Compte-rendu Festival d’Annecy/Mifa 2011

 


Un Monstre à Paris sur Annecy…

 

Depuis mardi une rumeur circule dans les travées de Bonlieu…. Celle-ci s’est transformée en surprise de dernière minute  puisque le film « Monstre à Paris » a enfin eu l’occasion de faire sa toute première apparition publique à Annecy. Une séance totalement improvisée et mise en place à la dernière minute. C’est ainsi que dans l’une des salles du Décavision qu’a eu lieu cette présentation. Dés 10h les festivaliers ont commencé à faire la queue dans le cinéma. En effet, aucun ticket n’avait été mis à disposition, et comme on nous l’a souvent dit « premier arrivé, premier servi ». Une fois dans la salle nous avons le grand plaisir de croiser Bibo Bergeron, le réalisateur, mais surtout l’un des grands compositeurs interprètes de la musique française actuelle, Mathieu Chedid alias –M-.

 

Après de rapides remerciements de la part des représentants de la maison de production, Europacorp, Bibo et M sont montés sur scène pour nous raconter leurs aventures dans ce film. Bibo nous a rapidement confié que son idée de travailler avec le chanteur lui était venue dès le début. Pour lui, le personnage du monstre devait se développer avec la collaboration de M. Ce dernier rapidement séduit par les idées de Bibo, a dans la foulée composé la musique du film. Dès lors est née une bien belle collaboration.

Un premier extrait du film nous a ensuite été projeté en relief. Il s’agissait d’une séquence musicale présentant  le personnage de Lucille, interprétée par Vanessa Paradis, et le monstre, M pour la version française et Sean Lenon (oui, le fils de John et Yoko) pour l’anglaise. Bibo et M ont ensuite repris leur intervention et nous y avons appris une nouvelle anecdote: l’implication et les conseils qu’a pu donner le chanteur au réalisateur. Par exemple, M a soumis l’idée que le monstre dispose d’une guitare, ce qui n’était pas prévu dans le scénario de départ, afin de lui donner plus de personnalité. Autant vous dire que Bibo s’est facilement fait convaincre.

Nouvelle projection inédite ensuite. Cette fois-ci, il s’agissait de la bande-annonce du film qui est aujourd’hui en ligne.  Après une salve d’applaudissements, M est remonté une dernière fois sur scène, seul avec sa guitare et  nous avons eu l’immense privilège de profiter d’un petit concert improvisé, « le plus petit qu’il n’ait jamais fait » pour reprendre les termes exacts de l’artiste.

 


La présentation fut réjouissante et les premières séquences du film encourageantes, voire surprenantes, tant ce film a eu des problèmes à se faire. Croisons les doigts pour que ce projet rencontre un véritable succès et sache séduire le public qu’il mérite.

 

 

 

RANGO – Industrial Light and Magic

Pas le temps de chômer, en deux trois temps mouvements, nous voici revenus sur Bonlieu pour assister à une conférence sur le film « Rango ». Hal Hickel, directeur de l’animation sur le projet, nous a démontré comment les cinéastes ont donné vie aux décors imaginaires du sud-ouest des États-Unis ainsi qu’aux personnages du désert. Nous avons pu également avoir des images inédites du tournage de la préproduction par Gore Verbinski, le réalisateur (également connu pour les trois premiers volets de « Pirates des caraïbes »). De nombreuses scènes du film ont tout d’abord été tournées en images réelles avec l’acteur Johnny Deep afin que les animateurs puissent s’imprégner au mieux du style de l’acteur et du personnage de Rango qu’il interprète. Une idée intéressante et pour le moins inhabituelle, dans le sens où les acteurs ont utilisé toute une panoplie de costumes et d’accessoires, ce qui n’est pas forcément le cas lors de prises de vue de référence pour l’animation, et que ces tournages ont aussi servi à préparer les cadrages et les plans du film.

 

 

Lorsque l’on nous a mis en parallèle la séquence du film et le tournage en studio réalisé préalablement, le résultat est surprenant, ce qui donne encore plus d’importance aux rôles des acteurs dans un film d’animation. Ils ne font pas que donner leur voix, ils interprètent le rôle comme s’ils passaient devant la caméra. Nous avons eu le droit à quelques « turn around » de personnages du film, ce qui nous a permis d’admirer sur grand écran les détails délicieusement éloignés des personnages propres si souvent utilisés par les studios : rafraichissant !


Nous avons également appris, image à l’appui, que le film fait parfois preuve de triche : la bouteille dans laquelle Rango se cache durant une des scènes du film… Change de taille et de proportions selon le plan ! Ceci ayant pour but de lui permettre d’être soit allongé dedans, soit debout en train de courir et de la faire rouler, soit de faire en sorte que le goulot soit assez grand pour laisser voir un autre personnage situé dehors… Enfin, nous avons également pu apercevoir rapidement le rig utilisé pour Rango.

 

The Tibetan Dog 

The Tibetan Dog est  long métrage en 2D sino-japonais de Masayuki Kojima. Le film nous transporte dans les prairies tibétaines, où le jeune Tenzin fait la rencontre d’un chien au pelage d’or. L’histoire nous rappelle un peu la série de notre enfance « Belle et Sébastien ». Bien entendu, on ne peut s’empêcher de comparer avec les films de Miyazaki. On  y retrouve d’ailleurs des thèmes tels que le respect de la vie et de l’environnement, ou bien encore l’importance de l’amitié.

 

Toutefois, les dialogues en mandarin nous rappellent que ce n’est pas le cas et l’histoire ne se passant pas au Japon, l’esthétisme n’est pas aussi travaillé et le scénario reste globalement assez enfantin. Cependant, la poésie qui s’y dégage permet de passer un moment agréable.




Et voila nous y sommes dernière journée du festival. L’édition 2011 ne restera à regret pas dans les annales. Le public n’a jamais vraiment été au rendez-vous, l’ambiance un peu plus timorée que les «années précédentes  et les projections toujours sympathiques sans pour autant être exceptionnel.


Mais avant de partir, nous sommes allés à la dernière conférence de Bonlieu pour en savoir plus sur le dernier né des studios Bluesky, « Rio ». Carlos Saldanha nous a littéralement emmenés faire un voyage au cœur du Brésil! Ce fut un grand moment vivant, où se côtoyaient couleur, musique, émotion et plaisir. De nombreuses images de production ont émaillé la présentation, nous faisant véritablement plonger dans la pré-production et la production du projet : artworks, voyage d’une partie de l’équipe sur place…

 

Les explications sur le processus de fabrication, très axé sur le procédural (visant à gagner du temps et compenser le budget inférieur à celui d’un film de chez Pixar ou Dreamworks) se sont révélés passionnantes. Nous avons eu la chance de passer un moment privé en sa compagnie et vous apprendrez plus là-dessus dès que nous aurons trouvé le temps de terminer le sous-titrage de l’interview.



Pour cette dernière journée du MIFA, le Ministre de la Culture Fréderic Mitterand a eu l’occasion de faire une rapide et remarquée apparition, prenant le temps, au milieu de sa garde rapprochée, de s’attarder sur quelques stands, apparemment triés sur le volet…

BILAN
Si nous reconnaissons être assez déçus par la fréquentation en baisse du salon professionnel, ne prenons pas cet état de fait comme un signe d’une éventuelle mauvaise santé du secteur de l’animation, ce n’est évidemment pas le cas. Beaucoup de projets se préparent, peut-être que nous sommes dans une année charnière entre plusieurs projets et studios d’envergures  qui sont en train de naitre ou de muter. En effet, nous avons eu la chance de faire quelques rencontres de grande qualité et réaliser plusieurs interviews de réalisateurs prestigieux sans avoir à nous battre ou à attendre après des journalistes généralistes qui posent toujours un peu les mêmes questions, généralistes… On peut penser que suite aux 50 ans du festival en 2010, cette édition 2011 offrait un contraste un peu fort en terme de fréquentation et de contenu, mais nous ne nous inquiétons pas sur la qualité de l’an prochain qui devrait être à n’en pas douter au rendez-vous.



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