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Revue : FilterForge 2.0

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Revue de FilterForge 2.0, par Alexis Flamand

Alexis Flamand, bien connu par les utilisateurs de ZBrush via, par exmple, les DVDs de formation qu’il a réalisés, nous propose aujourd’hui une revue de FilterForge, disponible en standalone ou sous forme de plugin, qui a de nombreuses applications 2D et 3D.

Un grand merci à lui pour cet article ! N’hésitez d’ailleurs pas à lui rendre visite sur 3DSaloon.fr, nouveau site communautaire 3D qu’il a lancé avec quelques autres personnes.

 

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Deux pour le prix d’un

Filter Forge est un logiciel de création de texture, mais aussi de modification d’images. Il se présente sous la forme d’un plugin Photoshop, compatible avec de nombreux logiciels de retouche d’image (Painter, Photo Paint, ainsi que Paint Shop pro et Photo Impact), mais aussi sous la forme d’un programme exécutable de manière indépendante. L’avantage de l’emploi sous forme de plugin est, bien entendu, de pouvoir utiliser des sélections, chose impossible avec la version autonome.

Que ce soit pour la génération de textures ou la modification d’images, l’interface est identique et commune aux deux facettes du logiciel. A gauche, il suffit de choisir une sous-catégorie de filtres pour que la liste complète s’affiche juste à côté.

 

 

Ensuite, cliquer sur le nom d’un filtre applique tout simplement ce filtre soit sur l’image d’exemple, soit sur celle que vous aurez chargé.

Comme il est très simple de se perdre dans les milliers de filtres disponibles, FF a la bonne idée de proposer un rectangle de recherche où vous pouvez entrer un ou plusieurs mots clef. Dans la rubrique Search apparaît alors le nombre de filtres comportant ce mot, et la liste complète de ceux-ci apparaît à sa droite.


Enfin, sachez qu’il est possible d’enregistrer vos filtres préférés dans une rubrique qui leur est dédiée. Une interface simple, donc, mais redoutablement ergonomique.

 

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L’interface principale de Filter Forge, dans laquelle vous passerez 90 % de votre temps.
En 1, les deux catégories de modules, générateurs en haut et filtres en bas.
En 2, entrez 1 ou plusieurs mots clef, aussitôt les modules apparaissent en 3.
Lorsque vous sélectionnez un module, ici Yellow Rusty Wall, des presets apparaissent en 4.
En 5, une fenêtre vous permet de télécharger plusieurs modules à la fois.
En 6, vous ouvrez l’éditeur qui vous permet de modifier et créer vos filtres. Simple !

 

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Pour pouvoir charger d’autres filtres que ceux livrés par défaut, vous pouvez soit vous connecter sur le site de FF et télécharger gratuitement les filtres qui vous intéressent, soit vous procurer ceux-ci directement depuis l’interface du logiciel, avec une fenêtre de téléchargement indépendante fort bien conçu, avec vignettes et rapatriement multiple.


Et comme vous pouvez facilement mettre à disposition vos créations et même gagner des versions de FF si celles-ci sont populaires, sachez que des nouveautés et des mises à jour d’anciennes textures sont régulièrement offertes, parfois plusieurs dans la journée.


Notez que le téléchargement des différents générateurs est très court, la plupart d’entre eux ne pesant que quelques dizaines de Ko. Même lorsque vous rapatriez les quelques 7 000 filtres et générateurs que comporte le logiciel, ceux-ci ne prendront que 300 Mo sur votre disque dur. Là encore, un avantage de poids comparé à la taille requise par la moindre photographie en haute résolution !

A ma droite, génération de textures

Premier domaine d’utilisation, Filter Forge permet de générer des textures imitant divers environnements tels que murs, sols, pierres ou bois. Ces textures ne sont donc pas des photographies, mais des images générées mathématiquement à partir de diverses fonctions qui, combinées, donnent l’illusion d’avoir à faire aux véritables éléments.


L’avantage ? Admettons que vous désiriez plaquer sur le sol de votre dernière scène 3D un vieux parquet. Vous mettre en quête de la photographie de vos rêves peut prendre du temps, sachant que l’obtention de celle-ci sera le premier pas d’une longue série de modifications : teintes, luminosité et autres réglage afin d’obtenir le résultat souhaité. Ceci fait, il vous faudra peut-être aussi retoucher l’image, car celle-ci pourra éventuellement comporter des reflets inadéquats, ou tout simplement un éclairage qui ne la rendra exploitable que si l’éclairage de votre scène correspond aux ombrages de votre photo.

 

 

textures

 

Quelques textures générées par ordinateur.
Pour chacune d’elles, vous pouvez avec la version Pro créer séparément des maps de diffuse, bump, normal, etc…

 

 

textures

 

Tout est possible avec Filter Forge ! Depuis la création de planètes et astres lumineux jusqu’aux sabres qui vont avec…

 

 

 

Avec une image générée par ordinateur, plus de problème de ce genre ! Luxe supplémentaire, passer par un ordinateur permet de modifier à la volée votre texture avec un résultat immédiat. Ce mur de pierres ne vous convient pas ? Modifiez la largeur des pierres, l’épaisseur du ciment, la différence de teinte entre les briques ! Vous l’avez compris, même si le risque est de produire une texture pas aussi réaliste que celles de la réalité, l’avantage de poids est de pouvoir produire en un minimum de temps la texture qui correspond exactement à celle que vous désirez. Enfin, comble du luxe, il est très simple de faire en sorte que celle-ci boucle sur elle-même, de sorte que vous pouvez couvrir de grands pans de vos objets sans risquer de voir apparaître les inévitables coupures correspondant aux bords d’une photographie !

Côté réalisme, Filter Forge nous gâte, et dans des domaines très variés : on trouve aussi bien des générateurs de planètes que d’environnements urbains ou sols rocailleux, des créateurs d’iris et de globes oculaires, des cloisons métalliques plus ou moins rouillées, des murs à la pelle, des roches à la pioche, des pseudo images satellite, flammes de bougie, grilles et grillages, tout y passe ! A tel point qu’on se demande ce que FF ne propose pas parmi les milliers de générateurs disponibles. Et ne vous y trompez pas : quantité rime souvent avec qualité, et si les générateurs vont du calamiteux à l’excellent, la plupart d’entre eux permettent de couvrir avec les honneurs une impressionnante quantité de cas.

 

 

Un tigre dans mon générateur

Comme si cela ne suffisait pas, chaque générateur est livré avec des presets plus ou moins nombreux, en général une petite dizaine, qui permettent de se faire une idée de ce qu’on peut s’attendre à réaliser avec le générateur choisi.

Vous voulez entrer dans les détails ? Pas de problème : chaque générateur est livré avec de nombreuses glissières, propres à ce générateur, qui permettent de régler les différents paramètres à la base de la création de la texture. Une cloison rouillée ? Vous pouvez modifier la quantité de rouille de cette cloison, mais aussi sa couleur, la quantité de peinture que comporte le mur, le nombre éventuel de panneaux qui la composent, etc… et si vous désirez explorer de nouveaux horizons, un bouton permet de faire varier aléatoirement les paramètres. Qui dit hasard ne dit pas forcément chaos, car FF vous permet d’employer trois degrés de randomization : on peut donc étaler les variations depuis de subtiles différences jusqu’à des extrêmes n’ayant plus qu’un rapport lointain avec la texture d’origine.

Parmi ces glissières, celle concernant la taille n’est pas la moins utile, et pour cause : FF n’est pas dépendant de la résolution. Les détails étant générés mathématiquement, lorsque vous créez une image de très grande taille, FF génère tout simplement des détails plus fins, comme si vous vous zoomiez sur la cloison rouillée. On évacue ainsi un problème de poids : le fait d’être limité dans l’utilisation d’une photo par la taille de celle-ci. Ici, aucun de danger de pixellisation suite à un agrandissement trop important, et vous pouvez demeurer serein jusqu’à des résolutions aussi monstrueuses que 65 000 pixels de large, même si le temps de génération s’en ressent. A ce propos, celui-ci diffère grandement d’un générateur à l’autre. Parfois très rapide, il peut aussi bigrement traîner en longueur, y compris pour des modules dont la durée de génération peut surprendre en regard de la simplicité des motifs produits.

Notez que même lorsque le temps de rendu est important, la fenêtre demeure pleinement fonctionnel, et l’on peut zoomer ou se déplacer à loisir sans assister à une suspension malvenue du programme. Par bonheur, le logiciel tire profit de la présence de plusieurs processeurs, une bonne chose lorsqu’on expérimente des modules gourmands en ressources machine.

 

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Génération à gogo

Quand on entre dans les détails, on découvre que FF ne se contente pas d’être un simple générateur sans ambition. En effet, la génération en 16 bits est possible, mais aussi en 32 bits, avec l’exportation possible dans des formats HDR tels que openEXR ou PFM. Le détail est poussé jusqu’à offrir à l’utilisateur un sélecteur de couleurs lui aussi en virgule flottante.

 

 

Celui-ci propose d’ailleurs aussi des valeurs négatives ! Au final, on dispose donc d’atouts de poids pour générer des textures possédant une gamme de nuances colorées extrêmement étendue.

 

hdrColor inspector

A gauche, le sélecteur de couleur HDR avec virgule flottante, à droite la pipette elle-même capable d’afficher les couleurs HDR.

 

 

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