KNIGHTWORKS : projets pour la Chine et longs-métrages

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3DVF : Parlons maintenant du projet pour Volkswagen…

Umaru Embalo – KNIGHTWORKS : Il nous a fallu aller sur place, à Shanghaï, pour le tournage avec  les réalisateurs, le chef op, un des associés de KNIGHTWORKS, un superviseur VFX et un coordinateur de production.
Le tournage s’est fait sur Red Epic et Phantom : la goutte d’eau visible dans le spot est réelle et a été filmée avec une caméra haute vitesse. Son impact avec le sol aussi, mais on a rajouté des éléments, notamment dans la goutte avec cet effet « d’énergie ».

Le chef op a réussi à injecter des paillettes de colle dans l’eau, ce qui a modifié la viscosité et permis d’obtenir le résultat voulu, en particulier lors de l’impact. La goutte « s’enfonce » davantage qu’une vraie goutte d’eau pure, car elle est plus solide.

3DVF : Pourquoi avoir cherché à partir d’éléments réels plutôt que d’opter pour du full 3D ?

C’est un choix purement artistique, mais qui nous simplifiait également la post-production. Par ailleurs, la CG sur une base tournée donne de très bons résultats et nous privilégions souvent cette option de travail.

 

 

Volkswagen- coupé GTE from KNIGHTWORKS on Vimeo.

 

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3DVF : Comment avez-vous géré la suite du spot, sur toute la partie avec la voiture ?

Cette partie a été filmée en studio et un peu à la manière des VFX d’Alfonso Cuaron sur Gravity, nous avons utilisé des écrans pour faire des projections de lumière sur la voiture. Nous avons donc créé et apporté lors du tournage différents petits kits, de façon à avoir un maximum d’éléments en prise de vue réelle et limiter la post-production.

Un détail : lorsque la voiture s’éclaire, ce n’est pas du VFX, le concept-car peut réellement faire ça !

 

Le risque de cette approche avec des reflets réels, c’est que si le client n’aime pas le résultat, il est très difficile d’effectuer des corrections ensuite. Et ça n’a pas manqué, ils ont hésité sur certains effets, entre les conserver ou les modifier, avec les coûts que ça implique.

Le dilemme n’est pas simple, car  d’un côté le spot propose une histoire, avec ses effets d’énergie et de l’autre, le client souhaite que son produit soit clairement visible.

Au final, le travail principal en post-production a été de refaire le sol et de générer les nappes d’énergie en 3D. Nous avons utilisé du cloth avec des shaders et de la transparence. Le plus souvent, pour le cloth, nous avons employé les outils de base de 3ds Max. Egalement quelques effets avec noise/wave.

 

 

Breakdown

 

3DVF : Quelques mots sur les plans en intérieur ?

Sur la director’s cut, il s’agit d’images réelles, le plus délicat a été le manque de recul mais l’équipe a su trouver des angles adaptés. La version client comporte des images d’intérieur en CG.
Sur la fin du spot, beaucoup d’effets de particules : des sphères, du falloff, du Particle Flow, Krakatoa, Thinking Particles, Frost, FumeFX… Chaque outil ayant ses spécificités et forces.
Le compositing a été effectué sous NUKE et after et la gestion de la couleur/dégradés a surtout été faite à cette étape.
Bien sûr, il y a ensuite eu une phase d’étalonnage, avec là encore, une version client et une director’s cut !
3DVF : Avez-vous réussi à conserver des temps de rendu réduits, malgré ces effets de particules ?

Oui, car une grande partie des effets ont été rendus avec Mental Ray et V-Ray, sans illumination globale ni réfraction. Les temps de calcul ont donc été très raisonnables.
Nous avons dès le départ cherché à conserver des temps bas, car les particules sont typiquement le genre d’effet sur lequel un client va demander beaucoup de modifications (taille, vitesse, couleur…).

 

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3DVF : Au final, quelles étaient les points les plus délicats ?

Surtout le keying pour détourer la voiture, long et pénible ; pas de difficulté majeure pour le tracking (avec PFTrack pour le tracking 3D, NUKE pour le tracking 2D).

Nous sommes satisfaits du résultat global du projet, qui a aussi mis en avant notre capacité à gérer un tournage en Chine. Le film final nous semble juste un peu long, presque 1 minute 45 secondes alors qu’au départ il devait faire 60 secondes. Mais là encore, le client est roi : le film est à destination des salons et il ne faut pas que ce soit trop court.

Il y a eu un manque d’anticipation côté client sur la durée du film, mais les contraintes de diffusion chinoises ne les aident pas à définir à l’avance la durée adéquate.
3DVF : A posteriori, y a-t-il des choses que vous auriez faites autrement ?

Oui, on  aimerait mettre davantage les réalisateurs en contact avec le client final (en compagnie de l’agence chinoise qui fait l’intermédiaire, bien entendu).
Ce dialogue est important et facilite les choses : on perd moins de temps, les clients acceptent plus facilement les choix, car il les comprend mieux.

Ca permet aussi de rassurer le client, lui montrer que les réalisateurs savent ce qu’ils font, qu’ils ont une vision précise. Là encore, c’est important, surtout dans des projets avec de la 3D. Sans cela, le client peut prendre peur, face aux premières images, avant la post-production et sans avoir vu le résultat, ce qui peut l’amener à prendre des décisions trop rapides, à demander des changements…
On ajuste d’ailleurs notre pipeline actuel pour éviter ces problèmes, améliorer et fluidifier les choses.

 

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