HUGH – Court-métrage ESMA



3DVF : Quelle sont les étapes les plus complexes à vos yeux ?

SYLVAIN : Les étapes les plus complexes? Le scénario et la mise en scène pour que ça convienne à tout le monde ce n’est vraiment pas évident. Ensuite il y a bien sur les problèmes techniques que nous avons eu du mal à résoudre ( les poils de l’ours, Dynamiques des personnages, des scènes dont aucun rendu ne peut se faire etc…), mais dans l’ensemble ça c’est plutôt bien passé.


MATHIEU : Faire émerger un scénario construit et sensé, à partir d’un concept ou d’une simple idée est un travail difficile et semé d’embuches. Le travail d’écriture est indispensable et passionnant mais terriblement délicat, d’autant plus que ce n’est pas forcément notre domaine de prédilection. Il a fallu se faire violence. Pour ma part le plus complexe cette année fut véritablement la mise en place de l’histoire de l’animatique au montage final. C’est une énorme machine en perpétuel mouvement, et le moins que l’on puisse dire c’est que l’on n’était pas toujours à l’aise. On s’est souvent demandé si on allait s’en sortir. Les cheveux blancs sont là pour en témoigner!


AURORE : C’est sans doute bien justement la réalisation, concilier le rythme du montage et les idées du scenario.


3DVF : D’autre projet en vue ?

SYLVAIN : Oui bien sûr, nous avons déjà présenté avec Mathieu un dossier à une boite de production, pour faire de HUGH une série de 52 épisodes de 7 minutes. Nous attendons la réponse des chaines, en espérant qu’ils soient convaincus de la faisabilité du projet. Pour ma part, d’autres projets verront le jour prochainement, court métrage, illustrations etc…et puis si tout ce passe bien, je vais rejoindre les équipes de Bibofilm à Nice, pour participer à un long métrage full 3D, réalisé par Eric Bergeron (Gang de requin, Eldorado etc…). Wait and see.


MATHIEU : Pas de projet concret en vue pour le moment si ce n’est peut-être de faire de « HUGH » une série pour enfants ( nous sommes en contact avec la société de production CUBE avec laquelle on travaille sur un dossier) et l’envie de travailler ou retravailler avec des amis rencontrés à l’ESMA. Rien de fait pour l’instant, mais des ambitions et des envies communes. Je suis en attendant très impatient de travailler et de me confronter aux exigences d’un vrai job, rémunéré! Je pense que Nwave me permettra d’apprendre beaucoup et je suis très heureux de commencer avec eux.


FRANCOIS : Oui je vais bientôt rejoindre la production d’un long métrage 3D  » Un monstre a Paris  » réalisé par Eric Bergeron avec l’équipe de Bibofilms et Pumpkin 3d.


AURORE : Pleins, mais il faut trouver du travail avant tout (c’est un projet qui prend du temps!).


3DVF : Pouvez-vous nous parler de votre point de vue face aux évolutions des logiciels de création graphiques ?

SYLVAIN :
ça évolue plutôt très vite en ce qui concerne les nouveaux soft, je pense bien sûr à Zbrush et Mudbox pour ne citer qu’eux. Ils présentent de nouvelles façons de travailler et
d’appréhender les 3 dimensions. Par contre les logiciels « généralistes » tel que Maya, 3Dsmax n’évolue plus trop, ils nous sortent une nouvelle version chaque années. Chaque nouvelles versions ont, certes de nouvelles fonctionnalités (le Ncloth pour Maya par exemple), mais n’évolue pas dans le bon sens. Les lacunes de chaque soft restent et s’ajoute aux nouvelles, les bugs de l’ancienne version sont certes corrigés mais remplacé par des nouveaux. (humm quelque chose me dit que tu ne vas pas laisser ça sur le site de 3dvf lol ça fait pas trop vendeur :op ). ( ndlr : même pas peur Sylvain ! )

Cela dit, pour la partie 3D, je pense qu’il faudra de plus en plus avoir un soft par spécialité, afin que celui ci soit optimisé. C’est ce qui commence à se passer, Unfold 3D (spécialisé dans le dépliage d’UV), Zbrush (sculpture), MapZone (générateur de maps procédurales), RealFlow (simulation de fluids) etc… Pourvu que ça dure !


MATHIEU :
Tout cela est très excitant, ça va très vite et c’est parfois déroutant. Ne serait ce que cette année durant la réalisation de notre film, un logiciel comme Maya a vu ses versions évoluer, et on a du y faire face (passer de la version 8.0 à 8.5 etc…), et en même temps cela nous a ouvert les portes d’autres possibilités techniques. Mais d’un point de vue général, le champ des possibilités en matière de création artistique devient presqu’infini tant le marché est inondé par de nouvelles avancées technologiques, de nouveaux concepts, des logiciels révolutionnaires… Je pense aux avancées en matière de rendu relayé par la puissance des machines de plus en plus importante, à des logiciels comme Zbrush ou Mudbox, ou à Face Robot qui marque une avancée dans le domaine de l’animation faciale (grâce à la motion capture notamment), etc…


AURORE :
Les logiciels de création graphique ce développe de plus en plus et elle va sans doute être présente dans encore plus de domaines.


3DVF : Rêvez-vous d’un outil particulier qui révolutionnerait le processus de création ou simplement les méthodes de travail ?

SYLVAIN : L’outil idéal ? Un Octo CORE (8 X 4ghz) + 32 Go de ram et 10 Quadro4500 SLI et qui ne plante jamais…utopique ? Oui je sais. Non sinon plus sérieusement, un pc sans fatal error serait déjà un gain de temps énorme. Il est vrai que tout au long de la prod on se dis souvent  » Si on pouvais faire ça on gagnerais 2 jours de taf « . Etant une petite équipe nous n’avons malheureusement pas eu le temps d’apprendre et de développer nos propre tools, mais certain ptit gars sympa sur le net s’en charge pour nous.

MATHIEU : En matière de travail en réseau, de souplesse dans le travail en équipe etc… Tout au long de l’année on s’est souvent fait la réflexion « si on pouvait faire ci ou ça… », dans des domaines bien particuliers. Je me souviens que vers la fin, quand il s’agissait de faire les rendus, on devait souvent passer d’un pc à un autre ( il faut savoir qu’on ne possédait pas de render farm!) et combien de fois on aurait aimer n’avoir qu’une seule souris, qu’un seul clavier pour accéder à toutes les bécanes.

Faire passer la souris d’un écran à un autre sachant qu’il ne s’agirait pas du même pc…on aurait gagné du temps !


Cela dit, tout au long de la prod, on a découvert des plugs qui nous ont facilité la vie, et je suis sûr que tous les outils dont on rêve aujourd’hui sont déjà en phase de développement. Tout ça va très vite, et c’est incroyable de voir à quel point le net est riche de ces petits génies qui créent sans cesse des outils fantastiques pour nous, infographistes ! Pour ma part, je rêve de logiciels stables, de système d’exploitation performant, de pc qui ne grillent pas… J’ai encore le sentiment parfois, malgré les avancées techniques, de faire du bricolage. D’ailleurs notre film n’est que du bricolage! Essayez de construire un avion de ligne avec du scotch et du carton, ce n’est pas évident !


FRANCOIS : Parfois quand les logiciels me font galérer je me demande lequel de moi ou du logiciel est le plus primitifs ( lol )… Il y a tellement de contraintes techniques dans un processus créatif 3D. C’est pourquoi j’espère qu’avec leurs évolutions les logiciels deviendront toujours plus intuitifs.



3DVF : Auriez vous des conseils pour les jeunes infographistes ?

SYLVAIN : Le sommeil et les grasses matinées sont tes-passe temps favoris ? Alors laisse tomber ;o) si ce n’est pas le cas il faut nourrir ses yeux d’images en tous genres : peintures, sculptures, illustrations, films etc… Analyser, comprendre, reproduire et adapter à sa sauce.


MATHIEU : Le plus important je crois c’est de se tenir informé, de sans cesse évoluer et de ne jamais rester sur ses acquis. Les techniques évoluent, les softs aussi, les écoles poussent comme des champignons, c’est un métier en plein essor et on a vite fait de se faire distancer par la génération suivante! Ne vous cantonnez pas à la 3D, l’art est une source d’inspiration vaste et riche. A mon avis on ne peut pas créer sans connaître ce qui existe déjà et être curieux de ce qui a déjà été fait. Faites vous plaisir, rendez vous compte de la chance que vous avez de pouvoir faire ce métier. Ce n’est pas donné à tout le monde d’être payé pour faire quelque chose qu’on aime.


FRANCOIS : J’ai l’air d’un vieux infographistes ?


AURORE : Etre passionné.


3DVF : Pour finir, un petit mot pour les artistes numériques français et les lecteurs du site ?

SYLVAIN :
Tout d’abord merci d’avoir lu jusqu’au bout. Un ptit mot pour les artistes français…il y à de très bon artistes numérique en France et ce n’est pas prés de arrêter. Alors Continuer à nous faire rêver et viendez travailler avec nous, viendez ;o)


MATHIEU : Je suis heureux de pouvoir dire aujourd’hui que je fais partie de cette grande famille de l’infographie. J’espère être à la hauteur 😉 Ne cédez pas tous à la tentation de partir de l’autre côté de l’Atlantique, il y a plein de choses à faire ici en Europe et en France notamment. Montrons aux géants américains, qu’on peut faire aussi bien (avec bien moins d’argent!). Bref, quoi qu’il arrive, faites-vous plaisir!


FRANCOIS : Merci à vous tous qui nous lisez.


AURORE : Merci a tous les artistes qui diffusent leurs travaux par le biais d’internet et bonne chance à ceux qui souhaitent le faire un jour.

Hugh !!!

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