Laurent Nivalle – Citroën Design Center

Citroën Survolt

Citroën Survolt

 

3DVF : Les logiciels utilisés ont été 3ds max, Vray et After Effects : pourquoi ces choix ?


L.N. : Nous utilisons ces outils depuis plusieurs années et à l’époque après avoir réalisé un benchmark il s’est avéré que c’était pour nous le meilleur choix.


95% de nos réalisations sont des images et nous sommes une équipe de deux personnes à travailler sur ces images calculées. À l’époque il a été assez compliqué d’obtenir ces logiciels d’imagerie, et il est impensable d’un point de vue logistique interne de changer du jour au lendemain. Comme nous n’avons pas la souplesse d’une boite de production pour pouvoir nous adapter en fonction des besoins, nous restons sur cette configuration qui nous permet de répondre à la demande.

3DVF : Progiss est cité dans les remerciements ; quelle a été leur implication dans ce projet, en quoi ont-ils su vous aider ?


L.N. : Progiss nous a été d’une grande aide pour mener à bien ce projet en nous fournissant des solutions de calculs que nous ne disposions pas et aussi en nous proposant de l’aide en la personne de Nils Bessis qui nous a aidé sur les fx du film.

 

Citroën Revolte - modèle en glaise

Citroën Revolte – modèle en Glaise – Photo Laurent Nivalle

 

3DVF : Votre travail au sein du Centre de Création Citroën fait que vous mettez souvent en scène le même type de produit ; comment faites-vous pour ne pas vous répéter ?


L.N. : Peut-être parce que mes sources d’inspirations ne sont pas dans l’automobile. Je ne fais pas d’images en regardant ce que font les autres constructeurs. J’ai une démarche et une réflexion de designer. Ce métier nécessite d’être à l’écoute des tendances, des envies et de l’évolution des gens, de s’imprégner de ce qui se passe dans la société, la mode, le graphisme, les styles de vie, l’architecture, l’art moderne, la photographie, les films, la musique… etc.


Nous travaillons sur  un produit de consommation,  une voiture, qui possède une personnalité et qui doit s’inscrire dans un univers qui doit lui ressembler. Je vais donc puiser dans mes ressentis et je les adapte au concept.


La mode est très influente car c’est un milieu en perpétuelle évolution et avant-gardiste. Je trouve qu’il y a une alchimie qui fonctionne bien entre Citroën et la mode.

3DVF : Vos différents travaux (Survolt, Revolte, Citroën DS High Rider Concept, …) montrent une très grande maîtrise de l’éclairage, qui est évidemment primordial pour ce type de rendu. Comment travaillez-vous sur ce point ?


L.N. : Je suis pointilleux sur tous les aspects d’une image, mais je le suis davantage  sur l’éclairage. Il est l’élément premier qui donne vie à tout le reste. La perception du volume général, les subtilités des surfaces, les matières  sont sublimés par la lumière. Aucun reflet n’est ajouté sur nos images dans Photoshop pour conserver une lecture parfaite et juste des surfaces et avoir une image la plus pure. Trop d’images aujourd’hui sont retouchées, des reflets sont ajoutés n’importe comment sans même connaitre le galbe de la surface, en 3D qu’en photo.

 

Citroën Lacoste

Citroën Lacoste

 

3DVF : Vous  pratiquez aussi la photo ; en quoi cette activité a-t-elle une influence sur votre travail orienté 3D chez Citroën, et réciproquement ?


L.N. : La photo est venue assez tard, il y a 5 ans mais j’ai toujours travaillé avec des photos pour réaliser des planches tendances et d’ambiances. Je ne sais pas si ça influe ou non mon approche de la 3D car j’aborde différemment les deux outils.


La 3D est très réfléchie avec un travail en amont et où je crée tout de A à Z tandis qu’en photo je suis spontané. Je prends ce qui s’offre à moi et je ne travaille pratiquement qu’en lumière naturelle.


En images 3D pour Citroën je ne peux pas aller aussi loin que je le voudrais, car on me repousse dans des choses davantage consensuelles et purement automobiles. J’aimerais proposer des ambiances plus marquées et plus fortes comme ce que je fais en photo. J’aime les partis pris.

Peut-être que notre dernier projet  Citroën Lacoste est le plus abouti. Nous avions d’un côté des images 3D de la voiture et de l’autre le film réalisé cette fois complètement en réel.


La direction artistique que je proposais, impliquait de shooter des fonds et du HDRI pour y intégrer la voiture et c’était nouveau pour nous, car nous n’utilisons jamais de HDRI.


Nous devions conserver une certaine cohérence entre le film, les 3D et des photos avec mannequins d’où une réflexion davantage globale en amont sur le process, la lumière et la chromie de l’ensemble.


D’autant plus que les fonds des images ont été shootés en Normandie début août et le film et les photos avec mannequins réalisés en Camargue début septembre.

 


Citroën Lacoste concept – Paris Motorshow 2010

 

Anniina Puonti

 

Photo Laurent Nivalle – modèle Anniina Puonti

 

Frieda

 

Modèle Frieda – Photo laurent Nivalle

 

3DVF : Comment voyez-vous évoluer votre activité dans les années à venir ?


L.N. : Davantage dans la photo et la réalisation peut-être, travaillant pour d’autres domaines en plus de l’automobile. J’ai toujours l’envie de raconter des choses en automobile mais pour d’autres marques. La mode m’intéresse aussi forcément.
Je garderai aussi un pied dans la 3D car c’est un outil intéressant et complémentaire à la photo.

Pour en savoir plus :

 

– Le site officiel de Laurent Nivalle (voir notamment la page dédiée au projet Survolt)

– Sa Galerie Flickr : photos, et quelques rendus 3D.

Section du site Citroën consacrée aux concept-cars, dont Revolte, Survolt, …

 

Citroën DS High Rider Concept


Citroën DS High Rider Concept

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