Interview : Michel Breton
Géologue de formation, Michel breton a contracté le virus de l’infographie il y a une dizaine d’années. Après une formation en autodidacte, il utilise désormais quotidiennement la 3D sur le plan professionnel.
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3DVF : Bonjour Michel, et merci d’avoir accepté cette interview. Pourrais-tu pour commencer nous présenter ton parcours ?
Michel Breton : Bonjour à toutes et à tous, je suis un géologue de terrain, qui ne voit pas le relief (sérieux…), qui a été séduit par les premières techniques de 3D appliquées aux images satellites et qui en a fait son Master… C’était il y a longtemps, en 1992, et puis, il fallait bien manger, j’ai donc vendu des ordinateurs à la FNAC, puis commercial dans la vente de produits du BTP, là aussi Alimentaire mon cher Watson… Le commercial est un monde rude, mais on en ressort avec un bon bagage. J’en suis aussi sorti (en 1995) parce que je faisais une allergie à la cravate… Un bureau d’ingénierie avait besoin d’un géologue pour superviser l’ensemble des études, j’ai signé… Et puis peu de temps après… Alléluia, les études géologiques furent sous-traitées et l’on me demanda de trouver une autre activité pour compenser cette perte ; en accord avec ma direction, j’ai décidé de mettre sur pied un département chargé des illustrations. En 2D d’abord, puis en 3D que nous sous-traitions, puis voyant le sous-traitant s’amuser, je me suis dit pourquoi pas m’amuser aussi, ça à l’air cool… C’était en 1999. |
Passer de la géologie à la 3D est très atypique… La transition a-t-elle été douce, ou est-ce qu’au contraire ton travail quotidien a évolué brutalement ?
Passer de la géologie à la 3D était naturel, car en géologie, le jonglage entre la disposition d’éléments dans l’espace est quotidienne, par exemple, il faut être capable d’imaginer une série de couches superposées, leurs différentes déformations et quelquefois les failles qui les coupent. Ca me faisait souvent penser au jeu du Tetris 3D (oui, je sais ça date, mais je suis d’un autre siècle…) et puis au contact des clients, je me suis aperçu que peu d’entre eux ne savaient lire un plan, les images 3D compensaient cette lacune.
La transition n’a pas été si brutale car au départ on a fait beaucoup de coupes, de carottes géologiques… Ensuite, quand on a arrêté la sous-traitance, ce fut un choc… un nouveau monde, il a fallu s’adapter et devenir rapidement autonome et productif.
Le pire fut sûrement d’arriver à susciter le besoin et l’envie chez nos clients, on est en 2010… ???…. Ouaaiiiiiiis, j’ai réussi! |
Ancien projet pour un client : plateau représentant une ville et ses industries. Dôme de lumière pour l’éclairage, pas encore d’utilisation de Mental Ray.
Quels types de projets as-tu été amené à réaliser ?
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Quels logiciels utilises-tu pour la 3D ? Qu’est-ce qui a déterminé ton choix ?
D’abord 3DSVIZ parce que c’était compatible avec Autocad et pas cher, ensuite 3DSMAX. Ca c’est pour la base. Ensuite Poser mais en fait je l’utilise très peu, Combustion au début mais maintenant, l’agence vidéo gère toute la post-production sous After Effects.
J’ai utilisé XDof pendant un temps, et puis aussi les produits de Bionatics, mais j’ai trouvé des limites en terme de qualité d’image et en terme de stabilité de la chaîne graphique. Donc, maintenant je me tourne vers les végétaux de Evermotion et j’en suis totalement satisfait.
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Images issues du projet pour Saint-Malo. Rendu sous Vue.
Peux-tu également nous décrire ta configuration matérielle actuelle ?
Dans un avenir très proche, il est envisagé l’achat d’une station HP Z600, de deux bons gros écrans et de lames de calcul et d’une serveur de sauvegarde … |
Dans des projets orientés vers les grands process industriels, quelle est ta marge de manœuvre sur le plan artistique ?
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J’aimerais revenir sur le projet MOB (Maison à Ossature Bois) sur lequel tu as travaillé.
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Comment as-tu travaillé sur ce projet ?
En fait, des maisons emplies de bon sens, dans une conversation mondaine, ça fait moins chic, mais c’est pareil …), donc j’étais au milieu du terrain depuis quelques minutes, quand… j’ai tout replié et suis rentré, la Normandie, c’est parfois pluvieux.
Sérieusement, ce que je veux dire, c’est que j’ai réellement passé du temps à imaginer, ressentir, puis ensuite retranscrire ça sous forme de dessin.
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Quelques images de la MOB (maison à ossature bois).
Quelles difficultés as-tu rencontrées, comment as-tu fait pour les dépasser ?
Bon maintenant, je ne suis pas architecte non plus, donc dans un an ou deux, je me rendrais compte que j’avais tout faux et que c’est une barraque impossible à vivre. Mais comme pour pallier à cet écueil, je me suis énormement documenté, j’ai beaucoup lu, je ne partais pas trop dans l’inconnu. Enfin, et le plus important, j’ai croisé les informations recueillies dans les livres avec l’expérience de terrain de certains professionnels. Quand je ne rencontrais pas de contradictions, je fonçais … |
Nous évoquions tout à l’heure ton parcours ; la formation en autodidacte n’est pas forcément une chose facile… Quels ont été les plus gros obstacles durant cette reconversion, et comment les as-tu surmontés ?
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Une partie de ta formation est issue de Progiss ; pourquoi les avoir choisis ? Quelle est la valeur ajoutée de ce type de formation, selon toi ?
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Quels conseils donnerais-tu à des personnes intéressées par une évolution de carrière similaire à la tienne, avec une évolution progressive vers la 3D ?
Quels sont tes projets pour les mois et années à venir ? Finir ma maison à ossature bois… Créer ma propre structure, me former à motion builder…
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Rendu d’une usine sous Mental Ray, et… Première image rendue sous Mental Ray !
Pour finir, y a-t-il une question que je n’ai pas posée mais que tu aurais aimé aborder ?
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– En 1., toute la série Lanfeust des étoiles et les séries connexes, un grand Kifff |