3DVF : Utilisez-vous un outil de gestion de production ?
Pour le moment nous utilisons nos outils Excel et Google Documents, c’est suffisant à notre échelle. On envisage des outils dédiés pour nos projets de séries et long-métrage. 3DVF : Quelles sont les particularités des clients chinois ? |
Au niveau des additifs budgétaires, c’est variable : sur le projet de bouteilles d’eau ça s’était plutôt bien passée, sur le second, on était plus proche du bras de fer, le client a voulu reporter la responsabilité sur nous. C’était d’autant plus compliqué qu’il y avait deux agences entre nous et le client final. L’agence avec laquelle on parlait n’osait pas demander d’additifs à l’agence au-dessus d’elle. Il faut savoir aussi que les additifs sont assez mal vus en Chine, en théorie « ça ne se fait pas ». Mais au final, c’est souvent inévitable, compte tenu de leur méthode de travail. C’est d’ailleurs un point assez délicat. |
Un autre point : lorsque l’on fait les plannings, on est parfois obligé de « faire comme si » on travaillait le week-end. Les chinois savent que nous sommes censés ne pas travailler, mais ils le prennent comme un manque de respect.
Et nous y sommes parfois obligés pour respecter certaines livraisons à des date improbables…
Ceci étant dit, les clients sont conscients de la productivité très élevée que l’on propose.
Lors des tournages, on a remarqué une tendance de la part des équipes locales à « faire des choses pour ne pas rester inactif » : tout le monde reste actif tout le temps, les postes ne correspondent pas à ce que l’on fait ici, il faut donc en tenir compte et le gérer.
3DVF : Dans les projets que nous avons évoqués, le fait que l’agence fasse l’intermédiaire entre vous et le client final a posé problème : est-ce que vous envisagez d’endosser aussi ce rôle, afin de pouvoir avancer plus vite ? C’est quelque chose que l’on pousse en effet, d’autant qu’on le fait déjà avec certains clients comme le groupe Haier. On a donc une certaine légitimité à ce niveau, et ça coûte moins cher au client, mais ça prend du temps à mettre en place. Il faut savoir que les chinois travaillent beaucoup sur la réputation : chaque projet ouvre de nouvelles portes. |
Néanmoins, il faut envisager cela tout en respectant les agences avec lesquels nous collaborons actuellement. Nous sommes soucieux de conserver de bonnes relations avec nos partenaires.
3DVF : Avez-vous d’autres projets prévus en Chine ? Oui, plusieurs projets en discussion pour des pub auto, un second très cartoon pour des céréales, avec des personnages 3D intégrés à des images réelles. On a également un logo/générique pour une boîte de production. Et plusieurs autres dont on ne peut pas parler pour l’instant… |
Présentation KissKissBankBank En attendant les papillons from KNIGHTWORKS on Vimeo.
3DVF : KNIGHTWORKS a par ailleurs des projets de longs-métrages ? Oui, nous travaillons sur deux projets. |
– L’un de ces projets, « En attendant les Papillons » raconte une histoire qui se déroule en Chine. Cette histoire prend vie à l’époque actuelle, mais elle fait écho à un conte ancien. C’est une histoire d’amitié et d’amour, entre deux jeunes adultes, mais aussi une fresque sociale qui évoque les envies d’émancipation d’une génération qui vit dans la pauvreté, mais qui a les yeux remplis de rêves. Notre héros a d’ailleurs une grosse tendance à se perdre dans ses rêves et c’est à travers cet univers qu’il va prendre conscience de son destin et de son pouvoir sur celui-ci.
Actuellement en phase de concept, il vient d’être sélectionné pour le cartoon movie de Lyon. Nous sommes en train de produire un teaser de 45 secondes et nous avons lancé un crowdfunding pour nous aider à le financer.
C’est un projet en co-production avec Versatile, un studio Chinois.
– Le second projet s’intitule Pirates et Sorcières. Il s’agit d’un long (90 minutes), avec deux réalisateurs, Martin Welter et moi. Nous travaillons dessus depuis un moment.
Martin est fan de sorcières, moi de pirates, nous avons décidé de mêler ces deux univers dans un pays qui s’appelle la mer des rouages. Des îles de différentes tailles se déplacent sur cette mer, et le film suit une femme assez âgée qui a perdu mari et enfants et décide de reconstruire un foyer. Dans ce monde, les enfants naissent dans des citrouilles : lorsque l’héroïne en achète une au marché noir pour avoir un enfant, la Confrérie des Sorcières se retourne contre elle. On lui propose un pacte : elle conserve la citrouille et en échange elle doit retrouver un objet magique censé pouvoir lutter contre un pirate terrifiant.
Le film comporte beaucoup d’humour, mais il aborde aussi des thèmes assez sérieux, comme la solitude.
Nous sommes encore en recherche pour l’aspect visuel, on pense à des textures qui auront un côté « peint à la main », un rendu illustratif.
L’objectif avec ces projet est aussi de montrer que KNIGHTWORKS possède une forte créativité et qu’on est en mesure de créer nos propres univers, indépendamment d’un client.
Pour en savoir plus
– Le site de KNIGHTWORKS ;
– la page de la campagne de financement participatif ;
– Et enfin, la dernière showreel de KNIGHTWORKS :
KNIGHTWORKS SHOWREEL 2016 from KNIGHTWORKS on Vimeo.