Reportage : FMX 2015 des anniversaires et beaucoup de réalité virtuelle

WETA DIGITAL
Les 20 ans de Weta Digital, avec Joe Letteri.

Difficile de réaliser et d’admettre que Peter Jackson a démarré son épopée à travers l’univers de Tolkien il y a déjà 20 ans maintenant.

Un projet titanesque qui n’aurait jamais été possible sans les progrès technologiques en informatique et en imagerie. Et puis, qui aurait parié au milieu des années 90, qu’il serait possible de fabriquer 10 heures de film à effets spéciaux de haut niveau sur une petite île perdue au milieu ile du pacifique, loin des pontes et de la dynamique bien rodée de l’industrie hollywoodienne ?

20 ans plus tard, voilà une aventure passionnante à tous les points de vue, qui a bouleversé une partie de l’industrie et qui contribué à faire des effets spéciaux ce qu’ils sont actuellement.

D’ailleurs, Weta fait partie des studios les plus demandés au monde avec Pixar et ILM; la faute sans doute à la qualité de leurs réalisations et à l’envergure des projets qu’ils produisent…

 

Weta Digital, c’est donc 20 ans d’histoire, accoudé à Weta Workshop son ainée, avec récemment une seconde trilogie très ambitieuse qui vient de s’achever: le Hobbit.

Le superviseur Joe Letteri en personne est venu faire une impressionnante présentation sur l’histoire du studio et les évolutions technologiques qui ont ponctué l’ensemble des 6 films adaptés de l’univers de J.R.R. Tolkien.

Tout d’abord,  la performance capture avec Gollum et les avancées qui ont parsemé le travail de l’acteur-réalisateur Andy Serkis et des départements de R&D du studio.
Letteri nous explique qu’au début de la première trilogie, les superviseurs pensaient n’utiliser les acteurs que comme un repère pour le travail des animateurs, en animation classique rotoscoping/keyframe.

Un peu de R&D et quelques Siggraph plus tard, doublé de l’investissement personnel de Serkis dans ses performances, les outils développés pour la capture de mouvement de Gollum ont énormément progressé, et leur utilisation s’est largement généralisée sur les autres projets du studio, la Planète des Singes et Avatar en tête.

Nous avons d’ailleurs pu voir quelques photos et vidéos comparant les premières combinaisons conçues par le studio et les dernières générations, bourrées de capteurs et dotées de minicaméras fixées à la tête et dirigées vers le visage pour la capture faciale. Les rigs ont eux aussi considérablement évolué, tenant désormais compte de la mécanique osseuse, des muscles et des plis de la peau…

Côté réalisation là aussi, les outils ont évolué ainsi que la puissance de calcul. Grâce à Avatar, le studio de Peter Jackson a également développé de nombreux outils de production virtuelle, avec notamment un module que le réalisateur a souhaité connecter à sa veille caméra qu’il utilisait pendant ses études. Customisée de toute part avec des capteurs et désormais équipée avec d’un retour-écran en réalité augmentée (RA), il s’en sert encore régulièrement pour faire des tests et capturer des mouvements de caméra sur certaines séquences.

On a pu voir quelques extraits vidéo le filmant dans un grand hangar, en train de se balader et de courir un peu partout, shootant l’action à travers son retour en RA et testant différents angles d’une même action… Le lien avec la réalité virtuelle et ses dérivés n’est d’ailleurs pas très loin, car on peut se poser des questions sur l’immersion et la possibilité de proposer aux acteurs (et pourquoi pas à terme, aux spectateurs directement) de voir réellement l’univers dans lequel ils jouent, pouvant enfin s’affranchir des fonds  bleus des plateaux de tournage. Il reste encore de nombreuses problématiques liées à la technologie et au confort d’acting sur ce , mais ce sont de sérieuses pistes sur lesquelles ils travaillent, avec d’autres…

Au final, plus d’une heure en compagnie d’un superviseur passionnant.

 

Si vous souhaitez en savoir plus sur les travaux de Weta Workshop et Weta Digital, nous recommandons à nouveau vivement l’ouvrage The Art of Film Magic: 20 Years of Weta que nous avions eu le plaisir de vous présenter en décembre dernier.

Image courtesy of WarnerBros

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