Régis Hervagault

 

 

 

 

3DVF : Votre approche de la lumière est également particulièrement originale, pouvez-vous nous en dire plus là-dessus ?


Régis Hervagault : J’ai toujours été fasciné par les reflets et très curieux des effets visuels insolites qu’on peut observer dans la vie quotidienne.

Après avoir ingurgité les bases de l’optique à l’université et décortiqué un ray-tracer, j’ai décidé d’abuser des bonnes choses et notamment des modes de fusion de calques dans photoshop/after-effects. Je reconnais surtout des influences plutôt disparates comme le graffiti, le tatouage tribal, les light-shows de Pink Floyd et le flou de David Hamilton. Peut être aussi le goût de ne pas forcément faire comme tout le monde…

 

 

 

3DVF : Les effets de caustiques sont particulièrement intéressants dans le film, pouvez-vous nous en dire plus sur la technique utilisée ?


Régis Hervagault : Ce sont de vraies fausses caustiques. Elles ont été calculées en 2D avec une passe de profondeur comme carte d’obstruction pour les sources lumineuses dans after effects par l’excellent plugin zborntoy. Comme beaucoup de paramètres de l’animation, l’opacité et l’intensité de plusieurs calques d’effets étaient pilotés par des valeurs issues de l’échantillonage sonore afin d’obtenir un effet plus organique.

 

3DVF : Quelle a été votre volonté à travers le projet ?


Régis Hervagault : C’est le fameux « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme… » dont le concept remonte au philosophe grec Anaxagore qui m’a inspiré.

Depuis longtemps, je voulais réaliser une visualisation explicite et scotchante de sa cosmologie en appliquant des règles strictes mais simples à partir de nombres remarquables, suites géométriques, etc… Un moyen de jouer avec l’alternance entre le chaos manifeste et l’ordre sous jacent, suggérer la perfection du motif qui se profile dans ses étapes transitoires.

 

 

 

 

3DVF : Pouvez-vous nous en dire plus sur le travail d’animation de celui-ci ?


Régis Hervagault : À l’époque, j’expérimentais différentes techniques pour piloter des paramètres d’animation par un flux sonore. J’avais participé à une workshop du festival Futuresonic à Manchester utilisant puredata, python et blender pour transformer en temps réel l’analyse du contenu musical en images de synthèse. Le résultat était synchrone mais assez brut et peu esthétique ; je voulais réaliser quelque chose de plus fluide et serein et surtout pouvoir précalculer des images plus sophistiquées.

  J’ai tiré parti de soundkeys et de techniques simples comme la transformation de Fourier pour extraire des valeurs à injecter dans les nombreuxs paramètres du logiciel groboto et de toute la chaine de post-traitement des images. Il y a eu ensuite un laborieux travail manuel de recalage de chaque étape-clef afin d’obtenir quelque chose d’agréable à regarder et qui s’accorde avec l’ambiance générale. Puis de multiples rendus d’images intermédiaires avec repassage dans une autre série de traitement 2D. J’apparente celà à un processus d’hybridation qui consiste à « en remettre une couche » et recombiner l’existant pour générer des artefacts.

 

 

 

3DVF : Avez-vous une approche commerciale pour un projet de ce type ou est-ce purement psychédélico-artistique ?


Régis Hervagault : Un peu les deux : disons que ça me vient sans effort particulier donc c’est le genre de visuel que j’envisage spontanément quand on m’en donne la possibilité.

Dans ce cas précis, il s’agissait d’une demande avec délai/budget serrés et carte blanche sur le contenu avec la consigne de ne pas en faire trop non plus pour ne pas voler la vedette au robot et musiciens. A l’issue de cette soirée, j’ai eu la chance de rebondir sur un autre projet dans le même sens après discussion avec l’un des spectateurs.


 

 

3DVF : On peut facilement imaginer que vous êtes désormais sur des nouveaux projets, pouvez-vous nous en dire quelques mots à défaut de pouvoir tout dévoiler ?


Régis Hervagault : Dans un tout autre registre, je réalise actuellement une série de captations environnementales, portraits urbains et time-lapses sous la forme d’un vidéo-journal. C’est l’occasion de passer du temps au grand air pendant la période estivale et de retrouver d’autre outils comme le reflex et la vidéo. Pour cet hiver, il va se passer sur modo401 avec les réplicateurs etc…

 

 


3DVF : Pour conclure, un petit mot à l’attention des lecteurs de 3DVF, qui abordent chacun l’image numérique sous bien des aspects, tant divers que variés ?


Régis Hervagault : Il n’y a pas vraiment de limites à l’imagination et les outils sont là… Alors j’encourage chacun à écouter attentivement son intuition pour vivre sa passion créative à 100% et exprimer son talent.

 


Merci Régis pour cette interview très enrichissante et nous lui souhaitons bon courage.

 

 

Voir son site internet.

Voir la vidéo Sphère.

 



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