Né d’une idée originale de Philippe Tailliez et Sandrine Auvertin, Pigly est un jeune porcelet encore peu connu du grand public mais promis à un avenir à la hauteur de sa malice. Si vous ne le connaissez pas encore, allez donc voir la bande-annonce sur son site officiel et vérifiez la date de la prochaine diffusion sur Canal +. Déjà récompensé à de nombreux festivals (Prix du Public au Festival de Clermont-Ferrand, Grand Prix du MIFA à Annecy, Prix d’animation Cartoon Network), et récemment nominé aux 3DAwards, Philippe et Sandrine nous prouvent avec leur premier court-métrage que la technique est loin d’être une priorité quand on cherche à raconter une histoire et faire passer des idées. Bénéficiant d’un scénario à plusieurs degrés de lecture, mêlant humour TexAveresque et satyre anti-mondialisation, il a jusqu’à présent séduit un public jeune et adulte et compte bien ne pas s’arrêter à un simple court-métrage.
|
3DVF : Sandrine, Philippe, pouvez-vous nous raconter brièvement votre parcours ?
Philippe : En 1989, après un Bac scientifique à Lille, j’étais très branché dessins et jeux vidéos. J’ai alors décidé de faire mes études supérieures aux Beaux-Arts de Tournai, en Belgique. L’Infographie, c’était vraiment tout nouveau à cette époque, et après 4 années d’études, j’ai été parmi les premiers diplômés de cette section. J’y ai fait mes premières animations, 2D et 3D, et le tout sur Amiga !
Sandrine : Après mes humanités (le Bac Belge), j’ai également intégré les Beaux Arts de Tournai. A la différence de Philippe, je n’étais pas très attirée par les ordinateurs. C’était passionnant, mais nous n’avions aucune idée du métier qui nous attendait.
Philippe : En 1994, mon animation de fin d’année, » The American Patrol « , a eu son petit succès, et m’a permis d’intégrer la plus grosse société Belge de l’époque, Neurones, où j’ai fait mes premières réalisations pro. J’en ai également profité pour finir ma formation en apprenant Softimage…
Sandrine : Après mon diplôme, j’ai aussi travaillé là-bas, mon premier travail pro a été » Zumba « , une petite animation pour Mtv. Puis, après un passage chez Fantôme sur la série » Insectors « , nous avons tous les deux travaillés comme animateurs 3D pendant plusieurs années à l’Usine à Images de Valenciennes. Nous y avons travaillé sur de nombreuses productions, la plus connue étant » Donkey Kong country « , une des premières séries full 3D de 26 minutes. Après cela, nous nous sommes lancés dans le projet » Pigly « …
Philippe : Le film « Pigly » terminé, j’ai à nouveau travaillé comme Animateur 3D Freelance, entre Paris et Bruxelles.
Sandrine : Et de mon côté, en plus du métier d’Animateur 3D, je donne des cours en Belgique.
3DVF : Comment est né Pigly ?
Sandrine : Pigly est sans doute né dans un supermarché. En faisant simplement nos courses, nous avions été intrigués de voir des oiseaux nicher tranquillement dans les plafonds des supermarchés, piquant de la nourriture dans les aliments! Ils survivaient en vase clos, tout en étant impossibles à déloger.
Philippe : On s’est alors dit que si l’animal en question était plus gros, ce serait plutôt amusant…Alors, pourquoi pas un cochon ?
3DVF : De quelle initiative vous êtes-vous lancés dans l’élaboration de ce projet ?
Philippe : Le but à l’origine était surtout de se faire plaisir, réaliser un court métrage, avec une liberté totale. Il y avait sans doute aussi un peu le défi d’y parvenir. Bien sur, le film terminé devait également nous servir pour notre bande-démo.
Sandrine : Oui, ça nous changeait d’être complètement autonomes après avoir passé plusieurs années à animer pour des séries ou des pubs. Nous voulions réussir à créer un petit divertissement « tout public », axé sur l’humour et les personnages. Pas un film « à effets », mais plutôt un rendu simple, non réaliste, en utilisant la 3D pour son côté pratique. Il ne fallait pas quelque chose de trop compliqué à faire… Nous n’étions que deux !
Philippe : Mais rapidement, le projet a pris de l’ampleur, et il est passé de 2 à 7 minutes… D’un mini-film il est devenu un court-métrage, où tout le monde y voyait la possibilité d’une série.