Imprimante 3D : test de la Up! Plus 2

Up! Plus 2

Le logiciel fourni

Simple à utiliser, le logiciel proposé par PP3DP est stable et fonctionnel.
Il permet d’importer un objet, le positionner et mettre à l’échelle, mais aussi d’imprimer plusieurs modèles en parallèle.

Les paramétrages d’impression sont nombreux : qualité/vitesse d’impression, épaisseur des couches, propriétés de la « couche d’accroche » qui est imprimée sur le plateau sous l’objet pour lui servir de support de base, paramétrage des supports (pour l’impression des zones de l’objet en surplomb), densité de remplissage de l’objet (l’imprimante crée des « croisillons » qui le rendront plus solide). En revanche, l’épaisseur de la paroi de l’impression n’est pas réglable.

Une simulation d’impression permettra d’obtenir plusieurs informations : poids de l’objet imprimé, temps d’impression, aperçu dans le logiciel de la base des supports.
Cette fonction est à ne pas négliger, car la durée d’impression se comptera facilement en heures, si l’on veut obtenir une bonne qualité. faire plusieurs simulations sera donc utile pour obtenir un bon compromis entre le temps d’impression et la qualité du résultat.

A titre d’exemple, le modèle de test géométrique de la page précédente prendra 43 minutes en « fast », couches de 0,4mm et supports internes réduits, mais 5h38 en qualité « fine », couches de 0,15mm et supports internes denses.

 

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Aperçu du logiciel dédié. L’outil supporte des modèles assez lourds (1 million de polygones ici). Décimer les modèles 3D les plus gros sera toutefois conseillé à la fois pour un aperçu temps réel plus fluide et pour accélérer le calcul effectué avant l’impression (le logiciel « découpe » l’objet en couches à imprimer).
Sous le modèle 3D, la trace jaune correspond à la base des supports.

Ci-dessous : le logiciel donne une estimation du poids de l’objet, la durée d’impression et l’heure de fin.
Nous avons pu vérifier que ces estimations étaient très proches du résultat réel.

Aperçu impression

Une traduction française du logiciel est proposée. Elle reste toutefois imparfaite : certains termes/menus ne sont pas traduits. Ailleurs, le texte français déborde de l’espace prévu, et ne sera pas lisible entièrement. Ce n’est pas un problème majeur étant donné la simplicité de l’outil et la présence d’un manuel imprimé (en français) fourni avec l’imprimante, mais on espère tout de même que les prochaines versions du logiciel amélioreront cet aspect.

D’autres améliorations seraient possibles. Par exemple, à l’heure actuelle, une simulation d’impression l’affichera que la base des supports (la surface de contact avec le plateau martyr).

Il serait utile de pouvoir visualiser les supports complets, de façon à avoir une meilleure idée du résultat et du point de contact entre l’objet imprimé et les supports (puisque ces points de contact se traduiront par un état de surface de moins bonne qualité).

Nous aurions également aimé pouvoir désactiver les bruits émis par l’imprimante, ou contrôler leur volume. La Up! Plus 2 émet en effet des bips lors de certaines étapes (initialisation, lancement et fin d’une impression, etc).

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Ci-dessus, aperçu de l’intérieur d’un objet imprimé (nous avons stoppé le processus d’impression avant la fin). La coupe correspond donc à une couche d’impression.
On peut voir la paroi du modèle, les croisillons qui lui donnent sa solidité (leur densité est paramétrable), et des supports en forme de zig-zag (paramétrables eux aussi).

Aperçu impressionAperçu impression
Ci-dessus, les fenêtres liés au paramétrage de l’impression.

 

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Essais d’impression

Nous avons réalisé une série d’impressions à l’aide de deux filaments différents :
– Un filament blanc fourni par A4 Technologie ;
– Du filament Form Futura « Robotic Grey », acheté chez un revendeur tiers.

Dans les deux cas, il s’agit de filament ABS (matière plastique). La Up! Plus 2 permet également d’utiliser du filament PLA (matière organique considérée comme plus écologique).
Le PLA a l’avantage de fondre à une température plus basse et de ne pas dégager une odeur de plastique fondu, contrairement à l’ABS. En revanche, l’ABS est généralement plus solide : chaque matériau a en fait des avantages/inconvénients spécifiques.

A4, le revendeur qui nous a prêté l’imprimante de test, propose à la fois des filaments constructeur et des versions compatibles, en ABS/PLA et dans de multiples coloris : blanc, gris, vert, bleu, jaune, noir, rouge, or, orange, rose, …
Côté tarifs, comptez 30€ environ pour 1kg de filament compatible, sachant que les modèles présentés dans ce test pèsent entre 30 et 90g (auquels il faudra rajouter le poids des supports).

L’utilisation de bobines compatibles, plus grosses que celles du constructeur, nécessitera d’imprimer un nouveau support de bobine (A4 propose un modèle 3D sur son site, qui convient pour les bobines compatibles A4 mais reste trop petit pour les bobines Form Futura).

Si vous optez pour du filament blanc, notez que la diffusion au sein du matériau (effet de subsurface scattering) atténue la visibilité de certains détails. Cela peut être vu comme un inconvénient pour certains modèles très détaillés, et un avantage dans d’autres situations : les défauts éventuels lors de l’impression sont moins visibles.


Les modèles visibles dans l’articles ont été imprimés en couches de 0,15 mm (0,20 pour le dragon et la tête réduite), et en qualité « fine ». La durée d’impression oscillait entre 4 et 10h la plupart du temps. Comme indiqué plus haut, cette durée est très variable selon la forme de l’objet mais aussi les paramètres d’impression.

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Qu’il s’agisse du filament A4 ou de celui de Form Futura, nous avons obtenu de très bons résultats. Le retrait des supports demande une certaine habitude et patience pour les modèles fins et complexes, mais en règle générale nous n’avons eu aucun problème pour les retirer.

Nous avons par contre noté que le filament Form Futura a des propriétés physiques spécifiques : il « file » davantage que le filament fourni par A4, et se contracte davantage en refroidissant.

Un inconvénient qui peut poser problème, puisque dans certains essais, les supports se sont décollés du plateau martyr, ou ont cassé en cours d’impression. Pour un filament capricieux comme celui-ci, il sera préférable de changer les paramètres par défaut des supports pour les renforcer. En revanche, l’avantage de ce filament est un décollage très facile du plateau martyr.

 

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Ci-dessous : l’imprimante annonce un volume d’impression maximal de 14x14x135cm (un peu moins en pratique à cause des attaches du plateau martyr).
Il est possible de dépasser ces limites en imprimant des modèles en plusieurs morceaux. Ici, la statuette (21,5cm entre la base et la pointe de la torche) a été imprimée en trois parties : le bras droit seul, le haut du corps et le bas du corps avec le socle.
Un peu de filament fondu dans de l’acétone constituera une colle parfaite pour coller le tout.

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Entretien

La maintenance de la Up! Plus 2 est relativement simple.
– Le changement de bobine se fait très facilement : un menu permet de demander à l’imprimante de « dégager » le fil. La tête d’impression va alors chauffer, et un bip signalera que le retrait du fil est possible. Une opération similaire permettra ensuite de replacer une nouvelle bobine.
Signalons au passage, qu’il est possible d’indiquer à l’imprimante le poids d’une nouvelle bobine : une fonction très utile, puisqu’elle permettra à la Up! Plus 2 de comptabiliser la quantité de fil restante, et de prévenir l’utilisateur lorsqu’il n’en reste plus assez pour finir une impression.
– Il faudra parfois nettoyer la buse d’impression, qui peut finir par s’encrasser. Rien de plus simple : il suffira de faire chauffer la tête d’impression, puis de nettoyer la buse à l’aide d’un chiffon adapté.

Le manuel fourni détaille ces étapes d’entretien, qui ne poseront pas le moindre problème.

A noter toutefois : au cours de la durée de notre test, une pièce de l’imprimante a cassé. Elle participe au déplacement du plateau sur un des axes, et sans elle, impossible d’imprimer.
Cette pièce est elle-même fabriquée en impression 3D. Le constructeur propose gratuitement sur son site le modèle 3D associé, de même que ceux des autres pièces de la machine réalisées en impression 3D. Un bon point pour les réparations, à ceci près que recréer une pièce nécessite une imprimante en bon état…
A4 Technologie nous a gracieusement renvoyé une pièce fonctionnelle après avoir été averti du problème. Nous avons pu trouver quatre cas similaires sur des forums consacrés à la Up! Plus 2 : il s’agit donc d’un problème rare, mais pas unique.
Nous conseillons donc aux personnes qui achèteront l’imprimante d’imprimer un jeu de pièces de rechange au cas où (à moins évidemment de disposer d’une seconde imprimante 3D).

Cette panne a eu un aspect positif : elle nous a permis de vérifier directement la facilité d’accès aux mécanismes de l’imprimante. Rien à redire à ce niveau, les outils fournis permettent facilement de démonter les caches et d’accéder aux entrailles de la machine. Une bonne nouvelle, donc.

Up! Plus 2
Ci-dessus, la pièce cassée et sa position dans l’imprimante (un cache a été démonté).

 

Up! Plus 2
Ci-dessus : l’impression de la mandibule du T-Rex a eu lieu juste avant la panne de l’imprimante. Sa qualité n’est donc pas représentative de la qualité d’impression de la Up! Plus 2.

 

Bilan

Simple d’utilisation, robuste, la Up! Plus 2 conviendra tout particulièrement aux personnes découvrant le monde de l’impression 3D.

Notre test s’avère très positif : la qualité des impressions reste inférieure à de l’impression de type SLA (résine photosensible), mais le coût des consommables est également largement inférieur, pour ne pas dire ridiculement faible.

La plupart des défauts relevés au court du test (traduction, bruits) sont liés au logiciel : une mise à jour future pourrait donc les supprimer.
Si le design de l’imprimante aurait gagné à être plus esthétique, il est fonctionnel et compact. On regrettera juste le système de fixation du plateau martyr, perfectible.

Pour ceux qui voudraient personnaliser leur imprimante, A4 propose un carter de protection en option (150€ environ). Livré en kit, il permettra de protéger la machine des courants d’air (filament fondu oblige, il faut éviter de placer l’imprimante dans un courant d’air froid, sous peine d’altérer la qualité de l’impression) mais aussi des mains des curieux.  Pour les plus bricoleurs, il existe également en ligne des tutoriels pour créer soi-même un carter de ce type.

A noter enfin, A4 Technologie nous a indiqué l’arrivée prochaine d’un nouveau modèle : la Up Box. Annoncée comme 30% plus rapide, 50% plus précise et proposant un volume d’impression supérieur (450%), la Up Box a en outre l’avantage d’être plus esthétique : elle se présente sous la forme d’une enceinte fermée au design soigné. Le chargement des bobines se fait via le côté de la machine.
Ce nouveau modèle arrivera sur le marché en décembre, à un prix supérieur à celui de la Up! Plus 2 : 1740€ en précommande, contre 1183€ pour la Up! Plus 2 Easy 120. Une différence de tarif importante, mais justifiée si la machine tient ses promesses. Nous espérons pouvoir vous en proposer un test rapidement.

Points positifs de la Up! Plus 2 Easy 120
– facilité d’installation ;
– le kit fourni avec l’imprimante, qui évite tout achat supplémentaire ;
– consommables peu chers ;
– logiciel simple d’utilisation ;
– imprimante facile à réparer en cas de problème.

Points négatifs
– les attaches du plateau martyr, peu pratiques ;
– l’esthétique de l’imprimante ;
– la traduction française du logiciel ;
– la vitesse d’impression.

Pour en savoir plus

– le site de A4 Technologie, revendeur français de l’imprimante Up Plus 2. On y trouvera également des consommables.

– Rappel des caractéristiques techniques du modèle testé :
Type : extrusion de fil thermoplastique ABS ou PLA.
Volume d’impression maxi : 140 x 140 x h135mm.
Épaisseur mini de couche : 0,15mm.
Précision de travail : ± 0,08mm.
Plateau chauffant.
Réglages automatiques du plateau (parallélisme et hauteur).
Connectivité : câble USB fourni.
Alimentation 12V par transfo 220 / 12V de sécurité fourni.
Dimensions : 300 x 260 x h 350mm.
Poids 4,5 kg.

Modèles utilisés lors du test
Tête de Yoda par bmoshe, disponible en licence Creative Commons – Attribution – Share Alike.  ;
– Le dragon et la statuette « Lucy » proviennent des modèles 3D du Stanford University Computer Graphics Laboratory ; une version découpée en trois morceaux de Lucy a été employée.
Objet de test par Ferret7, disponible en licence Creative Commons – Attribution – Non-Commercial.
Tête de T-Rex par Makerbot disponible en licence Creative Commons – Attribution – Non-Commercial.
Ruban de moebius par roman_hegglin disponible en licence Creative Commons – Attribution license.
e.

 

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