Chez Eddy

La copine à la taille fine, de grands yeux, un petit nez retroussé, et semble plutôt mignonne. En la voyant , on devait se demander ce qu’elle pouvait trouver à Oedipe, qui ne s’occupe que de son propre avenir.

Elle devait également avoir un côté « maternelle » (symbolisé par une poitrine généreuse). Sa coiffure lui donne également un léger côté « moderne » de même que son décolté.

Dilemme est un Dieu assez étrange. Il n’a pas l’air très sur de lui, il est toujours hésitant, il est petit, il a une tête d' »œuf » bref, il est totalement différent de l’image classique du Dieu grecque.

Il devait aussi avoir côté « gaffeur », avec son petit nez retroussé.

Le père d’Oedipe: En tant que Roi de Thèbes, nous avons voulu faire un personnage imposant, fort, et hautain. Il a des allures de chef de guerre. Sa barbe est Rousse, comme les cheveux d’Oedipe.

Cet élément sert à comprendre qu’il s’agit du père d’Oedipe. De même, son casque est un mélange du casque Spartiate et du casque de Dark Vador. Une référence qui renvoie une nouvelle fois à ce lien père/fils.

Le Sphinx: Il devait être imposant pour dissuader quiconque de vouloir entrer dans la ville de Thèbes. Néanmoins, le Sphinx passe son temps assis à poser des questions et manger ceux qui ne savent répondre.

C’est devenu une énorme baudruche qui n’a plus vraiment l’air d’un Sphinx élégant et « félin ». Lassé de son rôle, il ressemble d’avantage à une vieille mégère aigri.

Oedipe ne devait pas ressembler à un héros comme c’est le cas de beaucoup de personnages issues des mythes de la Grèce Antique.

Il a un côté « beau gosse », porte son glaive comme un accessoire de mode, et a plutôt l’allure d’un jeune adolescent prêt à profiter de la vie. Cette apparence n’empêche pas son double de faire preuve d’un comportement plus « mature ».

Oedipe n’est pas un guerrier, mais est un jeune homme bien portant, capable de se défendre si la situation l’exige. Autre détail, son menton prononcé qui tremble lorsqu’il exprime sa tristesse, un peu comme un enfant pleurant devant sa mère. Ses cheveux roux sont un des éléments permettant d’identifier sa parenté avec le roi Thèbes.

3DVF : On constate très vite un joli travail sur l’animation des personnages ainsi que leurs expressions faciales.

Comment s’est déroulée cette partie de la production, vue que vous vous êtes même offert le luxe d’en rajouter au générique de fin.

Frederic Caro : La partie animation a été réalisée par Renaut Madeline et Jonathan Perez. Ils se sont partagés les séquences en se donnant des objectifs pour réaliser un certain nombre de plans d’animations par semaine.

Jonathan Perez : Ayant commencé cette partie de la production un peu tard et au vu de l’importance et de la quantité d’animations à fournir dans le film, nous savions qu’il ne fallait pas traîner. Nous avons donc pris beaucoup de référence dans des films, mais nous nous sommes essentiellement filmés. Une fois la vidéo pour le plan valide, le passage en 3D ce fit plus aisément. Au bout du compte ça a fini par payer. Nous avons fini avant la date que nous nous étions fixée et grâce à ce gain de temps nous avons pu nous faire plaisir en enrichissant  le générique!

Thiery Bleton : Nous avions très peur de ne pas arriver à un résultat de qualité dans ce domaine car la dead-line approchait et nous étions toujours sur l’animatique avec des personnages de référence. Le fait d’avoir bien préparé cette dernière, d’avoir cherché des animations de référence dans divers films, et de s’être filmé en jouant les plans nous a permis d’avancer plus vite que nous ne le pensions.

Le plus dur n’a pas été l’animation en elle-même mais plutôt la phase de recherche de l’acting.

Une fois lancés, les plans tombaient à un très bon rythme ce qui nous a permis d’enclencher le cycle de rendu et de terminer le film beaucoup plus tôt que prévu, nous laissant le privilège de faire un générique et de pouvoir retoucher le plus de défauts possible.

Renaud Madeline : Nous avons d’abord pas mal cherché comment pourrait se comporter Oedipe. Il fallait que l’on le connaisse comme une vraie personne, savoir comment il réagirait à telle ou telle situation et c’est pourquoi nous nous sommes beaucoup filmé pour apprendre à jouer le rôle des personnages !

Nous avons ensuite mis les poses clés de l’animation sur tout le film et nous avons fait monter l’animation étape par étape sur tout le film !

C’est pourquoi il a été très facile de reprendre des animations au début car nous n’avions qu’à retoucher quelques clés. Une fois que nous étions satisfaits de l’ensemble général du film en pose clefs nous avons pu rajouter les inters amorties etc …

Frederic Caro : Le travail a pris environ 3 mois et s’est terminé largement dans les temps, leur laissant la liberté de faire des animations bonus à la fin du film. Nous pensions vraiment que cette partie serait plus longue car il y avait beaucoup de travail au niveau des expressions faciales et de l’acting, mais cela a très bien marché.

3DVF : Une chanson à même été composée pour le film ! Que pouvez-vous dire sur sa mise en place et le travail d’animation là dessus ?

Thiery Bleton : J’ai écrit la chanson dés le début de l’année pour que nous puissions savoir le temps exact de la séquence dés le départ. C’est certainement la seul chose qui n’ai pas bougé du début à la fin dans le film. Nous avons beaucoup testé la séquence en animatique . Elle est restée très légère au départ avec peu de plans, mais déjà comportant les plans principaux. Dès que nous avons eu plus de temps pour nous y pencher nous avons rajouté et remonté cette dernière afin de donner une progression et plus d’importance à la foule. Le plus dur a été de rendre la séquence.

Frederic Caro : Le passage à l’animation a permis d’améliorer la « chorégraphie », les animateurs se sont filmés et ont ainsi apporté des idées neuves et de la crédibilité à l’ensemble. Cette séquence nous tenait vraiment à cœur et nous avons parfois du revoir un certain nombre de plans pour la rendre la plus dynamique possible et cohérente avec la chanson composé par Thierry Bleton, et l’histoire.

Renaud Madeline : Nous avions à animer plus de personnages secondaires ! Nous avons donc animé Oedipe en premier lieu puis une fois que l’animation de Oedipe était fini nous avons fait plusieurs cycles pour les personnages secondaires que nous avons dupliqués et changer le timing.

Jonathan Perez : La musique a été composée par Thierry et un autre ami à nous, Ali Reddane (un des réalisateurs de « Gye Nyame »). Une fois la musique en poche, le storyboard fut plaisant a mettre en place! Les règles des raccords de plan et autre s’en trouvaient complètement renversés dans cette séquence « clip ».

Nous savions que nous pouvions nous le permettre sans perdre le spectateur. Le travail d’animation n’était pas bien différent des autres séquences, la grosse difficulté de ces plans fut le nombre assez conséquent de personnages à l’écran! Les temps de rendu s’en retrouvaient multipliés, et chaque erreur nous coûtait un temps précieux.

3DVF : Le travail sur le rendu et l’éclairage a lui aussi été particulièrement travaillé.

Pouvez vous nous parler de la création des atmosphères, de l’éclairage et du rendu des principaux plans ?

Frederic Caro : Dès le début du projet, nous souhaitions effectuer la majeure partie du rendu et de l’ambiance en post production. Nous voulions être efficaces et nous savions que nous pouvions nous épargner des temps de rendu très longs pour des résultats pas forcément meilleurs qu’avec un bon travail dans Fusion. Nous avions vu cela dans le making off des indestructibles, et c’était impressionnant.

Jonathan Perez : Nous voulions une ambiance bien spécifique à chaque séquence du film. Nous avons donc sélectionnés toutes les images qui nous intéressaient en terme d’ambiance et nous les avons retravailles afin quelles nous satisfassent totalement. Ensuite ce fut le travail qu’a fait Renaud sur le compositing qui a donné toute sa particularité colorimétrique au film.

Renaud Madeline : Nous voulions un aspect visuel fort qui se rapproche plus des films LIVE que des films d’animations classiques. Nos références étaient des films comme Gladiator, 300 … A chaque séquences correspond son ambiance Rose pour l’amour, Rouge pour la confrontation … des caractéristiques simples mais aussi mettant bien en valeur la narration.

La recherche des ambiances se fait à partir des croquis très simplistes qui me permettaient de jouer à ma guise avec plusieurs couleurs. Nous avons donc sorti de ces croquis une palette de couleurs qui a été par la suite réutilisée pendant tout le processus de lighting et compositing.

Thiery Bleton : Pour le rendu, nous voulions nous rapprocher de celui de Pixar, avec des personnages épurés au design marqué, intégrés dans une univers « réaliste ». Le challenge n’a pas été simple car il nous a fallu créer six environnements différents dont cinq extérieurs.

Frederic Caro : Nous avions énormément de plans à éclairer et des décors un peu complexes. Il a donc fallu faire des éclairages simples (sauf pour les plans les plus importants), afin d’avoir notre direction de lumière et les ombres portées. Ensuite la majeur partie du travail de rendu est effectuée dans Fusion.

Frederic Caro : Cette expérience permet de se faire une idée du travail sur la production de films d’animation. Cette troisième année à l’ESMA nous apprend le plus de choses, c’est en effet la plus complète mais aussi la plus éprouvante. Elle nous apprend à faire face au travail d’équipe, à nos qualités et nos défauts, et elle donne un avant goût de ce qui nous attend dans les entreprises.

C’est un réel soulagement que d’arriver à la fin, et de voir sa réalisation comme un vrai film. Nous avons été soutenus par les enseignants, qui nous ont très bien préparés durant la formation à l’ESMA, une école qui bénéficie d’un vrai suivi et d’un réel encadrement.

Thiery Bleton : Pour moi cela restera une expérience incroyable ! Ce fut un travail de longue haleine avec des hauts, des bas, des coups de gueules, des prises de têtes, des choix difficiles, apprendre les concessions, mais aussi beaucoup de moments de plaisir, de rigolades et de partage. C’est certainement la seule fois de notre vie que nous pourrons réaliser de A a Z un court métrage et c’est une grande chance de l’avoir fait.

L’ensemble de la formation et de très grande qualité, l’équipe pédagogique elle aussi est composée de réels professionnels qui nous encadrés durant ces trois ans. Trois ans c’est long mais il y a tellement de choses à apprendre que je pense qu’une quatrième année ne serait que bénéfique pour la qualité des films futurs.

Chaque année les films de fin d’études repoussent les limites, il y a une sorte de  » Compétition amicale » entre les anciens et les nouveaux Troisième année, une sorte d’envie de faire mieux que le film qu’ils préfèrent de l’année d’avant. Alors bonne chance à la promo 2010 Oedipe vous surveille ! :p

Renaud Madeline : Cette année fut une GRANDE expérience pour moi et sûrement une des plus belles années de ma vie ( ça fait un peu cliché mais ceux qui l’on vécu vous diront la même chose !). Beaucoup de travail, c’est vrai, mais pouvoir réaliser SON court métrage est vraiment passionnant.

L’ensemble de la formation à l’ESMA est vraiment d’un très bon niveau et maintenant que nous sommes dans le monde du travail on se rend vraiment compte à quel point cette école prépare bien ses élèves au métier du cinéma d’animation !

Jonathan Perez : Ce fut une des années les plus mémorables de ma vie. Pouvoir créer un film de A a Z n’est pas une chose que l’ont pourra faire tous les jours. Notre groupe a plutôt bien fonctionné et toujours dans la bonne humeur (au détriment du calme de certains soirs!! 😉 ).

En ce qui concerne la formation de l’ESMA, elle fut extrêmement enrichissante. L’équipe pédagogique est exceptionnelle, complémentaire et à l’écoute. Je m’en rend compte encore plus maintenant dans le milieu professionnel. Merci à eux.