Rencontre avec Florent Revel

Par exemple :

– Le Layout en Full 3D ou 3D Série TV, nous travaillons la plupart du temps avec le Story-board, nous créons l’histoire. Nous faisons les plans en assemblant les décors, props, personnages, nous plaçons la caméra avec choix de la focale, nous faisons les blocking animation des personnage : déterminer où ils se trouvent au début et la fin du plan avec sa caméra animée ou fixe, s’assurer du respect des règles de cadrage, des règles cinématographiques, etc…. Nous devons aussi détecter les erreurs du Story-board afin de trouver un compromis. une fois la séquence finie avec son bon timing, nous faisons le montage pour nous assurer de la continuité de l’histoire et vérifier que tout est à sa place. Quand la séquence est approuvée par le réalisateur, nous envoyons nos plans aux animateurs, au lighting, texture, vfx en même temps. Le layout a une grande importance dans la chaine de production car c’est le début de la chaine…. Il faut qu’il soit parfait sinon cela peut faire exploser le budget.

Le Tracking, c’est trouver et reproduire à l’identique l’animation de la caméra faite en tournage pour incruster la 3D, le tracking doit absolument être parfait sinon il y a un effet de glissement. Je fais le Tracking en Mono ou Stereo Camera, tout dépend des films. Les films stéréo demandent le double de travail car il faut tracker la Caméra de gauche et la Caméra de droite.

– Matchmoving ou Tracking Boby/object, J’ai fait le tracking body de Robocop pour remplacer le casque et animer sa visière ou remplacer un partie de sa combinaison qui avait des défauts par exemple.
Je fais le Matchmoving à la main aussi quand il n’y a rien à tracker, il faut être minutieux et patient.

– Stereo Lensing sur le 2ème Happy Feet, je recevais les plans en mono caméra, ma tâche était de rajouter une seconde caméra avec un outil maison, on animait la stéréo en fonction de l’animation de la Caméra et surtout en fonction de l’animation des manchots, on devrait aussi s’assurer du respect des règles du jump stéréo entre 2 plans qui n’est pas plus de 2 % sous peine de faire exploser les yeux… On travaillait sur écrans 3D, puis on contrôlait la Stéréo sur vidéo projecteur et un dernier contrôle sur écran Cinéma spécialement constuit pour nous. On avait une grande discussion avec George Miller (le réalisateur et créateur de Mad Max) toutes les semaines pour des ajustements. J’admire énormement George Miller, j’ai énormément de respect pour lui.

– Le Layout live action est complèment différent du Layout full 3D, on ne travaille pas avec le Story-Board, mais avec des croquis ou des dessins de concepts…. Une fois le tracking fini, on le complète dans le Layout pour rajouter des éléments 3D, cela peut-être une ville à détruire, des animaux, des monstres, des décors sur le fond vert avec des vrai acteurs, il faut ensuite rajouter l’animation de la caméra sur le tracking aussi, s’assurer de la bonne composition, etc….

J’ai beaucoup travaillé en Full 3D au début, puis je suis passé en Live action. Je préfère ce dernier cas : le challenge technique et artistique est plus important. Je n’ai pas beaucoup de contacts avec les autres artistes car on a toutes les informations dans le logiciel Shotgun fourni par la production. Le seul contact consiste surtout à les aider à dépanner des problèmes techniques ou artistiques.

Bien sur, quand je suis Superviseur, j’ai un contact permanent avec mon équipe car je distribue moi-meme les plans en fonction les points fort et les points faible de chacun, il faut s’assurer du management, j’approuve ou je demande des corrections selon la demande du réalisateur, je fais le meeting sur le bilan de la semaine et on visionne ensemble la séquence approuvée …. Il y a de la place pour des questions-réponses ou un complément de la formation technique ou artistique de chacun. Je privilégie la disponibilité à mon équipe quand ils ont besoin de réponses ou d’aide … Je suis toujours là pour les aider.