sur un long métrage d’animation en 3D relief. À la fin du mois d’octobre je pars pour MPC à Londres ! Je suis tout excité.

Nelson : Télétota a été une seconde école, celle de la rigueur et du professionnalisme : d’abord en tant que stagiaire, puis en tant qu’intermittent pendant mon MASTER 2.
Je vais commencer dans quelques jours un travail sur une publicité, mais je souhaite rejoindre Londres dès novembre pour travailler sur des productions internationales en tant que matte painter.


3DVF : Où vous voyez-vous dans 5 ans ?

Omar : Un peu partout, j’aimerais visiter le plus de pays possibles : Canada, Etats-Unis, Australie, Nouvelle-Zélande … Et puis me poser pour travailler tranquillement de temps en temps sur des projets persos, ou manger des pastèques sur une île.

Nelson : Matte painter à travers les continents, le Miyamoto Musashi de la tablette graphique armé d’une cintiq pour chaque bras. Accessoirement, j’aimerais être le boss d’Omar pour l’empêcher de prendre des vacances.

Pour en savoir plus :

– Le site d’Omar Meradi
– Le site de Nelson Dos Santos

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