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Making-of PETA 98 Human – Vince Baertsoen, Head of CG – The Mill NY



Rencontre avec Vince Baertsoen, Head of CG – The Mill NY
Making-of du Spot PETA – 98% Human

 

 

3DVF – Vincen, merci de moment en ta compagnie. Pour commencer, peux-tu nous parler ton parcours étudiant et professionnel jusqu’à aujourd’hui ?


Vince : En fait, j’ai commencé par des études dans la maintenance industrielle, mais je voulais faire de la 3d à cette époque. Je me suis donc inscrit à Supinfocom, j’ai par ailleurs fait un stage à Action Synthese, puis à la fin du cursus, j’ai présenté un court métrage, « Loop« , l’histoire d’un escargot réaliste qui se balade dans un monde abstrait. Ce film a donc été présenté à Supinfocom où se réunissent en fin d’année de grands studios comme Dreamworks, Framestore, The Mill et bien d’autres. À la fin de la diffusion, il y a eu une représentante de The Mill Londres qui a souhaité s’entretenir avec moi pour savoir si j’étais disponible pour venir travailler quelques mois dans leur studio. Et j’y suis allé !

 

J’ai dans un premier temps passé quelques tests. Lorsque l’on commence à Londres, on est souvent pris en tant que « Runners« , c’est dans la culture anglo-saxonne, cela permet de découvrir le fonctionnement et l’environnement du studio afin de pouvoir faire ses preuves ; c’est très bien lorsque l’on a pas les moyens de se payer une école. Mais venant d’en sortir, j’ai tout de suite voulu commencer à bosser. Donc on m’a fait travailler sur un clip vidéo pendant deux semaines ; ça a marché et ils m’ont embauché directement en tant que freelance. Cela a très bien marché et j’ai eu un contrat de trois mois, puis ils m’ont embauché à plein temps.

 


À partir de ce moment-là, tout est allé très vite. J’ai énormément bossé,  j’ai commencé en tant que junior  artiste, puis un an après mes débuts j’étais nommé responsable de projet et je suis très vite devenu superviseur. J’ai continué deux ans à Londres, puis j’ai eu envie d’autre chose.

The Mill m’a donc proposé d’être transféré dans un autre de leur bureau, soit à New York soit à Los Angeles. J’ai préféré le premier, et cela fait désormais six ans que je suis là-bas. J’ai été responsable de projets de plus en plus important, et depuis trois ans, je suis responsable  du département 3d avec une quarantaine de personnes à ma charge. Au final cela fait 10 ans que je suis à The Mill et cela se passe très bien pour moi.

 


3DVF – Tu as eu l’occasion de travailler sur énormément de spots publicitaires, mais est-ce que le long métrage ne te manque pas ?



Vince :  Je rêverai de faire du long métrage ! The Mill faisait du film et des pubs, mais le département film a fermé en  2005. Personnellement, faire du long me plairait, mais vu le contexte actuel, le film est très bancale, on ne peut pas faire que de ça, à moins de bouger souvent, ce n’est pas vraiment simple. La pub est beaucoup plus sein de ce point de vue ; financièrement, tu peux toujours rebondir d’un projet à l’autre. L’autre avantage de la pub d’un point de vue créatif, c’est que tous les mois, les projets changent et il y a quelque chose de complètement nouveau à résoudre et à découvrir, c’est super intéressant !




3DVF – Comment le projet PETA 98% Human est arrivé dans vos locaux de The Mill ?



Vince : En 2011, PETA a approché BBDO New York, et ils leur ont demandé de les aider à mettre en avant la maltraitance des chimpanzés dans le milieu du film, et surtout de la pub, pour que les productions stoppent l’utilisation de ce type d’animaux et en particulier les chimpanzés. Ils ont fait une campagne, puis nous ont demandé si nous pouvions faire un film. Ils nous ont proposé le script, mais nous avons refusé dans un premier temps, car le film « La planète des singes, les origines » venait de sortir en salle et nous n’avions aucune envie d’être en compétition avec WETA. Et puis nos pipelines n’étaient pas encore terminés, nous étions en train de construire des outils pour les animaux, mais nous avions besoin de plus de temps.


À l’été 2012, BBDO, est revenu avec la ferme envie et intention de réaliser ce spot. Nous avons pris le temps de discuter de tous les détails, et nous avons décidé de tout prendre une charge. Nous étions alors plus confiants sur le plan technique, mais on savait que l’on aurait énormément de choses à faire et que cela allait être dur. J’ai donc décidé d’être superviseur sur ce projet. Je me suis retrouvé très proche d’Angus, le réalisateur. Nous avons géré ce projet ensemble, moi sur le plan technique VFX et lui sur le côté créatif, en relation directe avec le client. Nous connaissions nos besoins  il fallait que ce soit réaliste, mais aussi, qu’il y ait une émotion. C’était les deux choses difficiles à faire ensemble.



3DVF – Concernant l’animation, pourquoi s’être passé de motion capture sur ce film ?


Vince :  Certains disent que je suis anti mocap, mais c’est faux ! Chaque projet, chaque problème a besoin d’amener ses outils spécifiques. Il y a des choses où tu as besoin de la mocap et d’autres non. Nous ne voulions pas nous en servir, car on savait que même si notre acteur sur le tournage avait fait la motion capture, on aurait eu des difficultés à gérer ses données, et il aurait fallu les nettoyer. Ce n’était pas utile, car on savait que nos animateurs pouvaient faire des choses réalistes. Un acteur n’arrivera jamais à faire le même mouvement qu’un chimpanzé. Tu peux avoir Andy Serkis qui est un acteur incroyable, mais il ne bougera jamais comme un chimpanzé, c’est impossible, il n’a pas la même morphologie. Bref,pour nous la mocap représentait trop de données à collecter et nous savions que les animateurs feraient un meilleur travail en terme de réalisme.




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