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Interview avec Hugo Cierzniak , réalisateur du court-métrage Dip N Dance

Interview 3DVF
Rencontre en compagnie de Hugo Cierzniak
Réalisateur du court-métrage Dip N’Dance, chez Delapost Paris


3DVF – Hugo, nous te suivons depuis déjà quelques années maintenant avec ton travail sur le court-métrage Jungle Jail réalisé durant ta formation à l’Esma Montpellier, et nous sommes ravis d’en savoir plus sur ton nouveau projet. Justement, peux-tu nous parler de la genèse et Dip N’ Dance et de sa mise en place chez Delapost ?

 

Hugo Cierzniak : Le projet est né dans ma tête il y a environ 5 ans.
L’aventure démarre lors d’une performance de danse à Berlin en 2007 : une artiste complètement nue, avec une grosse perruque bouclée orange fluo, danse dos au public en chantant en playblack dans un microphone imaginaire. J’ai été frappé par le potentiel humoristique de la performance qui souleva une question : « Pourquoi est-ce si drôle? »

 

 

D’après moi, tout le monde s’amuse en chantant et en dansant nu sous la douche et en étant probablement aussi ridicule que l’artiste sur scène. Je me suis mis alors à pousser un peu le concept, en imaginant un bourgeois quadragénaire, n’ayant rien d’un danseur, bougeant soudainement contre sa volonté sur des musiques survoltées, disons, suite à un choc électrique avec un poste radio, afin d’obtenir un contraste hilarant. Cette histoire avec un personnage principal fortuné, vivant dans l’assistance de tous ses gadgets technologiques qui se retournent subitement contre lui à cause de la musique, dénonçait de manière légère et humoristique les abus de notre société de consommation qu’on ne maîtrise pas toujours et donnait ainsi un relief suffisant pour raconter une histoire en partant d’une observation, qui n’était à la base qu’un prétexte pour faire de l’animation.

 

 J’ai pris le temps d’y réfléchir, de travailler le scénario, les designs, le story-board et la conception d’une bible graphique avec l’aide d’amis graphistes, pour aller ensuite à la recherche des financements auprès d’organismes susceptibles d’aider à la création de ce genre de projet. La démarche s’est avérée infructueuse et c’est dans un second temps que j’ai fait le tour des sociétés de production et des studios d’animation, en espérant que le projet soit bien reçu et que les plus intéressés m’aident à autoproduire le film. Là aussi, la route a été assez périlleuse et c’est finalement Delapost Paris avec qui j’ai l’habitude de travailler qui a accepté d’héberger le projet et de prendre à sa charge une partie de la production. 

3DVF – Comment s’est déroulée l’organisation de la production en parallèle des activités commerciales du studio ?

 

Hugo Cierzniak : Je leur ai montré le dossier, ils ont pris le temps de l’étudier, d’en juger la pertinence et ont finalement décidé de me faire confiance en me laissant carte blanche. Je pense que le fait d’avoir eu l’occasion de souvent travailler avec eux m’a permis d’obtenir leur confiance plus facilement, comparativement à d’autres studios ou sociétés de production à qui j’avais proposé exactement le même projet, mais qui sont plus « frileux » quand ils ne connaissent pas le porteur de projet.

 

En ce qui concerne l’organisation de la production, il se trouvait que c’était juste avant l’été, période généralement plutôt calme professionnellement parlant pour les studios avant la reprise de la rentrée. L’idée était de tout faire pour boucler la production du court-métrage entre juin et septembre. Delapost avait réussi à convaincre Progiss de nous prêter des machines (j’en profite au passage pour les en remercier !) et une salle avait été allouée à la réalisation du projet.

 

La seule condition était que si un gros projet débarquait, et qu’il fallait réquisitionner les machines et les graphistes présents si une production commerciale devenait prioritaire. Heureusement, nous avons réussi à mener les deux activités de front sans trop de problèmes.

3DVF –  Depuis ta sortie de l’ESMA, tu t’étais spécialisé en animation, tu sembles pourtant très attiré par la réalisation ?

Hugo Cierzniak : Je travaille depuis bientôt 7 ans maintenant en tant qu’animateur et passer à la réalisation est une évolution professionnelle à laquelle j’ai toujours aspiré. Pour accéder à ce poste, faire un court-métrage joue fortement dans la balance. Les différents projets sur lesquels j’ai eu l’occasion de travailler m’ont permis de mûrir et d’aiguiser mon regard, plus précisément sur l’animation. J’ai toujours été aussi attiré par l’organisation, la gestion d’équipe et de plannings, et j’avais bien envie de me frotter à ce genre de responsabilité pour me prouver que j’étais capable de mener à bien une production. Avec tous ces éléments réunis, je me suis dit que c’était le moment de se lancer en réalisant mon premier court-métrage.

C’était un peu le baptême du feu et je souhaite que le film plaise suffisamment pour que je puisse avoir l’occasion d’intégrer une société de production en tant que réalisateur et ainsi avoir l’occasion de réaliser d’autres projets.

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