Douzième film du studio Pixar, Cars 2 est un projet particulier pour la compagnie d’Emeryville, à plus d’un titre. Nous vous proposons donc de revenir plus en détails sur ce |
long-métrage, mais également sur une partie de la production. Enfin, nous ferons le point sur son accueil mitigé auprès de la critique et du public. |
Le Film |
Réalisateurs : John Lasseter, Brad Lewis (coréalisateur). |
Scénario
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La production Techniquement, Cars 2 suit la route tracée par le premier volet, qui avait été un des films les plus coûteux à rendre pour Pixar (15h par frame en moyenne, contre 5 à 10 pour la plupart de leurs films). La faute principalement aux effets de lumière et aux reflets… |
Pour Cars 2, d’autres défis ont été relevés : Tokyo illuminée de nuit, un challenge dans le sens où ce type de plan a une gamme dynamique particulièrement large, rendant difficile la maîtrise de l’éclairage. La gestion des foules, visible jusque dans une des images de promotion (cf ci-dessus), a également nécessité des améliorations du pipeline : management des assets, IA pour gérer le flux de voitures. Enfin, les scènes marines ont bénéficié d’un travail impliquant les techniciens et artistes de Pixar, à tous les niveaux. |
Sur le plan artistique, la patte Pixar est bien entendu présente, et des travaux de recherche poussés ont eu lieu lors de la préproduction : plusieurs membres du studio ont ainsi fait un tour d’Europe fin 2009 pour visiter certaines villes possibles pour le film, passant notamment deux jours à Londres. Harley Jessup, chef décorateur sur le film, indique d’ailleurs que le choix des pays et tonalités n’est pas anodin : à Londres, le ciel gris et la pierre des édifices contraste avec les couleurs vives des voitures. Les touches bleues et rouges dominent la palette utilisée. Jay Shuster, directeur artistique, indique qu’il a passé ses matinées planté sur un trottoir en pleine heure de pointe, de façon à mémoriser l’ambiance du lieu et les types de véhicules présents. |
Notons par ailleurs, comme nous l’avions indiqué dans les actualités quotidiennes, que la ville a été modifiée pour le grand écran, l’architecture devenant plus mécanique et plus automobile. Pour Londres, Harley Jessup et son équipe ont utilisé des modèles de voitures et d’éléments de la fin du XIXème siècle pour décorer les monuments. Engrenages et calandres se sont donc fondues dans le décor. Pixar a par ailleurs pris des libertés avec les dimensions, Big Ben ayant été agrandie de façon considérable : la tour est 250% fois plus grosse dans le film qu’en réalité, et les horloges ont elles aussi été agrandies. |
Même approche pour Paris, l’Arc de Triomphe étant doté de phares dans le film ; la tour Eiffel est affublée d’une bougie d’allumage à son sommet, et des car-gouilles apparaissent sur Notre-Dame. La ville imaginaire de Porto Corsa, elle, est inspiré de lieux multiples des côtés italiennes et françaises, en particulier de la cité de Portofino. Ce sont ici des éléments issus des voitures italiennes ou de l’architecture de la côte d’azur qui ont été intégrés. Nous évoquions plus haut le fait qu’à Londres, l’équipe a voulu intégrer les voitures « locales » au film : en réalité, le processus a été poursuivi tout au long de la production. Jay Ward (le « référent » chez pixar pour l’univers Cars) et Jay Shuster (qui a supervisé la création des personnages) ont assemblé des références, définissant quel type de voiture pourrait ou ne pourrait pas être vu dans tel pays et supervisant tout le design des voitures croisées autour du monde. |
Au niveau de la gestion de la caméra, le directeur de la photographie Jeremy Lasky indique que la production s’est beaucoup appuyée sur l’expérience du premier volet dans la façon de filmer, tout en relevant de nouveaux défis, comme pour la deuxième course : 12 minutes, et 250 plans, soit moins de 3 secondes par plan. Un défi encore accentué par l’usage du relief, dont Lasseter est un fervent partisan. Bob Whitehill, le « monsieur relief » de Pixar, a travaillé en parallèle avec les animateurs pour bien gérer les contraintes liées à la stéréoscopie. |
Cars 2… Le moins bon des Pixar ? Le film a été très mal reçu par la critique, comme en témoigne son mauvais espace score sur l’aggrégateur de critiques Rotten Tomatoes : 38 %. Si les critiques ont salué la performance technique, il semble avoir dans leur majorité été déçus par le scénario qui manquait l’originalité et de profondeur. Le film est sans aucun doute celui qui a été le plus mal accueilli par la presse. Pire, ce score le classe parmis les plus mauvais films d’animation en 3D, aux côtés notamment de Gangs de Requins (Dreamworks, 2004, et 36% sur Rotten Tomatoes). Certains ont tenté de défendre le studio, estimant que le film était bon en soi, mais que l’attente des critiques était sans doute trop élevée… Une question qui pourrait néanmoins se poser est l’opportunité même de faire une suite, alors que Cars avait déjà été le moins acclamé des films Pixar. Certains y voient la main d’un studio Disney avide de produits dérivés, Cars étant la seconde franchise la plus rentable sur ce point, juste derrière Toy Story. |
Réception en salles
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Pour en savoir plus N’hésitez pas à consulter l’ensemble des news publiées sur Cars 2 : pour ceux qui les auraient manqué, on y trouvera notamment une vidéo sur le sound design du film, d’autres vidéos, mais aussi une version alternative de la bande-annonce, non officielle, par Patrick Boivin ! |
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