Rencontre avec 37 Degrees WorldTour, un duo de graphistes-réalisateurs-globetrotters

3DVF– Qu’est-ce qui motive le choix de vos destinations ?


Guillaume: Le gout pour l’aventure et l’envie découvrir d’autre culture, je pense.

Marie: Oui, l’idée de réaliser un carnet de voyage au milieu des steps de Mongolie, accompagné d’une tribu nomade pendant plusieurs mois pourrait être une expérience extrêmement inspirante! Je pense aussi que c’est le gout pour l’inconnu qui motive nos choix. Plus les pays ont une culture riche et variée mieux ce sera, nous sommes très ouverts sur les futures destinations, il nous faut juste notre sac a dos, c’est la seule contrainte. 😉



3DVF– Si ce n’est pas indiscret ou trop tôt pour poser cette question, mais comment avez-vous prévu de financer le projet ?


Guillaume: Pas de soucis, ce n’est pas indiscret. Le budget est aussi une contrainte qui fait partie de l’aventure de 37Degrees. Pour le moment, l’ensemble est auto financée. Nous avons utilisé nos économies pour le site web, l’équipement et le premier épisode. C’était un vrai investissement, mais qui nous a offert une totale liberté.

Marie: Oui, nous avons longtemps discuté et testé du matériel avant d’investir. Le voyage pour le pilote nous a demandé plus d’un an de préparation et de tests/recherches à Londres pendant que nous travaillons. Nous devions penser cet investissement sur le long terme, car à défaut de subventions et d’équipe de production, il nous fallait tout anticiper pour pouvoir mener a bout le projet. De la préproduction jusqu’au tournage en passant par l’intégralité du premier épisode…  Heureusement, nous avons le soutien d’amis et d’artistes qui nous aide à avancer! Sans eux, impossible d’aller au bout de cette première aventure. Nous en profitons d’ailleurs pour tous les remercier!


https://www.37degrees-worldtour.com/fr/l-equipe

 

 


3DVF–  Justement, côté matériel et organisation, pouvez-vous nous en dire un peu plus sur les boitiers et les objectifs avec lesquels vous travaillez ?


Marie: Nous avions deux « boitiers » sur la route. La caméra principale est le 1DC de Canon et la caméra secondaire le 5D Mark III. Ce choix de boitier est en partie liée au fait que chaque boitier nous permet de filmer et de photographier l’un est l’autre. Ainsi, nous pouvons facilement filmer une scène avec deux points de vue et de deux échelles de plans différentes ou bien passer en photo à n’importe quel moment. Concernant les objectifs, nous avons opté des objectifs stabilisés et polyvalents comme le 24-105  4L ou encore le 70-200 2.8L. Nous avions aussi des objectifs plus spécialisé comme le 85mm 1.2 L ou le pancake 40 mm 2.8.


Guillaume:  Oui, sans parler des nombreux petits outils et matériels qui nous ont permis de ramener toutes ces images: Lampes LED, Filtres, Microphone, Cage, Trépied, Mini boite à outils, Ordinateur… On vous invite à venir les découvrir plus de 70 kilos de matos que nous partagions dans les pages du blog concernant le matériel: https://www.37degrees-worldtour.com/fr/l-equipement

 



3DVF–  Parlez nous justement de vos choix côté matériel.


Guillaume: Nos choix ont vraiment été motivés par la flexibilité que nous apportent ces 2 boitiers tropicalisés. Les DSLR de Canon, compact et robuste, étaient le parfait entre-deux pour notre projet « run and gun ». Avec des images organiques et vibrantes, leur très large gamme d’objectifs et leur excellent service clientèle, Canon est une marque très fiable. Nous connaissions déjà les boitiers Canon et avons testé la concurrence (Sony, Panasonic, blackmagic…) sur plusieurs points techniques avant de faire nos choix. Mais pas d’équivalence. De plus, beaucoup de ces investissements étaient des secondes mains, et donc de belles opportunités pour le projet!
Aujourd’hui, nous ne regrettons vraiment pas l’investissement, car malgré la pluie, le sel, l’humidité, les impacts du voyage et les hautes températures, tout notre matériel (excepté le 85 1.2L, RIP) a survécu.

3DVF–  Quoi d’autre d’indispensable selon vous pour le reporter vidéo à l’étranger ?


Guillaume: Hum… Un filtre à densité variable ! Ahaha. Outre la technique,  je dirai de la patience et de l’ouverture. Il faut réapprendre à prendre son temps…


Marie:  Je suis d’accord avec Guillaume, patience et ouverture sont indispensables pour un reporter vidéo à l’étranger et j’ajouterai aussi de la curiosité. Il faut savoir oser. Je n’ai pas trouvé ça facile au début de m’immiscer dans la vie des gens. De leur ‘voler’ un moment de réflexion dans leur vie quotidienne. Mais il est indispensable d’avoir le courage de s’ouvrir aux autres et de sortir de sa zone de confort pour ramener l’image qui fera la différence. Il faut prendre le temps, sur place, d’entrer en confiance et le dessin aide beaucoup sur ce point!




3DVF–  En plus de vos boitiers, quels sont vos autres compagnons créatifs dont vous ne vous séparez jamais ?


Guillaume: On a beaucoup de mal à nous séparer de nos carnets de croquis…


Marie: Oui, en plus de nos carnets à dessin et d’un petit carnet de notes, j’ai aussi très souvent avec moi mon Polaroid SX70. J’ai vraiment du mal à voyager sans! Et c’est Guillaume qui porte les kilos de pellicules. 🙂

 

3DVF–  Tourner à l’étranger sur des durées de plusieurs jours voire semaines demande une certaine organisation dans la gestion des données ; comment travaillez-vous là-dessus et comment avez-vous rodé votre workflow ? D’autant que la prod se fait en 4K c’est bien ça ?


Marie : Absolument, l’ensemble est tourné en 4K et sera diffusé en 4K. Ce qui fut une lourde contrainte en termes de quantité de data à ramener !


Guillaume : Oui, nous avons ramené une vingtaine de Terra après nos deux mois passés au Vietnam. Tous les soirs, il nous fallait dérusher la camera principale et la secondaire, archiver les photos ainsi que les vidéos. En plus, nous avions la Gopro et un microphone pour capter les sons ambiants et les interviews. Un vrai casse-tête chaque soir après une grosse journée de tournage, pour s’assurer qu’aucune carte n’avait été oubliée, mal copiée ou supprimée par erreur… Le stress quoi !


Marie : En effet, gros stress, et la deuxième inquiétude était de perdre ces données une fois archivées…. Du coup, nous avions chacun une copie des rushs des précédentes semaines. Tout était en double sur des disques durs ‘rugged’ rangés dans des sacs imperméables. On ne sait jamais ce qu’il peut arriver en voyage ! Et la pluie tombe vite en Asie… Heureusement, à part la perte d’une journée de Gopro dont la carte avait été corrompue, nous avons pu ramener l’ensemble des images !




 

3DVF–  Pouvez-vous nous raconter la  manière dont se passe une journée type de voyage-tournage en mode 37 Degrees ?


Marie : C’est intense !


Guillaume : Oui, les nuits sont très courtes sur la route. Et on dort surtout au retour ! 


Marie : Ça dépend très souvent des lieux où nous étions, mais nous voulions archiver le pire comme le meilleur. Alors il y avait presque toujours une caméra en action.
Chaque jour, nous nous levions tôt pour profiter des plus belles lumières et nous nous couchions tard pour derusher et dupliquer les plans de la journée.

Entre tout cela, il y a nos déplacements, nos rencontres, nos visites et nos galères…


Guillaume : Nous sommes partis avec un plan de tournage découpant l’aventure en 4 chapitres majeurs. Ces chapitres répondaient à des questions sur des points caractéristiques du pays. Nous savions donc sur quoi concentrer nos efforts sur places. Évidemment, à cela s’ajoute la magie du voyage en sac à dos et de l’imprévu. Globalement chaque journée de tournage définissait la suivante et ainsi de suite. Nous n’avions rien réservé à l’avance, nous étions libres de nos mouvements. Il était donc facile de rester sur place pour compléter un point de narration manquant. La gestion du matériel et des rushs par contre, était tous les jours la même. Le soir il fallait ranger, nettoyer objectifs et caméras. Recharger les batteries, lancer les premières copies. Écrire le déroulement de la journée, prendre des notes pour le retour et enfin préparer le lendemain. Et ainsi de suite…

 

Chargement....

A Lire également