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Rencontre avec Nicolas Brunet

Nicolas Brunet

Nous avons déjà eu l’occasion d’évoquer les projets de l’infographiste 3D autodidacte Nicolas Brunet : ses projets Noël en Alsace ou Commandant Kuro, inspiré de l’univers Star Wars.Nous vous proposons aujourd’hui de plonger dans le travail de cet artiste au travers d’une interview. L’occasion de revenir sur son parcours et ses projets récents.

Nicolas Brunet
Noël en Alsace
3DVF : Bonjour Nicolas, et merci d’avoir accepté cette interview. Pour commencer, peux-tu te présenter en quelques lignes ?

Nicolas Brunet : Bonjour, je suis un infographiste autodidacte depuis maintenant plus de 15 ans, touchant un peu à tout dans le domaine de la 3D et des effets spéciaux mais récemment je me suis intéressé à la réalisation de court-métrages d’animation.
– Quelles sont tes spécialités ?

Après avoir testé différents procédés et domaines au fil des années, la modélisation, le texturing et le rendu font partie de mes spécialités.

Noël en Alsace
– Quels outils utilises-tu le plus, et pourquoi ?

3ds Max, Mental Ray et iRay pour tout ce qui est création 3D pure. Max, car c’est le logiciel par lequel j’ai commencé lorsque je me suis mis à la 3D, à l’époque sur la version 2.5 alors qu’il n’y avait pas encore de skinning, on a fait pas mal de chemin ensemble depuis, le soft est devenu mon couteau Suisse.
Matchmover 2014 me sert aussi lors d’opérations de tracking et captures de mouvements basés sur de la vidéo.

La suite Allegorithmic a récemment rejoint la liste de mes outils de travail. Il était temps que je laisse de côté la peinture de détails dans mes textures pour passer à un système procédural qui peut générer ce genre d’aspect en l’espace de quelques minutes.
Enfin j’utilise assez souvent Agisoft Photoscan, plus pour récupérer des informations de textures (displacement, normales) que pour utiliser les modèles 3D générés dans des projets.
Nicolas Brunet
– Comment t’es-tu intéressé à la 3D ?

A peu près à l’âge de 16 ans j’ai récupéré un ordinateur, après quelques dessins en mode hardcore à la souris, j’ai investi dans une Wacom pour transposer mes connaissances de dessin papier sur Photoshop et j’ai ainsi fais mes premiers pas dans le monde numérique. C’est à cette époque que j’ai découvert une émission TV, Le Cinéma des effets spéciaux, dont je suis directement devenu fan.
Quand Jurassic Park est arrivé sur les écrans puis Jumanji suivi quelques années après par l’épisode 1 de Star Wars, je voulais absolument faire pareil, du moins numériquement parlant, voilà comment je me suis intéressé à la 3D.

J’avoue aussi avoir mis un pied dans le stop motion mais le côté fainéant a eu raison de moi lorsque j’ai découvert que l’animation 3D prenait moins de temps en termes de création.

Terra

Kingdom Hearts – Terra – Turntable V02 from 1k0 on Vimeo.

– Tu es autodidacte : pourquoi avoir choisi cette voie plutôt qu’une école classique ?

Pour des raisons financières et aussi, mis à part l’anglais et le dessin, mon niveau scolaire était catastrophique, je n’ai même pas réussi à intégrer un lycée arts appliqués.– Quels sont pour toi les avantages de cette approche, par rapport aux voies traditionnelles ?

Le principal avantage lorsqu’on choisit d’être autodidacte est qu’on n’attendra jamais les autres pour obtenir ses réponses.
On a une telle soif d’apprendre qu’il faut aller chercher par soi-même, on se casse souvent les dents car personne n’est là pour nous soutenir et nous guider, cela permet de faire grandir la confiance en soi.

On apprend à son rythme, c’est un peu une sorte d’apprentissage par l’échec, surtout en 3D où il faut une motivation de fer pour choisir cette voie. Ainsi lorsqu’un nouveau logiciel ou une nouvelle technique pointe le bout de son nez, on s’y intéresse vraiment sans commencer à essayer de chercher les formations en ligne.

Yo(r)u and I from 1k0 on Vimeo.

– Revenons sur certaines de tes créations, et notamment Noël en Alsace : peux-tu nous présenter ce projet ?

Noël en Alsace est une aventure qui s’étale sur plusieurs années. Il s’agit d’une série de courts métrages promotionnels invitant les spectateurs à célébrer les fêtes de fin d’année en Alsace.
Tout a commencé en 2011 lorsque la page Facebook de l’Alsace (dont je suis originaire) a lancé un concours de vidéos sur le thème « réalisez votre vision du Noël Alsacien ». Comme à mon habitude j’ai découvert l’existence du concours peu de temps avant sa fin. Vu les prix proposés je me suis lancé dans la réalisation d’une petite vidéo expliquant la provenance des Bredeles, petits biscuits Alsacien, un mélange de prises de vues réelles et 3D. La vidéo a obtenu le coup de cœur du jury.
Au milieu de l’année 2012 j’ai participé à un autre concours de vidéos, cette fois en l’honneur de Tim Burton lors de sa venue à Paris pour l’exposition autour de son œuvre, Tim était lui-même président du jury du concours. Là encore avec seulement 8 jours devant moi, mon court métrage Yo(r)u & I m’a fait gagner le concours et donc, avec cette bonne nouvelle en poche j’ai décidé d’envoyer un mail à mon contact « Noël en Alsace » pour lui faire suivre l’info, à ma grande surprise il m’a proposé de réaliser un court métrage autour du Noël Alsacien pour la fin de l’année, cette fois de façon professionnelle.
En tout, trois films promotionnels ont été créés lors de cette aventure.

Noël en Alsace – Episode 2 from 1k0 on Vimeo.

Noël en Alsace – Episode 3 from 1k0 on Vimeo.

– Quelle était la taille de l’équipe pour la partie 3D/Motion design, et quelles contraintes aviez-vous (en termes de délai notamment) ?

Une très grosse équipe d’une personne pour gérer toute la partie visuelle et 3D, c’était hélas le point faible de ma stratégie sur ces films, pensant que je pouvais tout gérer de A à Z. Aussi je n’ai absolument aucuns contacts dans le milieu de la 3D, du moins très motivés, la communication n’étant pas mon point fort.

On peut néanmoins voir l’évolution de la qualité au fil des 3 films, ayant eu chaque année plus de temps pour travailler. L’épisode de 2015 (dont je viens de publier le making-of) reste à mon sens le plus réussi. Quelques amis ont quand même donné un coup de main sur 2 ou 3 aspects de cet épisode, soutien artistique, modélisation de mobilier, ou encore quelques ajustements en animation.
A titre d’information, la production de l’épisode de 2012 s’est étalée sur 2 mois alors que l’épisode de 2015 bénéficiait cette fois de plus de 4 mois, plutôt pratique pour caser une période pré-production et des rendus Mental Ray 😉

Noël en Alsace – 2015 – Film from 1k0 on Vimeo.

Raven

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