– Interview de Jean-Marc Ariu –
Directeur du Modeling
3DVF : Bonjour Jean-Marc, content de te retrouver chez Action Synthèse. Peut-tu nous résumer ton parcours ?
Jean-Marc Ariu : Je travaille depuis 1992 edans le domaine de l’imagerie numérique. Cela commence par l’école d’architecture de Luminy qui me permet d’accéder à Explore et de commencer à me familiariser à la 3D puis très vite et pas très loin de Marseille, Gribouille m’offrira mon premier travail avec Softimage |3D, j’ai pu ainsi participer au fameux « Vingt milles lieues sous les mers » projet de long métrage avec acteurs clonés et à divers films institutionnels. Par la suite j’ai continué de conforter mon expérience chez Animaré, ou nous avons réalisé principalement des cinématiques de jeux pour EA, Infogrames ou encore Kalisto, jusqu’à la rencontre d’Action-Synthèse qui m’a recruté pour la direction du département modélisation de son studio.
3DVF : Comment as tu rencontré l’équipe d’AS et le projet du manège enchanté ?
Jean-Marc Ariu : J’ai appris par hasard l’existence de ce studio par un ami (le monde de la 3D est très petit). J’ai eu un entretien très courtois avec Pascal Rodon, qui m’a confirmé très rapidement son intérêt. De mon côté l’idée de participer au projet de long métrage comme Pollux me rendait très enthousiaste, en plus à Marseille. Que demander de plus !!
3DVF : Comment a été abordé le passage des personnages et de l’univers initial à la 3d ?
Jean-Marc Ariu : A vrai dire je n’étais pas présent. Lorsque je suis arrivé sur le projet les personnages principaux avaient déjà été dessinés et modélisés.
3DVF : N’aviez vous pas commencé à travailler avec 3dsMax ?
Jean-Marc Ariu : Oui, mais cette plateforme ne nous convenaient pas pour un tas de raisons, nous avons donc migré toutes nos bases de donnés vers Softimage |Xsi, récupérant ainsi l’intégralité du travail déjà modélisé. Nous avons profité de cette migration pour repenser le maillage de certains personnages afin d’améliorer et d’enrichir les déformations des enveloppes ou des « blend-shapes » pour l’animation…Et puis l’ajout des poils, cheveux, etc…
3DVF : Quelles techniques de modélisation avez-vous utilisé ?
Jean-Marc Ariu : Tout est réalisé en polygones avec un niveau de subdivision appliqué par la suite au rendu en fonction de la distance de la caméra. Il n’y a pas grand-chose à dire sinon que nous avions le soucis de fournir des décors très optimisés. C’est avec le village et sa végétation que nous avons commencé à sentir les limites pour les machines, mais Softimage et Mental-ray ingurgitent pas mal de triangles.
3DVF : Parle nous du personnage de Pollux ?
Jean-Marc Ariu : Pollux n’est qu’une boule de poils très longs, nous avons travaillé longuement avec l’équipe de Softimage pour optimiser ce personnage (qui est très gourmant en temps de calculs). Rien à dire de plus sinon qu’il fallait absolument pouvoir le rendre.
3DVF : Quel a été le personnage le plus difficile à adapter ?
Jean-Marc Ariu : La modélisation n’a rencontré aucune difficulté réelle lors de la réalisation des personnages du Manège enchanté.
3DVF : Peut tu nous parler de votre utilisation du Fur & Hair ?
Le module de « hair », n’était pas franchement très abouti lorsque nous avions décidé de travailler avec la plateforme XSI, mais Softimage s’était engagé à collaborer avec notre studio. Nous n’arrivions pas à modéliser facilement les poils et cheveux, les temps de calculs étaient exécrables, mais les échanges quotidiens avec Montréal et le travail de tous nous ont permis de contourner ces défauts et ainsi d’avancer sur le projet.
3DVF : Sur quelles bases avez vous abordé la création des décors ?
Jean-Marc Ariu : Le principe était de fournir des décors optimisés en fonction du placement et mouvement de la caméra, les objets les plus proches étant ceux les plus définis et les plus travaillés. La difficulté était que ces caméras changeaient parfois de place à cause des changements du script ou parce que qu’on trouvait après coup une meilleur vue. Du coup cela nous obligeait à revoir certaines parties du décor en question. Mais dans l’ensemble nous avons pu avancer sans trop de difficultés.
3DVF : L’univers semble particulièrement vaste, on passe de paysages de glace à des ambiances chaudes en couleurs; comment se décompose le monde du manège enchanté ?
Jean-Marc Ariu : Nous n’avons créé que ce qui ce voit (bien évidement), le montage donne probablement l’impression que les décors sont vastes et immenses, c’est effectivement le cas pour celui des rocheuses, mais dans l’ensemble il s’agit surtout d’une multitudes de scènes qui s’imbriques les une aux autres. Et puis le département « matte-painting » facilite parfois beaucoup les choses.
3DVF : Quel a été pour toi le décors le plus compliqué à mettre en place ?
Jean-Marc Ariu : Celui du bois jolis, les alentours du village. C’est là que nous avions le plus de fichiers à gérer et par conséquence les scènes les plus lourdes à cause de la végétation. Les fleurs, les arbres et surtout l’herbe étaient longs à placer. Il fallait prêter attention à chacune des cameras, sans oublier leur composition dans le cadrage de façon à rendre leur position dans le décor aussi naturelle que possible.
