Nous avons également suivi deux tables rondes consacrées à la culture et au patrimoine. La première, intitulée « Monuments et modélisation 3D : faire revivre le passé est-il un choix d’avenir ? », avait pour intervenants : Plusieurs idées en sont ressorties : – la 3D temps réel dispose de nombreux avantages pour le secteur du patrimoine. Il est facile d’en tirer des films, on peut mettre à jour les contenus. Il faut néanmoins prendre en compte l’évolution des outils : la reconstitution du château de Laval en 3D, par exemple, a été portée de Virtools vers Unity, ce qui a un coût. – le cycle de vie des projets est assez long dans le secteur du patrimoine. Des applications peuvent très bien être encore utilisées 10 ans après leur création. Il est donc important d’anticiper, de penser dès le départ aux usages potentiels, réutilisations, évolutions. – Les entreprises peuvent avoir une durée de vie limitée : le client (un musée, une institution…) doit donc prendre l’initiative de l’archivage. Ce qui ne doit pas empêcher les sociétés prestataires, de leur côté, de conserver également les fichiers. Ci-dessous, deux exemples de numérisations de sites historiques réalisées par Iconem. D’autres sont en ligne sur Sketchfab. |
– Outre la pérennité des fichiers, la pérennité face aux évolutions matérielles a aussi de l’importance : au cours de la durée de vie d’une application, il faudra parfois remplacer le matériel, et donc que le logiciel reste fonctionnel. – En plus des fichiers sources, un musée peut avoir intérêt à prévoir les aspects légaux de propriété et réutilisation des données. Le droit d’auteur reste évidemment inaliénable, mais des contrats de cession de droits peuvent être mis en place. – Iconem, spécialiste de la préservation du patrimoine par capture à l’aide de drones et numérisation 3D, fait face à d’autres problématiques juridiques : les monuments capturés dans un pays étranger font généralement l’objet d’un accord avec l’état en question, mais l’arsenal juridique local n’est pas toujours adapté. – Le débat a également porté sur la notion même de reconstitution. Les reconstructions « créent une mémoire » et proposent une restitution qui n’est pas « la vérité » mais une hypothèse. Il pourra être important de le rappeler au visiteur. Le risque, si on ne le fait pas : imprimer dans la conscience collective des idées qui s’avèreront peut-être fausses, de la même façon que le cinéma a pu façonner notre vision (biaisée, incomplète) d’une époque. |
Mes Aynak by Iconem on Sketchfab
Palais de Sans Soucis – Haiti by Iconem on Sketchfab
La seconde table ronde était intitulée, « Le virtuel au service de l’expérience muséale et patrimoniale : entre art et médiation » , était un échange entre : |
Des thématiques originales ont été abordées, comme le «hacking de musée» en ajoutant des données via la réalité augmentée : une démarche qui peut même se faire sans l’accord du musée visé ! Les intervenants ont aussi discuté de projets de type remix : par exemple, un artiste contemporain qui viendrait ajouter une couche artistique sur une salle existante, avec là encore utilisation de la réalité augmentée. De quoi permettre la relecture d’une œuvre antique sans pour autant compromettre son intégrité physique. Stéphanie Orlic a souligné que les applications multimédia vieillissent vite : outre leur renouvellement régulier, il est bon d’adopter dès le départ une esthétique intemporelle. Dans le cas inverse, les visiteurs risquent rapidement de trouver l’application esthétiquement datée. |
Bilan Riche en nouveautés, l’édition 2015 de Laval Virtual confirme la place du salon, incontournable en Europe en ce qui concerne la réalité virtuelle. L’édition 2016 risque d’être elle aussi très intéressante : avec la sortie de casques de réalité virtuelle grand public, le marché risque de fortement évoluer. De quoi poursuivre la hausse quasi continue de visiteurs observée ces dernières années et, sans doute, celle du nombre d’exposants. Les organisateurs du salon, d’ailleurs, sont déjà prêts : la 18ème édition aura lieu du 23 au 27 mars 2016. |
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