Guillaume Noblet




Guillaume Noblet : Le deuxième projet sur lequel je travaille actuellement s’appelle SMOG. C’est un projet de long métrage d’animation 3d dont les auteurs sont Christophe Madura et Geoffrey Stepourenko pour la partie graphisme, et Laurent Duclos et Mourat Celebi pour la partie scenarii.
L’action de SMOG se déroule dans un univers steampunk ; le steampunk est un genre littéraire qui prend ses racines dans les œuvres de Jules Vernes et de H.G. Wells. C’est une réinterprétation alternative et modernisée de l’ère victorienne (1850 – 1900) où la révolution industrielle, la maîtrise de la vapeur et la persistance de la magie permettent la mise en place d’un univers familier et décalé ; c’est un univers baroque et fantaisiste, où flotte un parfum d’aventure et de mystère.


Pour situer SMOG :
Londres, capitale du monde, 1888.
Londres vit. Londres respire, vibre, et crache. Les jours où il est possible de distinguer la couleur du ciel se font de plus en plus rares. La nuit, seule la lune est capable de percer le smog, mélange de brouillard, de vapeurs malodorantes et de fumées d’usines dans lesquels cette ville est plongée en permanence.
A la tête de l’empire, la reine Victoria est immobilisée dans le palais de Buckingham à la suite d’un terrible attentat. Elle demeure la garante de la paix intérieure, de la politique colonisatrice et des exigences d’une aristocratie de plus en plus hautaine et imbue de ses prérogatives.
Au parlement, la vie des Lords n’est pas de tout repos. Les sujets de dispute et de débat sont nombreux en grande partie à cause des Nécromants et des Steamlords qui siègent à la Chambre. Avec l’avènement de la technologie à vapeur, les carnets de commande des barons de l’industrie sont pleins à craquer. La population de cette ville grouillante d’activité subit les méfaits et les abus du progrès, et descend de plus en plus souvent dans la rue pour manifester son mécontentement.
Depuis peu, un mystérieux assassin aux motivations inconnues fait parler de lui sous le nom de Jack l’éventreur…





Voilà pour les grandes lignes, c’est un projet de long métrage d’animation 3D ambitieux qui a pour cible les adolescents et les adultes, c’est une rétro-fiction dans un univers très Jules Vernien. Actuellement nous finalisons la bible, et une démo est en cours de fabrication.


Pour finir, je travaille sur l’écriture d’un projet de série 2D/3D dans un univers médiéval / fantastique, «KOREDAN», titre provisoire, en collaboration avec Arnaud Cuidet pour le développement de l’univers. Je ne peux pas en dire plus pour l’instant, mais il devrait y avoir des visuels à montrer très prochainement.

Je m’occupe aussi de réalisateurs 2D/3D pour la partie pub et clip ; je suis en contact avec différentes sociétés de productions et je me charge de les représenter auprès de ces mêmes sociétés de production.



3DVF : Quels sont les problèmes majeurs que tu rencontres aujourd’hui pour mener à bien toutes ces démarches ?


Guillaume Noblet : Mon métier est de m’intéresser à l’image et à l’écriture, donc de mettre mon nez un peu partout pour savoir ce qui se fait, mais avant tout j’aime rencontrer les gens, c’est un milieu où tout passe par le relationnel, la confiance, la passion. A ces trois ingrédients, tu ajoutes une bonne dose de patience et de rigueur et il est possible que tu puisses soulever des montagnes…
Je n’ai pas encore de véritable difficulté, en mettant en place quelque chose de nouveau dans la production de film d’animation et la post production numérique en France, je travaille à différents niveaux, d’un côté le développement de séries et de longs métrages d’anime, un travail sur du très long terme, et de l’autre, un travail avec des réalisateurs de pub et de clips où les délais sont beaucoup plus courts. Au quotidien, cela s’équilibre assez bien.


3DVF : Que penses-tu de la position du gouvernement quant à ses éventuelles promesses concernant l’aide à l’industrie du jeu vidéo ?


Guillaume Noblet : Je ne peux dire que ce soit une mauvaise chose après l’hécatombe de ces dernières années dans l’industrie du jeu vidéo en France, mais je crois qu’il serait intéressant de savoir à quoi servent ces subventions. Est-ce qu’elle serviront simplement à insuffler un peu d’oxygène dans la trésorerie des sociétés de jeux vidéos françaises ou à développer de nouveaux projets, de nouveaux concepts de jeux, investir dans la recherche et le développement…?



3DVF : Ne penses-tu pas que les autres branches de la création numérique se trouvent occultées ?

Guillaume Noblet : Pas vraiment. En tout cas, dans l’industrie du numérique (longs métrages, séries) il existe une multitude d’aides, aussi bien pour les industries techniques que pour le développement de projets, nous avons le CNC qui permet à beaucoup de projets d’exister. Depuis peu le gouvernement met en place un système de crédit d’impôts pour les industries du cinéma. En quelques mots, ces crédits d’impôts servent à encourager les sociétés de production à investir et fabriquer les projets en France. Pour l’instant les résultats ne sont pas encore lisibles, mais ils le seront dans quelques mois. En attendant, j’espère que beaucoup de projets de séries, de longs métrages d’animation obtiendront ces aides.



 



3DVF : Comment vois-tu le défi tel que celui de Peter Jackson et de Weta, de réaliser un film à l’écart d’Hollywood ?


Guillaume Noblet : 11 Oscars il n’y a pas très longtemps pour «Le Retour du Roi», un peu moins de 3 milliards de dollars de recettes dans le monde pour la trilogie ; je crois que l’industrie du cinéma Hollywoodien vient de vaciller quelque peu. C’est vraiment intéressant de voir qu’un réalisateur comme Peter Jackson à l’écart de cet énorme système industriel parvient à produire une trilogie qui vient de marquer l’histoire du cinéma. Il lui aura fallu pas moins de 9 ans pour réaliser cette trilogie, il a su réunir les meilleurs artistes et techniciens pour réaliser un pur chef d’œuvre.

Nous sommes encore un peu loin de ce schéma de production, mais je reste persuadé qu’un bon scénario, un bon traitement graphique, de bons producteurs et beaucoup de passion et de patience permettront de connaître très bientôt l’ère industrielle numérique en France et en Europe.
Et encore chapeau bas, Monsieur Jackson.





3DVF : Quelques mots pour l’avenir ?


J’aimerais faire une dédicace spéciale à toute l’équipe de 3DVF pour leur travail exceptionnel qui, durant toutes ces années, a su mettre en place un support professionnel d’une très grande qualité. Je souhaite pour l’avenir de 3DVF une longue vie et encore merci pour votre travail d’investigation, vous faites partie des acteurs majeurs contribuant au développement de l’art numérique francophone. Encore merci et tenez bon…




3DVF : Merci pour ces mots chaleureux, Guillaume.
Sincère félicitations à tes collaborateurs ; on espère te retrouver très bientôt pour nous parler des avancées de Smog et de Do. Tenez bon, vous aussi !

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