Happy Feet – Guillaume Ruegg (Animal Logic)

3DVF : Quels sont les projet sur lequels tu es intervenu et dont tu es le plus satisfait aujourd’hui ?

Marc Simonetti : Je pense qu’il s’agit pour moi de la couverture de « Perdido street station » de China Miéville, car même si l’illustration n’est pas exempte de défauts, je la trouve fidèle à l’idée que j’avais du livre. Je suis aussi fier d’avoir gagné le contest blizzard dans la catégorie diablo, la reconnaissance fait toujours plaisir. 🙂

3DVF : Quelles conseils donnerais-tu aux jeunes et aux moins jeunes illustrateurs qui te lisent en vue de se perfectionner  ?

Marc Simonetti : Voici quelques conseils sachant qu’en fin de compte seul le travail et la passion payent:
-Faire des études d’après nature est un excellent exercice qui permet de couvrir tous les aspects du dessin et de la peinture.
-Etre ambitieux et ne pas hésiter à passer du temps sur des sujets qui paraissent à priori trop laborieux comme un personnage perdu dans une ville futuriste quand on ne sait faire que des personnages, ou deux armées qui s’affrontent lorsque l’on n’est pas à l’aise avec les personnages, etc, etc. -Changer ses habitudes pour ne pas tomber dans des systématismes: travailler en niveaux de gris ou travailler directement en couleurs, changer d’applications de artrage à painter, varier les sujets, les formats, les cadrages.
-Passer du temps à regarder les oeuvres des maîtres, aller aux musées, etc, etc…
-Rester humble 😀

3DVF : En observant la monté en puissance de picroprocesseur, que penses-tu de l’évolution des outils de création numérique ?

Je pense que cela amènera sûrement d’autres façons de travailler, peut être plus intuitives dans la lignée des zbrushs et mudbox en 3D, et que cela permettra de développer des logiciels aptes à gérer le mélange des couleurs plus réalistiquement que painter ou artrage.

Marc Simonetti : Je pense plutôt qu’ils ont tendance à s’en rapprocher, comme l’évolution de la 3D qui est passé du déplacements de vertex à la simulation de modelage à l’argile. La maîtrise des outils traditionnels est un gros plus pour l’évolution d’un artiste.  Les règles pour créer une image sont les mêmes en tradi et en numérique et le fait d’avoir des limites physiques à son travail (pas de undo, ou de palette illimitée de couleurs, ou de calques) apporte de la rigueur et de la méthode.
Actuellement, je me sentirais bien désemparé sans photoshop par exemple, et je compte faire évoluer ma façon de travailler avec les futurs outils.

3DVF : En tant qu’illustrateur, que penses tu des avancés faites dans le monde de la 3d temps réelle et plus particulièrement du jeu vidéo ?

Marc Simonetti : J’ai un avis assez mitigé dessus, car on a tendance à aller de plus en plus dans de la technique pour faire de l’esthétique, alors que finalement le gameplay reste le point primordial et que ce n’est pas la résolution visuelle d’un jeu qui définit sa beauté (par exemple « ico »). Ayant été modeleur décor, j’appréciais assez le fait de faire l’éclairage de façon manuelle en l’ajustant au vertex color, il me semble qu’il est maintenant plus difficile de « tricher » que précedemment.
Cela dit j’ai été scotché comme tout le monde lors des premières images du dernier unreal…

3DVF : Pour terminer, un petit mots pour les lecteurs de 3DVF qui te découvrent ou en apprennent un peu plus sur ton parcours en lisant cette interview ?

Marc Simonetti : Merci d’avoir lu l’interview!